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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 13:34

 

Le Tai Ji Quan est un thème inépuisable. Que l’on s’y intéresse pour ses aspects martiaux ou de santé ou énergétiques, il y a toujours à découvrir sur le sujet.

 

L’enseignement …

Dans la tradition, le maitre enseignait à ses élèves par l’exemple : pas de discours superflus, juste quelques corrections et de très nombreuses répétitions… Les détails non visibles des techniques n’étaient pas révélés. Certains pensent que les tenues  larges étaient là pour masquer les finesses des techniques.

Il faut préciser que la concurrence était rude et donc chacun aimait à garder ses petits secrets d’efficacité afin de conserver son « fond de commerce ». Ce n’est qu’à l’aube d’une « retraite » bien méritée que le maitre donnait les clés de son succès à son fils ou son premier élève.

 

PHOTO Xiao Long

Mais cette forme d’enseignement –par l’exemple seul- n’est pas forcément adaptée à notre forme d’esprit. Le fait que le mouvement soit structurellement juste ne suffit pas à nos cerveaux cartésiens sans cesse à la recherche du pourquoi et du comment. Et après tout, quel mal y a-t-il à chercher à comprendre me direz-vous ?

Xiao Long a connu une année de « tradition » à ses débuts : placé au milieu de personnes qui pratiquaient depuis quelques années, le professeur a dit à ce petit dragon curieux mais novice de « faire pareil »… Un vrai casse-tête (chinois, bien sûr).

Perdu dans un groupe qui faisait la forme 24, essayant d’imiter les autres pendant des heures, sans explications… Il faut un gros capital « motivation » pour résister !!!

Le risque majeur est tout de même d’être frappé par le « syndrome du périscope » (se dévisser la tête pour voir ce que fait le voisin). Sans parler de la frustration de cette caboche de petit dragon qui cherchait un sens à ce qu’il reproduisait…

L’imitation a ses limites, même si le tai ji quan est une forme d’apprentissage « artistique » et que pour apprendre à peindre, on commence bien par imiter… mais il faut tout de même à un moment donné apprendre la technique et comprendre ce que l’on fait. Cette affirmation n’engage que Xiao Long, pauvre dragon aux neurones avides. 

Nous ne sommes pour la plupart que de malheureux occidentaux… et dans cette fabuleuse discipline, quelques explications ne sont pas de trop si l’on souhaite faire autre chose que de gesticuler harmonieusement dans le vide! Cela ne signifie cependant pas que l’on supprime tout ressenti.

On pourrait imaginer des phases :

1. faire/ressentir ;

2. approfondir/comprendre ;

3. ressentir plus précisément (puisqu’on a compris), voire différemment ;

4. S’exprimer par l’harmonie du geste et de l’esprit…

 

La pratique…

Est un long chemin. Rien de bien nouveau dans ce domaine. Il ne faut pas attendre de résultats précis, plutôt se laisser porter, constater ses progrès parfois, accepter ses phases de « stagnation », propres à tout apprentissage. La notion d’échec n’a pas sa place dans l’apprentissage, car on ne « rate » pas son mouvement, on l’exécute a sa façon avec sa propre compréhension du moment… mais cette compréhension n’est pas d’emblée parfaite…

Pratiquer est un travail… qui n’en est pas un (waouh !!! c’est presque un proverbe chinois ça !) Pratiquer ne doit pas devenir une corvée. C’est une recherche personnelle plaisante qui nous permet de vivre de plus en plus intensément ces formes codifiées. Un mode d’expression personnelle, de développement personnel.

Et, peu à peu, on se rendra compte que l’on intègre ses acquis dans la vie quotidienne dans sa façon d’être –physique et mentale- et là… ce sera déjà très bien !

 

PHOTO Xiao Long

 

Petit Dragon évolue à présent depuis quelque (long)temps dans les eaux profondes du tai ji quan. Il sait qu’il y a encore bien des choses à découvrir et se prépare à plonger plus loin encore…

(Le tout est de ne pas perdre de vue la surface tout de même…)

 

Le tai ji quan est un peu comme une langue vivante, il ne suffit pas de la parler à peu près bien pour en comprendre les finesses : il faut, à un moment donné, se rapprocher de la culture –au sens large- du pays de départ. Connaitre les noms des mouvements, leurs noms chinois par exemple, lire quelques documents sur la Chine d’hier et d’aujourd’hui aussi (en buvant une tasse de thé… chinois ?), une louche de philosophie, quelques belles légendes, un soupçon de proverbes, une pincée de films… pour se rapprocher de cette forme de pensée si différente de la nôtre, voilà un prolongement à la pratique seule.

Et une fois que l’on aura bien rempli sa tête, on oubliera tout pour  pratiquer le cœur léger.

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 13:14

Vous connaissez maintenant bien Xiao Long, ce Petit Dragon pondéré et pacifique qui sait faire preuve d’une graaaande compréhension. Il y a cependant des jours où Petit Dragon se rebiffe. Cela n’arrive pas très souvent, et lorsqu’il sort les griffes, c’est que l’on a vraiment abusé de sa patience…

Voilà que Xiao Long passe devant une affiche qui fait l’article pour une nouvelle « discipline » d’une section de gymnastique, le « Body and mind ». Et ce,’est pas la première fois qu’il lit de drôles de choses, comme par exemple « tai ji quan ou gymnastique chinoise »….

À croire parfois que le français ne suffit plus pour faire du marketing ! On utilise l’anglais pour emballer la marchandise. Donc, Xiao Long, intrigué, approche le nez pour mieux lire…

Le cours proposé donne son programme, je cite :

«Taï chi oxygénation (?) … Méditation, stretching, renforcement, relaxation, et  (la cerise sur le gâteau !) réveil par la reprise du Taïchi ».

 

☁☁🙃

 Xiao Long apprécie cette notion de réveil…  On vous a bien endormi avant donc… BRRRRRRR les écailles de Xiao Long se soulèvent d’effroi, ses petits yeux se plissent et le voilà prêt à … s’enflammer (sans doute à cause de l’oxygène dégagé par le « Taï chi »…)

 

Xiao Long qui n’est habituellement pas mesquin, ne peut s’empêcher de remarquer,qu’il serait bon d’apprendre à l’écrire : Tai Ji Quan (rappelons que le pinyin est la transcription officielle du chinois depuis de nombreuses décennies !!! et qu’il serait temps que tout le monde s’y mette) et il enfonce le clou en précisant qu’il ne faut pas zapper le « Quan » (poing/boxe…), à moins que l’on sous-entende que l’on enseigne les principes philosophiques du Tao. Cette notion est essentielle dans la cosmogonie chinoise. L’idée évoque la suprême poutre faîtière de la structure de l'univers, la clef de voûte indifférenciée d'où apparaît le Yin Yang.

 

PHOTO Xiao Long

Xiao Long est très amusé de voir apparaitre ces dernières années des disciplines « tout en un » (comme les shampoings). On amalgame différents exercices extraits  de disciplines à part entière, que ce soit le stretching, la méditation, ou le Tai Ji Quan… et on les propose sous l’appellation détente/ relaxation/ bien être… mais, bon… on ne va pas … chinoiser ! On va dire que c’est là que réside la nouveauté…

 

Mais là où Xiao Long va chercher des poux (et en trouver une quantité…), c’est qu’en utilisant ce concept de « melting pot » (en anglais ça fait toujours mieux !), on perd de vu les principes de base, les fondements même du tai ji quan.

 

Il y a des moments dans la vie où il faut prendre une décision : par exemple : fromage ou dessert, boire ou conduire ou bien … faire de la gym ou -pratiquer du tai ji quan !!!

Il faut arrêter de créer de toutes pièces des disciplines nouvelles qui ne sont qu’un mixage de disciplines existantes, juste pour faire dans le coup et pour capter le chaland. Et en prime baptiser le tout d’un beau nom anglais histoire de faire « in » et encore plus opaque (fog ? smog ?)….

PHOTO Xiao Long

Xiao Long a l’esprit ouvert et s’intéresse à beaucoup de choses, mais il y a un moment où il faut arrêter !!!

La gym, c’est de la gym. Le tai ji quan, ce n’est pas de la gym.

 

Il s’agit d’un art martial interne, il faut peut-être le redire, pour ceux qui l’ignore encore ou qui l’ont oublié. Ce n’est pas seulement une activité physique.

C’est un art de penser, de bouger, de vivre. Son lien à la culture et à la civilisation chinoise est fort et va plus loin que la dégustation d’un plat de nouilles chinoises au resto du coin !

Le tai ji quan est un monde en soi,  qui a ses styles, ses écoles, ses maitres, ses enseignants –formés- à cette discipline.

Il est vrai que les formations de nos jours se font par pôles et que celui qui a son diplôme « gym sport loisirs » peut enseigner le step, le stretching, un peu tout et le tai ji quan ou le qi gong. C’est sans doute là qu’il y a un problème. Actuellement il est conseillé d’être polyvalent pour avoir de meilleures chances d’être embauché dans une association… C’est la dure loi de l’Ouest (far west évidemment !)🤠

 

Il ne viendrait pas à l’esprit pourtant d’inclure dans ces diplômes  l’enseignement du judo ou  du VTT ! Alors pourquoi le tai ji quan ? À cause de cette image « gym de santé »sans doute… qui fait totalement abstraction des dimensions martiales, internes et énergétiques qui font du tai ji quan ce qu’il est.

 

Bref, Xiao Long en a assez d’entendre que le tai ji quan, c’est de la gym douce que tout le monde peut faire, et pense qu’il faut cesser d’abuser ainsi les pratiquants -ou devrais-je dire le consommateur ?

Cette déviation du concept est là pour faire venir un public toujours friand de nouveautés en surfant sur la vague de la mode zen ! Et cela en devient ridicule et ternit l’image du tai ji quan.

Xiao Long a rencontré lors d’un forum des associations, une personne qui lui a dit que le « tai chi, c’est trop statique, on est allongé les trois quart du temps… » et qui a écarquillé les yeux en apprenant qu’il existait des enchainements, du travail à deux, etc… Une autre lui demande si il faut apporter un zafu et encore une autre si les tapis sont prêtés… et j’en passe d’autres tout aussi surprenantes !

Moralité (car il y en a une) :

Pour choisir un cours de tai ji quan, il faut prendre le temps de s’informer sur le contenu des cours, sur l’enseignant et sa formation dans ce domaine particulier. Je rappelle qu’il y a des grades dans cette discipline, qu’il y a des diplômes dans cette discipline…

 Il faut poser des questions, et si on vous dit que c’est un cours /ou dans un cours de « gym », alors…, il serait plus que légitime d’avoir des doutes sur ce « Taï chi » sauce zen de raccroc…

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 12:58

 

Pour ceux qui débutent, apprendre peut paraitre difficile. Nous avons tout à coup trop de mains et de pieds à gérer ! Ce que nous faisons en automatique, comme marcher ou prendre un livre sur une étagère nous semble tellement naturel que nous n’imaginons pas le travail d’apprentissage que nous avons dû faire pour y arriver…

 

PHOTO Xiao Long

Les apprentissages laissent dans notre cerveau une trace physique, et cette dynamique s’appelle la plasticité cérébrale. La découverte de ce mécanisme par les neuroscientifiques a permis de comprendre une chose essentielle : rien n’est figé dans notre cerveau ! Il évolue sans cesse, il le peut dans tous les cas, même si nous n’utilisons pas toujours les possibilités qui nous sont offertes.

 

La plasticité cérébrale permet donc de « remodeler » le cerveau en permanence selon nos apprentissages. Ce remodelage est non seulement relativement rapide mais – malheureusement- réversible. En effet, une équipe de chercheurs a trouvé que certaines régions du cerveau chez de jeunes adultes présentaient des modifications structurelles importantes après trois mois d’apprentissage à la jonglerie, par rapport à des personnes n’ayant pas suivi cet apprentissage .Ces modifications disparaissaient quelques semaines après l’arrêt de cette activité. Voilà pourquoi les  artistes et… les pratiquants doivent s’entrainer régulièrement... je dirais même tous les jours, au lever du soleil… (Je vous rassure, en Normandie à la mi-saison et en hiver… on peut faire grass’mat’ !!)

 

Nous sommes en quelque sorte « programmés » pour apprendre. Alors, profitons en ! L’organisation de notre cerveau peut s’adapter et se reconfigurer à tout moment, en fonction des expériences que nous vivons. Certaines périodes de la vie sont plus propices à certains apprentissages. Cependant tout reste possible à tout âge : Apprendre à parler une langue étrangère, à jouer d’un instrument, ou se lancer dans la peinture prendra plus ou moins de temps, mais cela se fera et plus nous varions nos activités, plus des « connexions » se mettent en place. Une raison de plus de rester actif… même si un bon moment au coin du feu avec un bon bouquin et une bonne tasse de thé n’est pas à négliger.  Les périodes de repos ne sont pas inutiles non plus…

 

L’accumulation des expériences au cours de la vie augmente la quantité de connaissances stockées dans le cerveau. Cette accumulation d’expériences et la complexité des connaissances qui y sont associées sont plus importantes chez les personnes âgées. En vieillissant, nous pouvons tirer profit de notre raisonnement plus affûté pour apprendre de nouvelles informations … en prenant notre temps…

 

Mais, la plasticité du cerveau « s’entretient » (comme une voiture   vidange, graissage, changements des filtres…) en restant curieux, en continuant à apprendre, en diminuant les facteurs de stress, en ayant des relations sociales…

…Hmmmmm, voyons voir… mais, c’est bien là la démarche du Tai Ji Quan et du Qi Gong si je ne m’abuse…

 

PHOTO Xiao Long

Donc, pas d’impatience, le surplus de mains et de pieds va disparaitre, et chaque technique apprise et mémorisée va nourrir votre cerveau qui va « s’assouplir » en même temps que vous… et l’apprentissage deviendra de plus en plus facile ! Tellement facile, que lorsqu’on a commencé, on ne veut plus s’arrêter… si, si, c’est vrai !!!

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 15:17

 

Xiao Long reçoit souvent des questions de se lecteurs – et les en remercie !

 Voilà une question intéressante qui a été posée par une pratiquante qui s’étonne de l’absence d’enchainements épée/fourreau en vidéo. C’est effectivement très rare et Xiao Long n’a eu qu’une seule fois l’occasion de voir un tel enchainement lors d’une rencontre Europa taichi à Paris,il y a quelques années.

Petit Dragon n’a pas réponse à tout et ne peut qu’essayer de répondre à cette question qui fait réfléchir … La grande majorité des enchainements pratiqués dans les différents styles et écoles n’utilisent pas le fourreau et, même si, dans certains films wuxia, on peut voir quelques combats où le fourreau est utilisé, cela reste anecdotique.

 

PHOTO Xiao Long

 

On peut imaginer utiliser le fourreau afin de bloquer une attaque, pour se protéger, faciliter une avancée sur l’adversaire. Son utilisation peut être légitimée. Mais la rareté de ces formes semble indiquer cependant que cela ne se faisait guère en réalité, même si on peut y trouver une certaine esthétique. L’épée occidentale, même si les techniques sont un peu différentes dans leur exécution, ne l’utilise pas non plus à ma connaissance.

Dans la majorité des formes (que connait Petit Dragon - et donc ce ne saurait être exhaustif !), l’enchainement commence avec l’épée dans la main gauche,  on effectue ensuite un changement de main pour la saisir de la main droite- ce qui suppose donc que la main droite est libre au début. Dans un enchainement épée/fourreau, forcément les deux mains sont prises et le fourreau peut être gênant pour certaines techniques ou sans utilité réelle, dans l'enchainement que j'avais vu d'ailleurs, le pratiquant déposait son fourreau à un moment donné.

Dans un enchainement « classique » (épée / sans fourreau), la main libre prend la forme d’une épée « virtuelle », ce qui nous amène à la deuxième question posée : « le fourreau fait partie intégrante de l’arme pourquoi le remplacer par l’épée magique ? ».

Le fourreau est-il partie intégrante de l’arme ? ou n’est ce qu’une protection de l’arme? Pour Xiao Long, c’est un étui qui préserve l’arme, mais qui en est distinct, il n’est pas « intégré » à l’arme dans la mesure où l'épée n'a pas besoin de fourreau pour fonctionner. On peut effectivement s’en passer pour « combattre ».

Utiliser épée/fourreau ne génère peut-être pas non plus le même équilibre, même si on peut imaginer cependant un yin yang : épée  yang / fourreau yin, d’un côté l’attaque visible de l’autre la protection ? Mais l’épée est elle-même yin yang : elle pique, mais elle bloque aussi – elle attaque et elle protège tour à tour … Le fourreau sans doute est aussi en soi yin yang, il protège mais ne peut-il pas aussi attaquer, créer une percée ? Je ne connais ni ne pratique une telle forme, je ne peux donc que proposer une approche.

La main en mudra « épée » est censée apporter un équilibre parfait : une épée dans chaque main, une symbolique, une réelle et Xiao Long aime bien cette idée du visible et de l'invisible...

 

PHOTO Xiao Long

 

Après… chacun fait comme il le sent- dans le respect des principes Tai ji jian, il faut rester cohérent et cela vaut pour toutes les formes, avec ou sans armes. Peut s'ajouter à cela la dimension esthétique: veut-on simuler un combat ou plutôt renouer avec une danse de l'épée... Tout repose sur la compréhension de la pratique et la perception que l’on a en pratiquant

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
24 mars 2024 7 24 /03 /mars /2024 18:07

 

  Après le "Shi Zi Shou", le "Shou Shi", 势.

Mais ce « Shou » là ne signifie pas « mains » comme le Shou de Shi Zi Shou ! Il veut dire « rassembler, terminer, récolter ». Et le « Shi » ne signifie pas « dix » ici, c’est un caractère différent qui veut dire « situation, configuration » entre autres…  Bref, nous l’appelons « fermeture ».

On écarte lentement les mains qui étaient croisées paumes vers nous en dirigeant les paumes vers le sol, les mains glissent l’une sur l’autre, s’écartent, puis on baisse les mains et ...

En bas:

On "remonte" en position de départ. Xiao Long aime bien cette « formule », les mains se baissent, le corps remonte… Il y a du Yin/Yang dans l’air et ces deux mouvements opposés et complémentaires lui semblent appropriés. Cependant certains préfèrent remonter sur leurs jambes au moment de croiser les mains en dix… Et d’autres encore n’ont pas à remonter… car ils ne descendent pas… Chacun le fera comme il le sent ! (Mais euh, bon, le Yin/Yang… monter quand les mains se baissent…. Xiao Long aime BIEN).

Enfin, le pied gauche se rapproche du pied droit.

 

En haut:

Une fois les mains baissée,  « posées » sur le devant des jambes, on les laisse glisser sur les côtés pour retrouver la position de départ. On rapproche les pieds et.... On a terminé!

 

Attention à :

Ne rien précipiter : Souvent, inconsciemment, on « ferme » un peu trop vite. On ne prend pas le temps, de laisser les mains passer du devant vers les côtés. Les mains descendent en direct sur les côtés.

 De la même façon, on a tendance à ramener le pied trop rapidement, en oubliant de le « dérouler » tranquillement : C’est le syndrome du cheval qui sent l’écurie et la bonne avoine qui l’y attend !

 

PHOTO Xiao Long

 

Donc, la concentration devrait (doit!) être maintenue jusqu’au bout, sans faiblesse et le rythme reste constant jusqu’à la fin, sans accélération : on y est bien dans ce 24, personne n’est pressé d’en sortir (ou bien si ?).

Il est important de rester attentif et présent à la forme jusqu'au bout, ce n'est pas évident, mais cela s'acquiert avec le temps.

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 17:57

Cette technique est souvent utilisée après « Ban Lan Chui » : que signifie Ru Feng Si Bi ? Allez, on joue un peu… Ru se traduit par « Comme si, être comparable à ». Feng est « fermer, sceller ». Si veut dire « semblable » et Bi « clore, fermer ». Donc, au total, on peut traduire par : « Comme pour sceller, comme pour fermer », mais plus simplement, on choisit : « Fermeture apparente ».

Reprenons : dévier, parer, coup de poing… on a fini, nous voilà poing droit en avant, main gauche en renfort près du poignet droit.

La main gauche passe sous le poing droit qui s'ouvre, les deux mains ouvertes  se "posent" à plat et se placent comme pour tirer les deux bras de l'adversaire vers soi.

Coudes et épaules restent bas et souples. On ramène vers soi les deux mains ouvertes au niveau de la poitrine, soulevant la pointe du  pied avant afin d'avoir une bonne amplitude de retrait, le poids du corps est transféré sur la jambe arrière; le corps reste droit (comme d’habitude !), tête tenue par le petit fil céleste, accroché à Bai Hui.

Puis les deux mains descendent doucement jusqu'au Dan Tian, les paumes ouvertes se dirigent vers l'avant pour repousser.

 

On peut utiliser cette technique pour se dégager d'une saisie au poignet par exemple, la main libre, passant par dessous l'autre, la dégageant, puis une main posée sur le poignet, l'autre sur le coude de l'adversaire, on peut le déraciner l'amenant vers soi sur un côté, ou le repoussant vers l'arrière ...

 

 

Attention à :

Ne pas trop avancer le corps sur la poussée, le genou risquerait de dépasser le pied un peu trop et ne serait pas franchement content d’avoir à travailler en heures sup !

On évite aussi le « yoyo », du style, j’amène vers moi haut sur mes appuis et je repousse en plongée pour faire plus « costaud ».

SHI ZHI SHOU !!!

C’est presque la fin, et on croise les mains (et pas les bras, il y a encore quelques mouvements à exécuter tout de même !) 十字手 signifie les mains (Shou) en forme de 10 (Shi).

 

Que se passe-t-il "en bas"?

Le pied gauche se ferme: on veut retrouver notre position initiale, pointe de pied vers le « miroir » qui nous fait face (et tant pis pour ceux qui ne disposent pas d’une glace dans leur salle…)!

Le pied droit s'ouvre (normal! Un brin de Yin/Yang… puisque le gauche se ferme...) et le poids du corps passe à droite. Afin de faire passer "naturellement" le poids du corps de l'autre côté c’est-à-dire le gauche (il faut suivre un peu !). Le pied droit se ferme à son tour: on prend appui sur l'intérieur du pied droit pour le replacer près du pied gauche. Cette manœuvre permet de gagner en stabilité et en confort pour ramener le pied droit sans donner un grand coup de lombaires : ménagez-les, elles vous le rendront bien… Et la fluidité du mouvement n’en sera que meilleure.

Enfin les pieds sont parallèles...

 

Que se passe-t-il "en haut"?

Dans la phase "fermer le pied gauche et ouvrir le pied droit" la main gauche ne bouge pas vraiment, elle peut s’imaginer en blocage latéral pour lui donner un peu de sens ; la main droite, elle, suit la trajectoire globale du corps et va vers la droite, à l'horizontale: on se retrouve bras écartés. Et les mains (qui généralement suivent les pieds...! Quoi que…) se rapprochent lorsque les pieds se rapprochent en un mouvement du "jardinier qui ramasse les feuilles d'automne".

Les mains se croisent "en dix". Shi: + (enfin un caractère facile à retenir!!!) signifie 10. Durant ce passage, on évitera de chercher la petite bête dans les feuilles sèches, le dos restera vertical et nos jambes ne nous descendront que modestement pour nous éviter de piquer du nez vers le sol... On reste digne ! 

Attention à :

  • Bien exécuter le mouvement d’ouverture et fermeture des pieds afin d’être à l’aise sur vos appuis et de ne pas forcer sur vos genoux ou sur votre dos : on pratique le Tai Ji Quan pour rester en bonne santé et pas pour se détruire les articulations…
  • Conserver une bonne position du corps, le plus souvent, on se penche beaucoup trop vers l’avant (en sortant le postérieur !) ce qui est loin d’être harmonieux et ne contribue aucunement à notre équilibre.
  • La main droite est posée devant la main gauche dans le « dix », elles se placent au niveau du visage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
10 mars 2024 7 10 /03 /mars /2024 17:38

 

Shan Tong Bei   que l’on trouve traduit de différentes façons : Shan peut être « briller, étinceler ou esquiver », Tong signifie « passer à travers », communiquer et Bei se traduit par « bras », (bi), on trouve aussi bei, dos,  mon tout serait alors « L’éclair traverse le dos » (à ne pas confondre avec un lumbago qui se déclare !) ou « Esquiver la force avec les bras » (style Chen).  On imagine alors que l’on frappe avec la rapidité de la foudre…

Il existe en fait, en Chine, une race de singe aux bras longs qui peuvent se gratter le dos facilement et que l’on nomme « Tong Bei Yuan ».

Nous (style Yang école guiding) appelons cette technique, « séparer les mains comme un éventail », sans doute parce qu’on y retrouve un mouvement d’ouverture de bras similaire à un éventail qui s’ouvre… car il y a Shan bras et Shan éventail…. Bref, retenons l’image…

 

PHOTO Xiao Long

Sortons notre aiguille du fonds des mers et …tout en soulevant le pied gauche, les mains se rejoignent : la main droite remonte, paume vers soi, pendant que la main gauche jusqu’alors sur le côté se replace au niveau du coude de la main droite, paume vers le coude (« l’éventail » est fermé). Puis, je pose le pied gauche pour passer en Gong Bu pendant que les mains s’écartent, « l’éventail s’ouvre », la main droite au niveau de la tête, paume vers l’extérieur ; la main gauche poussant vers l’avant au niveau de l’épaule.

Que faisons-nous ?

Comme toujours, il y a plusieurs possibilités. On peut, dévier et se protéger avec le bras droit et pousser ou frapper sous l’aisselle notre partenaire avec la main gauche. On peut aussi dévier et saisir une attaque de poing avec la main droite et appliquer une clé à l’aide de la main gauche au niveau du coude du partenaire. On peut…faire plein de choses plus ou moins gentilles…

Points clés :

  • Ne pas lever excessivement le coude droit en dépliant l’éventail
  • Bien synchroniser passage de poids du corps dans la jambe avant et utilisation de la main gauche en frappe ou poussée afin de mobiliser l’ensemble du corps et pas seulement les membres supérieurs.
  • Savoir s’arrêter en finition, pour que le genou ne dépasse pas le pied !
  • Conserver un écartement de hanche naturel (ne pas avoir les pieds sur la même ligne !) et bien passer la hanche afin que le bassin soit engagé et le gong bu de finition correct.
  • Accessoirement, respirer, cela peut être utile, en respectant la règle : préparation en inspiration, finition en expiration.

     

Dernier virage…BAN LAN CHUI…

 

Éventail ouvert, nous voilà au bout de notre ligne… il s’agit encore une fois de se retourner (Zhuan Shen) et après un revers du poing, d’avancer pour donner un coup de poing.  !

Ban signifie « remuer, déplacer » ici « parer », Lan veut dire « bloquer, barrer », Chui « battre, marteler ». Muni de ces informations précieuses… passons à l’action !

 

Pour se tourner : le poids du corps passe dans le pied droit et on pivote sur le talon du pied gauche tout en reformant un ballon main gauche en haut, pouvant servir de protection, main droite en bas. La main droite se transforme en poing. Le pied droit se soulève et se replace alors que la main droite jusqu’alors « cachée », remonte pour effectuer un blocage latéral ; la main gauche descend. On prend appui dans le pied droit dont la pointe s’oriente à 45°, les bras s’ouvrent.

La main droite vient se replacer en poing à la taille, pendant que la main gauche se replace devant le corps en un mouvement de blocage, on avance en posant le talon du pied gauche.

Le poids du corps passe dans le pied gauche en même tant que l’on réalise le coup de poing. Le poing caché à la taille sort horizontalement et frappe, la main gauche venant en renfort sur l’avant-bras droit.

 

Attention à :

La synchronisation haut/bas. Les mouvements du haut sont amples, il faut contrôler le déroulement des pieds pour coordonner correctement et que la technique reste harmonieuse et parlante : si, au final, le poids est déjà dans la jambe avant, alors que le poing n’est pas encore arrivé, il faudra beaucoup d’imagination pour croire que ce coup porté –avec le bras seul et non pas tout le corps- puisse avoir une efficacité quelconque.

Nous voilà bien proches de la fin de l’enchainement!.

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 16:31

 

J'entends encore ce jeune dragon aux dents longues et aux griffes acérées dire à Xiao Long: "Le Tai Ji Quan, c’est facile, c'est lent, c’est comme de la gym en pyjama !". Il en faudrait beaucoup plus que ça pour mettre Xiao Long hors de lui. Il a appris à contrôler ses émotions et à respirer profondément devant ceux qui eux, ne manquent pas d'air!

Voilà bien des idées préconçues ! Ce n’est pas si facile, ce n’est pas toujours lent et ça n’est en aucun cas de la gym…

Une question se pose: à qui s’adresse le Tai Ji Quan ?

 Aux jeunes ? Aux vieux ? C’est une fausse question, en réalité il s’adresse à tous. Cela n’a rien à voir avec l’âge, cela à voir avec la patience…

Le Tai Ji Quan, c’est un sport: les articulations travaillent, les muscles bougent, on se déplace (pas vite, d'accord... mais on avance!). On peut jouer en solo, ou jouer duo (duilian/combat arrangés) ou "collectif " (démonstration en groupe)... On peut même jouer en solo dans le collectif... comme en foot quoi...mais ça, c’est une autre histoire….

Le Tai Ji Quan est plus qu’un sport, c’est un art. "Art" vient du latin (aïe!) ars, artis qui signifie talent, habileté, métier, connaissance technique...

C’est un 功夫, gōngfu quoi! Et l’art demande de la patience : gōngfu c’est le travail, la maitrise, le perfectionnement, c’est l’apprentissage auprès d’un maitre-artisan pour acquérir la technique. Le 工夫茶, gōngfuchá par exemple est « l'art du thé », c’est savoir le préparer correctement selon les principes établis.

 

PHOTO Xiao Long

La patience, c’est sans doute une qualité qui tend à disparaitre aujourd’hui. On est un peu dans le tout,  tout de suite… Oui, mais là, ça ne marche pas ! Et puis, on voudrait réussir d’emblée et sans mal, mais le Tai Ji Quan, c’est comme le patinage artistique, c’est chouette à regarder,ça à l’air facile, c’est lent, ça glisse tout seul… oui, mais… il y a un vrai travail derrière.  Et voilà le mot qu’il ne faut pas dire : travail !

 Si on s’inscrit à une activité après le travail,  ce n’est pas pour travailler ! Il est plus facile d’imiter les mouvements d’un professeur que de les apprendre puis de les comprendre. Pourtant, c’est ce travail même qui est « relaxant », impossible de penser à autre chose qu’à ce que l’on fait, la tête se vide du quotidien et de ses problèmes.

On ne va pas passer en revue tous les bénéfices que la pratique peut nous apporter : ils sont nombreux et reconnus.

Le Tai Ji Quan est une recherche, un travail sur soi, et peut devenir un nouvel art de vivre. Ouvrir l'esprit, contrôler le corps, améliorer la concentration, prendre de la distance face aux évènements: voilà qui s'adresse à tous quel que soit l'âge.

Et puis, il ne faut pas oublier qu’apprendre le Tai Ji Quan , ce n'est pas seulement glisser artistement en lenteur en exécutant une chorégraphie particulière, l'apprentissage peut être aussi "dynamique": Etudier les armes, travailler à deux en tuishou ou sur la finalité des mouvements connus, il n'y a pas de quoi s'ennuyer!

 Donc le Tai Ji Quan s’adresse à tous ceux qui ont envie de choisir une activité sur la durée, il n’existe pas de « fast taijiquan » ! (bémol : il existe effectivement des formes rapides dans certaines écoles, mais on les apprend tout de même sur la durée !).

Tout prend du temps dans la nature !

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 14:49

Le coq va se reposer et une jeune fille prend le relais : Yu Nu Chuan Suo.

Yu se traduit par « jade », le jade est ce qu’il y a de plus précieux, de plus doux, de plus beau. C’est une pierre-talisman, une pierre sacrée.  Nu signifie « femme, fille ».

Les termes Yu Nu ensemble évoquent une femme d’une beauté et d’une grâce sans pareilles.

Chuan c’est « percer, traverser, pénétrer » et Suo est la navette (d’un métier à tisser). Chuan Suo décrit le trajet de la navette qui passe entre les fils de l’étoffe que l’on tisse. Le geste demande une grande dextérité et une grande précision.

 

Ainsi donc, le coq pose sa patte gauche au sol en diagonale et en expirant, pendant que les mains reforment un « ballon », main gauche en haut (droite en bas donc…). La main gauche passe en bas, paume vers l'avant, la main droite en haut, paume vers soi.

Puis tout en prenant appui sur le pied droit et en inspirant, la paume de la main droite se tourne vers l'extérieur, comme si on bloquait un coup venant de haut en bas avec son avant-bras. La main gauche "remonte" (de la hauteur du ventre à hauteur de poitrine) pour repousser l’adversaire. On expire. Il est important de synchroniser la poussée de la main avec le transfert de poids afin que cette poussée soit initiée par le corps et non par le bras seul.

Le poids du corps se replace dans le pied gauche, la pointe du pied droit se "referme" pour retrouver l'axe de déplacement. Les deux mains décrivent une sorte de S, l'idée étant de dévier une attaque adverse en diagonale, avant de saisir à nouveau le ballon, main gauche en bas cette fois, main droite en haut.

Le pied gauche se libère pour se replacer à 45° à gauche de l'axe de déplacement (les fils de l’étoffe commenceraient-ils à s’embrouiller ?). On inspire. Même mouvement à gauche cette fois pour finir, main gauche en haut en blocage, main droite en

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poussée. On expire.

Les clés :

  • Conserver la forme ronde du ballon pour le faire "rouler" (pas de galette bretonne, même si c’est délicieux !).
  • La main qui bloque en haut est placée au-dessus et en avant de la tête (pour ne pas se laisser assommer par l'adversaire et recevoir en prime son propre bras...).
  • Pour la transition en S, imaginer que l'on dévie le bras de l'adversaire pour garder un écartement logique entre les deux mains (une distance poignet/coude).
  • Ne pas zapper les changements d'orientation, bien aller vers les côtés pour réaliser la navette, prendre le temps de bien repositionner la pointe du pied sur l'axe à chaque fois, pour ne pas avoir le corps dans une direction et le pied dans une autre, ce qui casserait l'harmonie et défierait toute logique (sans parler des genoux qui ne seront pas d'accord non plus et vous le feront comprendre douloureusement...)
  • Le mouvement est très fluide, très rond, très agréable (si, si !), sans contrainte. La fille de jade lance la navette en douceur (ne pas confondre navette et club de golf...)

 

L’AIGUILLE AU FOND DE LA MER !

La fille de jade a terminé son tissage…, mais... son aiguille est tombée au fond de la mer! Il n’y a plus qu’à aller la chercher ! Hai Di Zhen…海底  Hai signifie « mer », Di est le fond : Hai Di est donc le monde sous-marin. Zhen est l’aiguille. Il existe une expression « Hai Di Lao Zhen » qui signifie « repêcher une aiguille dans la mer », équivalente à notre « chercher une aiguille dans une botte de foin » !

Que se passe-t-il... en bas?

Le poids du corps est dans la jambe gauche à la fin du mouvement précédent, on y place progressivement tout son poids afin de libérer le pied droit qui avance d'un demi pas. Progressivement, on "s'assoit" sur sa jambe droite, ce qui libère... la jambe gauche (bien sûr!). Le pied gauche se repose, pointé devant.

Que se passe-t-il en haut?

L'élément essentiel dans le mouvement du haut du corps reste la taille (toujours la taille !): ce ne sont pas tant les bras qui "bougent" que le haut du corps tout entier. Très souvent, la tentation est de "piquer au fond de la mer" en restant immobile au niveau de la taille, ce qui rigidifie le mouvement du spéléologue.

Pour plus de « fluidité » (Ne vous en faites pas, tout baigne…) c'est la taille par sa torsion qui ramène les bras vers le côté droit du corps, les mains restent assez fidèlement dans la position initiale (fin "fille de jade"). Simultanément, l'appui passe sur la jambe droite. On inspire (il peut être utile de penser à respirer, le « Grand Bleu » a oublié et cela ne lui a pas vraiment réussi…).

Puis au moment où le pied se pose pointé devant, on brosse avec la main gauche, et la main droite - dans un mouvement circulaire (du type roue d'ancienne locomotive à vapeur – mais en plus smart!!!?)- remonte légèrement du côté droit avant de piquer vers le bas. On expire.

Les clés :

*Ce n'est pas parce que l'on vise les profondeurs, qu'il faut plonger en avant et "piquer du nez" par la même occasion. Le regard est dirigé vers le bas, on admire les petits poissons, pas ses pieds...

 

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Le dos reste droit: on est légèrement penché vers l'avant, dos droit. Eh oui, le dos peut être droit alors que l'on se penche... (Il n'est pas vertical: vertical signifie droit sur l'axe Terre Ciel).

 

*Pensez à ne pas trop rapprocher le pied arrière du pied avant dans le demi pas pour conserver un bon équilibre.

 

Alors cette aiguille ? L’avez-vous enfin trouvée ?

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 14:39

Après le coup de talon à droite, voilà Shuang Feng Guan Er !

La traduction la plus fréquente est: « Double vent traverse les oreilles », et elle n’a vraiment rien à voir avec le tigre… On imagine bien ce double vent, les deux poings, qui passe par les oreilles… ce genre de courant d’air ne doit pas être très agréable !

Mais il ne semble pas qu’il soit question de vent si l’on s’en tient aux caractères chinois : On trouve parfois celui de « Feng » qui signifie sommet/pic/ cime et on pourrait traduire cette technique par : « Deux pics transpercent les oreilles » : les pics seraient les poings… Et parfois celui de Feng qui signifie « tranchant, acéré » ! Tous ces homonymes nous font tourner la tête !

… Mais d’autres traductions encore sont proposées  « frapper aux tempes » ou « double attaque aux oreilles » ou « double spire traverse les oreilles »… Alors, bref…

Une fois le coup de talon donné, les mains se replacent, paumes vers le ciel, devant le corps et la jambe droite se replie.

 Puis, le talon droit se pose au sol pendant que les mains reviennent vers la taille. On inspire.

Enfin, les poings se forment et on passe en Gong Bu, pas de l’Archer, pour frapper des deux poings. On expire.

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Les poings ( !?) clés :

Prendre le temps de ramener les mains à la taille, ouvertes : ne pas former les poings trop tôt.

Lorsqu’on passe en Gong Bu, attention à ne pas se pencher en avant exagérément, le genou ne dépasse pas le pied, la tête reste droite, le regard se porte devant soi (pas vers le sol !).

Les poings, en finition, ne sont pas trop proches : il faut imaginer une tête entre ces deux poings. L’écartement doit être « raisonnable », à moins d’avoir à faire à une victime des indiens Jivaros, ils ne se touchent pas.

Puis, on va se retourner et donner un coup de talon de l’autre côté avec le pied gauche cette fois.

 

SERPENT QUI RAMPE…

C’est le moment de parler des choses qui fâchent : Xia She Du Li !

On vient de donner fièrement un coup de talon avec le pied gauche et voilà que tout se complique : on ramène le pied gauche ainsi que les bras jusqu’alors écartés. La main droite forme le crochet (Gou) comme pour le simple fouet. La main gauche se place devant le corps, doigts en directions du poignet droit. Le pied gauche est pointé près du pied droit (appui). Et c’est parti pour faire le serpent…

On écarte le pied gauche, le posant légèrement en arrière (pour éviter d’avoir les deux pieds sur la même ligne !), l’appui est à droite, les deux pieds pour le moment parallèles. Cette position basse s’appelle Pu Bu… Nous en reparlerons !

La main gauche suit le mouvement et descend devant, le long du corps, paume vers soi. Lorsque la main gauche arrive au genou gauche, la main se tourne, paume vers l’extérieur, doigts pointés vers l’avant pendant que le pied gauche s’ouvre, pointe de pied sur l’axe de déplacement.

Puis le pied droit « verrouille » derrière, on passe la hanche droite (bassin face sur l’axe de déplacement). La main droite suit le mouvement, descend  le long du corps et les doigts réunis du crochet se retrouvent pointés vers le ciel.

Voilà pour Xia (en bas) She (serpent). Il est temps de parler de Pu Bu ! À vrai dire, il y a position basse et position basse… il y a serpent qui rampe et serpent qui rampe… moins ! Dans l’expression « serpent qui rampe », il y a de l’élégance, de la fluidité, de la discrétion : hors de question donc de rester bloqué en bas, de tirer la langue pour remonter ou de faire appel à une grue ou autre poulie. Une seule consigne : modestie !

« Tout ce qui descend, doit un jour remonter »

(Proverbe des plus célèbres de Xiao Long).

 

Le plus important est de respecter la technique et de garder une bonne position du corps (on ne pique pas du nez vers l’avant, et on ne ressort pas le postérieur pour équilibrer la posture !). Il n’est pas nécessaire de plonger très bas pour que le mouvement soit effectué correctement.

 

Après « Xia She », voilà Du Li (comme dans Jin Ji Du Li, le « coq d’or sur une patte »).

Le poids du corps est passé de la jambe droite dans la jambe gauche, on est face à l’axe de déplacement. On prend appui dans la jambe gauche, et les mains servent de balancier : la main gauche qui était en haut, descend pendant que la main droite qui était en bas, monte. Comme pour le « Coq », on se retrouve sur un pied (gauche), genou droit levé, main droite au-dessus du genou.

« Tout ce qui se fait d’un côté, se fera de l’autre côté »

(Autre proverbe non moins célèbre de Xiao Long !)

Je ne vais pas vous laisser sur la branche, le pied droit en l’air : On va reposer le pied droit à côté du pied gauche, ouvrir à angle droit le pied gauche tout en descendant la main droite qui rejoint le poignet de la main gauche qui forme le crochet. Et on peut repartir dans l’autre sens avec le Xia She et le Du Li qui suit. Voilà une grande aventure qui se termine heureusement… Suite au prochain épisode –

Recette de la maison : on peut ouvrir un peu la pointe du pied  d’appui du serpent ou du coq, afin de faciliter soit la descente, soit la bonne tenue de l’équilibre sur un pied.

 

Le serpent qui rampe ci-dessous, exécuté par un membre de l'équipe de Chine , venue à Rouen en 2015, est à regarder - et non à imiter: nous ne sommes pas des champions... juste des pratiquants , attentifs à leur santé et leur bien-être. Ce qui compte c'est la justesse de la technique et non la performance.

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Recherche

 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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