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21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 14:26

Extrait du mémoire « TAI JI QUAN, la voix de l’équilibre » présenté pour le passage du 6ème Duan fédéral en juin 2019 – MPC.

 

 

Il y a parfois confusion entre les termes tài jí quán et tài jí.

On utilise l’un pour l’autre en considérant « tài jí » comme une abréviation de tài jí quán en langage courant. Mais en voulant faire « plus court », on fait surtout peu juste. Il faut distinguer l’art martial de son concept fondateur.

 

Tài jí est le « faîte suprême », elle évoque l'idée de la poutre faîtière qui préserve l'existence de tous les êtres et les choses. Ce faîte suprême est le principe supérieur, au-delà duquel il n’existe rien.

 

Le tài jí quán, 太极拳, est une discipline, un art martial interne. Le premier caractère tài signifie très ou trop. Le second caractère jí signifie sommet, ou extrémité, ou pôle. Le dernier caractère quán signifie poing ou boxe.

La traduction proposée est le plus souvent « boxe du tài jí » ou encore « boxe du faîte suprême ». Le terme boxe renvoie à la dimension martiale de la discipline. Le terme tài jí renvoie quant à lui à la dimension culturelle et philosophique de cet art, à la notion de sommet ultime. De cette clef de voûte, qui soutient la structure entière de l’univers, naissent le yīn et le yáng.

Lorsqu’on parle communément  du « tài jí », on fait allusion en réalité au taì jí tú, 太极, concept taoïste appelé aussi plus simplement « symbole du yīn et du yáng ». On y trouve l’idée d'un axe principal, essentiel, du point central, du fondement originel de l'univers.

 

(…)

 

Si on reste fidèle à cette image, le tài jí quán, qui repose sur les concepts précédemment évoqués, est une pratique qui s’effectue sur la plus haute crête de la montagne, entre adret et ubac, sur l’ultime cime, entre yáng et yīn.

Yáng et yīn ne sont pas opposés mais complémentaires.

Nous avons dans yīn et dans yáng une première partie commune qui symbolise une colline  colline.

 

(…)

 

La graphie moderne conserve l’idée fondamentale avec le choix commun de « colline » associée à « lune » pour le yīn et à « soleil » pour le yáng.

Le pratiquant se déplace sur un fil, sur un axe. Ce dernier représente l’équilibre parfait. Toute oscillation vers un côté est immédiatement compensée par une oscillation vers l’autre côté, pour réaliser un centre permanent et mouvant.

Le tài jí quán est la représentation parfaite de l’équilibre qui se construit sans cesse, et n’est jamais acquis, une mutation perpétuelle.

La forme est un cycle, elle est une vie qui se déroule et qui se termine là, où elle avait commencé. C’est le chemin du wú jí au wú jí, de l’indifférencié à l’indifférencié...

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 14:54

 

Extrait du mémoire "TAI JI QUAN, la voix de l'équilibre"

présenté pour le passage du 6ème Duan fédéral en juin 2019 - MPC.

 

Le taì jí tú des origines selon Hú Wèi

 

Il existe encore une autre image possible, la plus courante et que nous associons directement dans nos esprits au concept yīn et yáng.  Elle nous est plus familière : celle du taì jí tú des origines.

Les Chinois l’appelle « poissons yīn et yáng ». Le point noir figure l’œil du poisson blanc, alors que le point blanc figure l’œil du poisson noir. Selon Hú Wèi (1633-1714), auteur de l’ouvrage « Discrimination des diagrammes de mutations »,  ce dessin représente le mouvement d'alternance des qì yīn, en noir, et yáng, en blanc. Inconcevables l’un sans l’autre, chacun recèle aussi le germe de l’autre. Lorsque l’un décline, l’autre prospère.

C’est cette image qui est aujourd’hui la plus connue. Le yīn évoque entre autres, le principe féminin, la lune, l'obscurité, la fraîcheur, la réceptivité … Le yáng, quant à lui, représente entre autres le principe masculin, le soleil, la luminosité, la chaleur, le mouvement …

 

Le taì jí tú de Lái Zhīdé

 

 Le taì jí tú de Lái Zhīdé[1] est une représentation ancienne moins connue. Créée par un néo-confucianiste et pratiquant taoïste de la dynastie Ming, elle est moins complexe que celle envisagée par Zhōu Dūnyí.

Lái Zhīdé1525-1604) est l’auteur d’un important commentaire du Zhōu yì, autre nom du Yì jīng. Nous y retrouvons le cercle bien sûr, mais il y a cette fois un fort axe central. Nous imaginons sans peine les concepts complémentaires de yīn et de yáng ainsi que la dynamique qui anime l’ensemble, grâce à la spirale qui émane du centre et s’élargit vers l’extérieur.

 

Cette représentation souligne le rôle central de pivot du principe li[2].

« Cette spirale relie un cercle extérieur large à un cercle intérieur petit. La vision en creux est le lien par une spirale vide d’un vide infini extérieur à un vide limité intérieur. [3]»

 

L’idée fondamentale que l’on retrouve dans ces diverses représentations reste celle d’une interaction, d’un mouvement créateur d’équilibre. Cependant ces représentations ne sont que des dessins et nous donnent une image figée d’un processus tout en dynamique. C’est bien ce mouvement qui les anime et qui est la clé même de la compréhension de ces concepts.

Pour moi, le taì jí tú de Lái Zhīdé est l’image la plus adéquate pour symboliser notre pratique.

Le centre y est nettement matérialisé. Le centre librement s’exprime. Il suggère la dynamique de laquelle va naitre l’équilibre. On imagine aisément le mouvement de rotation, le tourbillon, qui nait de cet axe central fort.

Il figure l’expansion au sein d’un cercle, la rondeur, la solidité de la structure, la notion de « rempli », de spirale énergétique … Il peut figurer en même temps un vortex, qui absorbe, comprime l’énergie. Entre compression et expansion, il figure l’équilibre parfait.

 

 

[1] Lái Zhīdé (来知徳) :1525-1604,  néo-confucianiste et pratiquant taoïste de la dynastie Ming, auteur du Zhōu yì zhù (周易集注) (1598), important commentaire du Zhōu yì dans lequel se trouve son diagramme.

[2] Li, les lois de la nature antérieures au Qi, l'intelligence universelle en tant que cause efficiente, dans le Confucianisme.

 

[3] Extrait de l’article «  Spirale et logo de la Faemc » de Hugues Deriaz , Yi Mag n°5 juin 2017. Commentaire de la représentation du  « Fanghu waishi » de Lu Qianxu (vers 1550).

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
16 novembre 2019 6 16 /11 /novembre /2019 16:20

 

Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’en Chine pour voir de belles armes et armures anciennes. Quelques objets prestigieux qui viennent de la cour impériale chinoise sous la dynastie des Qing* sont présents au musée de l’armée à … Paris.

 

PHOTO XIAO LONG

On peut, entre autres, admirer un habit « de guerre » de l’empereur Qianlong (1711-1799). Cette tenue d’apparat était revêtue par l’empereur lors de grandes cérémonies militaires.

On n’y retrouve la symbolique habituelle : la couleur jaune, réservée à l’empereur, le motif du Dragon à cinq griffes que seul l’empereur avait le droit d’arborer. Même si cet habit est en soie, il reste militaire : des lamelles de métal sont fixées à l’intérieur.

 

 

On  voit bien dans cette exposition de nombreuses

PHOTO XIAO LONG

armes, haches, hallebardes, sabres, épées… et aussi le mousquet de l’empereur Kangxi: l’empereur Kangxi (1654-1722)  l’utilisa notamment lors d’une fastueuse chasse organisée en présence de sa suite et au cours de laquelle il abattit deux fauves (et voilà !!! encore deux tigres qui finissent mal).

 

En souvenir de cet exploit, et désireux de rendre hommage à son grand-père, son petit-fils Qianlong baptise cette arme « Esprit du Tigre ».

 

 

*Les Qing (1644-1911) sont des empereurs d’origine mandchoue. Kangxi et Qianlong sont les deux plus grands souverains de cette dynastie. Ces deux monarques agrandissent considérablement l’empire et  nouent  des  contacts bienveillants avec les missionnaires jésuites. Succédant aux Ming peu militarisés, les Qing ont apporté au cœur de la cité interdite les traditions de la steppe.

 

On y trouve également des armes et armures japonaises. Très travaillées, elles sont constituées d’éléments de métal laqué. Ils sont réunis entre eux par des lacets de soie. Ces armures japonaises allient souplesse et rigidité et sont conçues pour résister aux flèches plus qu’aux coups de sabre… mais elles seront perfectionnées par la suite !

 

PHOTO XIAO LONG

On y voit un kabuto (le kabuto est le casque porté par les samouraïs) en forme de queue de poisson des années 1720 au milieu d’autres aux formes parfois curieuses… très créatifs ces Japonais !

PHOTO XIAO LONG

 

De nombreuses armes dont un éventail, un sabre pour enfants, des tanto (couteau japonais légèrement courbe à un seul tranchant dont la taille de la lame est inférieure à 30 cm…) sont également exposées.

 

PHOTO XIAO LONG

Ainsi donc, pour les amateurs de beaux objets et d’armes de tous poils… une visite au Musée de l’Armée de Paris s’impose !!!

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
29 juin 2019 6 29 /06 /juin /2019 15:02
PHOTO XIAO LONG

 

S’il y a bien un incontournable en Tai ji quan, c’est bien le concept des « portes »… Evidemment, si on pratique tout seul et que l’on a jamais l’occasion de travailler (« jouer » serait plus juste J) avec un partenaire, on peut complètement passer à côté. Mais, j’enfonce là une porte ouverte… (désolée, ça sent les vacances !)

Elles sont partout, dans chaque technique, parfois une toute seule comme une grande, parfois plusieurs… Et, pour ceux qui se demanderaient encore à quoi sert d’apprendre à tourner des mains, Xiao Long leur répondra que c’est une approche de ces mêmes portes.

 

Un brin de théorie :

Bā Mén : que l’on traduit par les huit portes ou bien les 8 potentiels, ce terme fait référence aux 8 principales techniques de mains (membres supérieurs)  

 

Elles correspondent aux 8 trigrammes* (BAGUA) et aux 8 directions géographiques. Enfin, ce concept de correspondance ne serait pas chinois s’il n’était pas multiforme… et différentes théories cohabitent en fonction des écoles, des époques… Donc, Le Petit Dragon – qui a beaucoup réfléchi et s’est cassé les dents sur ces lignes continues et discontinues- n’ira pas jusqu’à vous présenter la panoplie complète des possibilités, il a lâchement fait des choix qui –pour notre pratique- semblent judicieux…

 

*Figure formée de trois traits superposés, coupés ou non en leur milieu, utilisée dans la divination chinoise, cf : Yi Jing.

 

 

Huit potentiels : l’essence du Tai ji quan

Au début, il y a péng…

 

, on prononce péng et on traduit par parer. Dans la pratique, il est perçu comme une force d’expansion. L’énergie de péng est comme celle d’un bouclier qui tourne, dévie et protège, il permet l’écoute. Péng est omniprésent, il est ce fameux « ballon », il exprime notre centre et il comprend virtuellement ses amis lǔ , et les autres… C’est un plaisir de commencer par péng en travail à deux, car il nous ouvre toutes les portes !

On l’associe à Qián, le ciel, le créateur, la créativité, la force, l’initiative.

 

: lǔ   signifie lisser, peigner avec les doigts.

 

lǔ est traduit par tirer, rouler en arrière, attirer dans le vide, céder, guider et neutraliser. Petit Dragon voit dans  lǔ un guidage qui laisse passer la force tout en adhérant et en contrôlant, lǔ est différent de cǎi.

On l’associe à kūn , la terre, la disponibilité, l’adaptabilité, l’accueil, le don de soi.

 

, : jǐ : Presser, bousculer, pousser…

C’est une action percutante ou une énergie qui propulse. C’est péng plus àn.

On l’associe à kǎn, l’eau, l’insondable, la profondeur, force de l’eau qui avance… un yang entre deux yin.

 

: àn

    Presser, appuyer sur, contenir, contrôler, restreindre, réprimer, tenir quelque chose dans la main, selon, conformément à.

    Dans le contexte du tai chi chuan, àn est traduit par pousser, presser vers le bas, l’avant ou le haut, repousser des deux mains.

C’est une énergie qui repousse et déracine.

On l’associe à lí , le feu, ce qui s’attache, la clarté, la lucidité, la vivacité, l’éclat.

 

 

: cǎi C’est cueillir, exploiter, recueillir, extraire… on dit souvent saisir. Au sens propre et figuré finalement car, on va saisir- par exemple un poignet- et tirer vivement dans une direction pour surprendre le partenaire, le faire sortir de son centre, l’obliger à réagir et profiter de cette réaction ;)

   

On l’associe à xùn , le vent, une rafale de vent qui déracine.

 

, : liě est traduit par ranger, aligner, citer, inscrire… Pour nous   liě c’est fendre ou séparer, c’est une clé possible, c’est créer un point fixe –par exemple bloquer un pied- et déséquilibrer le partenaire, le faire basculer…

 On l’associe à zhèn, le tonnerre, l’impulsion, la secousse.

 

: zhǒu

   

    Coude !  C’est simple, non ? Eh bien, non, ce n’est pas si simple car  si zhǒu est l’action de donner un coup de coude, c’est aussi frapper avec une articulation saillante.

 

On l’associe à duì, le lac : Petit Dragon n’a pas trouvé mieux, il y a une faille dans chaque système… en cherchant bien et longtemps, on finit toujours par trouver un argument… beaucoup de yang caché sous une surface yin ?

 

: kào

    S’appuyer contre ou sur, être proche de…

C’est le plus souvent l’action de donner un coup d’épaule, de tamponner…ce que l’on peut faire aussi avec la hanche, le dos… kào est puissant et heureusement, car si je dois l’utiliser, c’est que je suis dangereusement proche de mon partenaire… c’est ma dernière chance…

    On l’associe à gèn, la montagne, la solidité. Bon, là… l’image est probante

 

 

Beaucoup de pratique :

La théorie est jolie et c’est un point intéressant, car elle nous fait toucher du doigt une autre façon de concevoir les choses… mais pour comprendre vraiment, c’est la pratique qui va nous aider. Et, c’est en pratiquant que de nouveaux horizons s’ouvrent (normal, il y a des portes !!!)

Alors, finis les discours… Allez chercher un partenaire et amusez-vous !

 

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
23 mars 2019 6 23 /03 /mars /2019 10:55

 

Chacune de nos techniques porte un nom, mais ce nom est en chinois et l’on peut se demander si la traduction est bien correcte. Petit Dragon a enquêté sur la chose ! Et va vous livrer quelques découvertes…

 

Dan bian se traduit en français par « simple fouet ».

Dan pourrait effectivement être traduit par « simple, unique ».

Bian pourrait être traduit par « fouet » de cuir, de rotin ou de bois, il y a l’embarras du choix. Utile pour l’équitation, le fouet peut aussi être utilisé comme une arme et en Chine, il existe un fouet à neuf sections est une chaîne, le Jiu Jie Bian, il fait partie des armes traditionnelles.

 

Yun Shou traduit en français par « Mouvoir les mains » ou « Mains dans les nuages » correspond bien au chinois

Yun: Nuage.

Shou: Main.

 

Lou xi ao bu se traduit par « brosser de genou ».

Lou pourrait être traduit par «  prendre dans ses bras, embrasser, brosser ». Xi se traduit par «  Genou ». Ao pourrait être traduit par «  tourner, dévisser ». Bu pourrait être traduit par «  pas, étape ». Jusque-là pas de grandes surprises.

 

Photo Xiao Long

 

Mais,

Gao tan ma se traduit en français par « Flatter l’encolure du cheval », « Flatter le cheval » ou « Caresser l’encolure du

cheval ». L'image invite à tenir la tête du cheval contre soi pour bien le maîtriser, le temps de lui caresser l'encolure… c’est une version…

Cependant Gao pourrait être traduit par « haut, élevé ». Tan pourrait être traduit aussi  par explorer. Là l’image n’est plus la même, on voit plutôt un cavalier qui du haut de son cheval inspecte les environs. Une chose est sûre, il y a un cheval.

 

PHOTO XIAO LONG

 

À ne pas confondre avec Ye ma fen zong. Là aussi nous avons une histoire de cheval, mais celui-là est « Ye » : sauvage, farouche.

Fen se traduit par « diviser, séparer ». Zong et la crinière.

On trouve en français plusieurs traductions comme « le cheval sauvage balance sa crinière » ou bien « séparer la crinière du cheval ». On peut supposer, que séparer la crinière signifie que l’on passe une main sur la crinière du cheval.

Petit Dragon préfère cette version à celle du cheval sauvage qui balance sa crinière, qui laisserait penser que le cheval remet en place son brushing J

 

Dao juan gong que nous traduisons par « repousser le singe », se traduit aussi parfois par « enrouler les bras vers l’arrière » en fait dao peut être traduit par « changer, reculer, revenir… » Juan pourrait être traduit par : retrousser, rouler et gong signifie … humérus !

Nous sommes bien loin du singe ! Et aussi, beaucoup plus proche de l’application martiale.

 

Shuang feng guan er que nous traduisons par « frapper les oreilles du tigre », n’a rien à voir avec le tigre… puisqu’on pourrait le traduire par « double vent traverse les oreilles ». (Et puis, quoi, il faut arrêter de frapper les tigres !!!)

 

Il y en a bien d’autres et nous n’allons pas tous les détailler…

 

Nous terminerons en prenant un peu de hauteur avec :

shang bu qi xing que nous traduisons en français par « Avancer vers les sept étoiles ». Qi Xing signifie bien « sept étoiles ».

En Chine il s’agit de la constellation de la Grande Ourse. Les chinois pensent en effet que la disposition des étoiles de cette constellation cache de nombreuses stratégies martiales.

Il existe encore d’autres correspondances… Les sept étoiles correspondent aux 7 ouvertures du corps. Le Cœur est considéré comme la Grande Ourse du corps humain. Celui qui parvient au centre parvient à l’immortalité…

 

PHOTO XIAO LONG

Bon, ben... voilà, nous avons atteint l’espace et les lointaines galaxies… Il est temps de revenir sur terre !

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 16:14

 

Verticalité : qu’est-ce que c’est ?

 

PHOTO XIAO LONG

 

Souvent, on vous dit « Tenez-vous droit »… Droit ou vertical ? Vous me direz, c’est du pareil au même. Non !

On peut être droit sans être vertical… oui, parfaitement ! Lorsque je réalise « l’aiguille au fond de la mer », le corps est droit, mais… il n’est pas vertical.

La plupart du temps, les deux peuvent se confondre : nous sommes droits et verticaux et le regard porte au loin. Cette verticalité est l’axe que nous devrions conserver tout le long de la forme, mais… que nous avons tendance à perdre en route… souvent, les yeux qui regardaient au loin, finissent par se baisser et regarder vers le plancher. Ce mouvement des yeux vers le bas correspond souvent à une forme d’excès de concentration. On se replie vers l’intérieur mentalement, et le regard se tourne vers l’intérieur, physiquement les yeux regardent le sol. Pour éviter cela, il faut essayer de maintenir une concentration légère. Pour ce faire, il faut bien sûr avoir déjà mémorisé la forme que l’on réalise.

Etre vertical, ce n’est pas être ancré ou être suspendu au ciel, c’est être enraciné ET être suspendu au ciel, c’est la recherche d’une cohésion entre le haut du corps léger et fluide, et le bas du corps fort et solide. La souplesse et la fluidité des mouvements du haut du corps ne peuvent se concevoir sans de solides bases que sont les jambes.

 

PHOTO XIAO LONG

 

Commençons par le bas :

Le relâchement du bassin (légère rétroversion) procure une impression de descente du poids du corps dans les jambes. On peut y associer la sensation d’enfoncement des pieds dans le sol, dans la terre. On se laisse aller, on peut imaginer

que nos pieds se prolongent par déracine qui s’enfoncent dans le sol… mais, s’enraciner ne signifie pas se tasser! Puisque...

 

PHOTO XIAO LONG

 

En haut :

Le sommet de la tête est suspendu au ciel par un fil, un fil de soie bien sûr. La tête pousse le ciel, un étirement en douceur de la colonne vertébrale se crée.

C’est la connexion des deux pôles, terre et ciel, qui nous permet de ressentir notre axe. Il faut prendre le temps de ressentir, rester réceptif et maintenir l’axe. On est là, détendu, il n’y a aucune crispation, juste une présence.

Se tenir vertical favorise également une bonne respiration. La poitrine est ouverte, on peut inspirer profondément. Une bonne respiration favorise à son tour la détente est donc la fluidité du geste.

Un bon moyen de tester notre enracinement et la sensation de l’axe vertical consiste à faire l’enchaînement sans les bras. En ne conservant que les mouvements des jambes, les bras ne participent plus à l’équilibre et nous pouvons être plus attentifs au maintien de la verticalité et à son importance dans l’équilibre. En effet, il est plus facile de rester en équilibre lorsque le corps est détendu et vertical, que si l’on est crispé ou que l’on baisse la tête, le poids de la tête entraînant le corps vers l’avant.

C’est autour de cet axe-pivot fort que s’organisent les torsions et les rotations du corps. Une fois de plus, nous pouvons nous apercevoir à quel point tout est lié. Si l’axe n’est pas correct, la respiration n’est pas correcte, la technique n’est pas aboutie, l’enchaînement n’est pas fluide.

Alors…

 Restons bien verticaux, lié au ciel et à la terre : à notre place* finalement…

 

 

PHOTO XIAO LONG
*San-Cai ( les trois puissances sont engendrées par les deux pôles yin et yang : le ciel, l’homme, et la terre. En pratiquant le tai ji quan, l’homme occupe la place qui lui revient entre le ciel et la terre. Il est à la croisée des énergies yin, cellede la terre et yang, celle du ciel
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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 14:22

 

 La pratique du Tai Ji Quan se limite trop souvent à laisser se dérouler une forme courte ou longue, tranquillement, lentement et c’est bien agréable et cela nous apaise et nous nous laissons porter par ces mouvements doux… C’est déjà beaucoup ! Mais… ce n’est pas tout.

 

Il y a plus dans la discipline appelée Tai Ji Quan, il y a le Tui Shou. On parle parfois de Tai Ji Quan à deux, et Xiao Long aime bien cette façon de considérer le Tui Shou. Le Tui Shou aussi, comme la forme, calme l’esprit, sollicite le corps en douceur et laisse l’énergie circuler librement.

 

Malheureusement, cet aspect est trop souvent totalement oublié dans les cours et on donne plusieurs raisons à cela :

« On ne sait pas à quoi ça sert. » ou « On répète en boucle des cercles. » ( !! ?) ou bien « C’est trop compliqué de travailler à deux, on ne sait pas qui fait quoi. » ou encore – argument massue de quelques enseignants « Les élèves n’aiment pas le contact avec une autre personne »… Bref… que de bonnes raisons !!!

 

Que Xiao Long vous dise le fond de sa pensée…

Si on ne voit pas à quoi ça sert, il est intéressant de l’apprendre peut-être ? … même si, entre nous, il y a bien de choses dont on ne voit guère l’utilité et pourtant, nous les faisons quand même sans nous poser de questions transcendantales…

Il y a dans le Tui Shou tous les ingrédients que nous utilisons pour faire nos formes : l’axe, le travail du centre, la circularité omniprésente, le tendu-relâché, la synchronisation, le relâcher des articulations et des muscles…

Bien sûr, au début, il faut jouer le jeu, car c’est un jeu, un grand jeu yin/yang. On avance, on recule, on pousse, on est poussé, on écoute, on est écouté…

 

C’est un Tui Shou amical, il n’y a pas de confrontation. La répétition des exercices souvent codifiés au début, permet de lâcher prise au fur et à mesure, libère d’une certaine façon, permet d’affiner les sensations…

Dans un second temps, le jeu consistera à trouver la faille pour déstabiliser son partenaire, on pourra y intégrer les 8 potentiels, les techniques martiales de nos formes… mais là encore l’échange est amical.

 

Je ne prends pas en considération le Tui Shou « combat » en compétition… qui s’est un peu éloigné de ce concept, puisqu’il doit y avoir un gagnant… le « jeu » est nettement moins amical.

Il peut arriver, rarement tout de même, que certaines personnes n’aiment pas le contact, et c’est bien leur droit… mais la plupart du temps, c’est simplement que l’on se sent gêné et gauche : un vieux fond d’éducation qui nous dit que le contact physique… « Ce n’est pas bien »… alors on reste très à distance et du même coup il est difficile de rentrer dans l’action car la posture de départ ne donne pas les bonnes conditions de pratique.

 

Le contact que l’on trouve dans le Tui Shou va donner du volume à notre pratique de la forme et la forme va aussi nourrir notre Tui Shou…

Comment comprendre la notion d’intention si on ne fait que « faire sa forme », c’est très difficile, puisque tout ce que nous expérimentons, c’est le vide devant nous… Nous ne sentons pas ce que nous faisons.

C’est par le travail à deux que l’on sait si une technique de la forme est correcte ou non, applicable ou non, efficace ou non. C’est à deux que l’on comprend pourquoi les mains sont à cet endroit, pourquoi le poids du corps est devant ou derrière… C’est le Tui Shou qui va « remplir » nos mouvements… et ce sont nos techniques qui vont « remplir » notre Tui Shou !

 

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 12:20
 
 

PHOTO XIAO LONG

 

On s'y perd un peut dans toutes ces appellations (non) contrôlées:
On parle de TAI JI QUAN, de WUSHU, de KUNG FU et vous vous demandez (si, si, j'en suis sûre, c'est une question qui vous hante! : " Alors le Tai Ji Quan , c'est du Kung Fu? du Wushu?"

 

Nous allons nous intéresser d'abord au Wushu:

 

Le terme Wushu est traduit par « art martial ».

Le sinogramme « Wu » représente une hallebarde. C’est l’arme du gardien qui empêche tout agresseur, voleur ou mauvais esprit, de porter atteinte aux biens ou à l’intégrité physique des habitants.

« Shu » est le savoir-faire, les connaissances multiples nécessaires ici pour se défendre. C’est « l’art » dans son sens ancien, le fruit d’un long apprentissage.

 

 

Le terme « Wushu » apparaît pour la première fois pendant la dynastie Liang (502-557) et désigne alors les techniques militaires de combats (Jiji) et arts guerriers (Wuji). Il ne se répand vraiment qu’à la fin de la dynastie Qing.

En 1915 Ma Liang édite un manuel : « Les nouveaux arts martiaux chinois ». Le terme perd alors son  caractère militaire pour s’appliquer plutôt à une activité sportive traditionnelle.

 

A la fin du XIXème siècle (plus proche de nous!) on commence à distinguer les boxes internes (Neijia) des boxes externes (Waijia).

En Europe on considère alors que les styles externes utilisent uniquement la force et la vitesse. D'un côté il y aurait les styles externes (Shaolin – bouddhistes) et de l'autre les styles internes (Wudang - taoistes).

 

 

On a tendance à les opposer, car les styles internes ne s’appuieraient que sur un travail respiratoire, énergétique, la décontraction et la lenteur.

En réalité pourtant les principes fondamentaux sont identiques, qu’il s’agisse de techniques internes ou externes, seule la mise en œuvre diffère.

De la même façon, à l’origine le Qi Gong était partie intégrante du Wushu, ce n’est que plus tard que chaque boxe a développé un Qi Gong plus adapté à ses besoins respectifs.

Ainsi avons-nous aujourd’hui ce cloisonnement entre interne, externe et énergétique comme si chacune de ces disciplines était unique et homogène. Le Wushu est donc un terme générique qui englobe ces trois aspects.


Pour répondre à notre question initiale, le Tai ji Quan est un Wushu.

C’est bien un art martial et il est non seulement martial, mais aussi interne et énergétique… le Yang contient toujours un peu de Yin, le Yin renferme toujours un peu de Yang…

Il ne faut pas toujours vouloir mettre des frontières... où il n'y en a pas :)

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 15:05

 

On entend parler parfois de densité de mouvement. C’est encore une notion complexe sur laquelle il peut être intéressant de s’arrêter. Comment savoir si un mouvement est « dense » (avec un « e » bien sûr…), comment le voir ? Peut-on le voir ?

S’il s’agissait simplement d’agiter les bras harmonieusement pour faire du tai ji quan… ce serait facile !

Mais… c’est un art… l’art du vide et du plein (et non, ce que je dis n’est pas plein de vide…)

 

Un mouvement dense est un mouvement qui a du volume. Mais pas seulement, on peut faire un joli ballon avec ses bras sans que le mouvement révèle une quelconque densité : on a l’amplitude, mais il reste un vide dans ce beau « rond ». Il ne suffit donc pas simplement de remplir ou d’occuper l’espace pour être dense. Un petit mouvement peut être dense. Allez, encore une histoire de vide et de plein… on doit remplir délicatement ce vide…

 

 

PHOTO XIAO LONG

 

Il faut chercher de la consistance, de « l’épaisseur » dans le mouvement : remplir le ballon… Si les bras travaillent seuls, il n’y aura rien dans le mouvement.

Pour créer de la densité, le corps, la respiration et l’esprit doivent s’accorder. Cela repose aussi sur les sensations fines : si on est attentif, on sent si le mouvement est dense ou non.

Cela se voit alors aussi de l’extérieur car le mouvement est plus expressif, plus rempli, plus vivant.

 

Densité ne signifie pas raideur, tension permanente, mais plutôt souplesse, présence, force tranquille.

 

Il est toujours difficile d’expliquer par des mots ce genre de notion. Et sans doute n’en avons-nous pas tous la même définition.

Comme souvent, il n’y a pas de recette simple. C’est en avançant dans la compréhension du mouvement, en affinant ses sensations et en harmonisant  respiration, corps et esprit que l’on s’en approche.

 

On ne se rend pas toujours compte que l’on n’a pas atteint la densité de mouvement, elle ne vous manquera pas forcément donc. Par contre, le jour où on la « trouve », on le sait !

 

Et dès lors vous prendrez conscience que votre pratique est plus complète (ce qui ne veut pas dire parfaite...), que vous avez progressé sur le looooong chemin…

 

Ben, oui… on n’est pas rendu, comme on dit par chez nous !

Et c’est très bien ainsi… toujours de nouvelles perspectives…

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 13:42

Les beaux jours arrivent et il est bien normal d’avoir envie de prendre un peu d’air… Pratiquer dehors est très agréable et si nous en avions le courage, sans doute le ferions-nous plus souvent. Il suffit d’éviter les conditions climatiques trop désagréables, le trop froid, comme le trop chaud, le trop venté… bref le trop !

 

Pratiquer à l’extérieur est une sensation nouvelle et le ressenti est alors plus important que la pure technique. Les pelouses à trou-trous ou le sable humide ne permettent pas les équilibres parfaits, mais nous pouvons travailler différemment : sentir le sol, ou même l’herbe si on adopte le pied nu ! Ou le sable ! … On sent comment notre pied s’ancre, comment tout le corps participe à cet équilibre et il est très plaisant d’être en contact direct avec cette nature dont nous nous inspirons.

 

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Nous pouvons aussi respirer bien plus à l’aise en extérieur (éviter les chemins de terre sous les autoroutes !), et le plus souvent, on se rend compte que la pratique est autre, que l’on est plus lent ou au contraire plus rapide sur les positions d’équilibre qui sont moins tenues, que l’on est plus posé, car il faut bien assurer ses appuis avant de se déplacer,  et souvent plus concentré.

Petit Dragon aime pratiquer en extérieur et redécouvrir les taolus dans un cadre apaisant et relaxant, sans murs, sans plafond. C’est comme si les mouvements pouvaient s’agrandir encore et remplir l’espace, les pieds dans le sol, la tête dans le ciel…

Il ne faut pas hésiter à faire son petit qi gong ou son tai ji quan dehors en oubliant les regards de ceux qui peut-être passeront par-là à un moment donné.

Après tout, il est tout aussi intelligent de pratiquer nos disciplines dehors que de faire son jogging, d’aller à vélo, ou de parler tout seul (euh, non, désolée, de parler au téléphone et de faire participer tout le monde à ses conversations…)

Alors, plus d’hésitation ! Allez, hop ! on va dans la prairie la plus proche ou sur la plage !!!

 

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Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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