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5 août 2023 6 05 /08 /août /2023 15:23

 

La posture de préparation et d’ouverture est fondamentale.

C’est le commencement, c’est le moment où l’on se pose !

 

Extrait du mémoire « TAI JI QUAN, la voix de l’équilibre » présenté pour le passage du 6ème Duan fédéral en juin 2019 – MPC.

«  La recherche d’équilibre est constante, que l’on soit en mouvement ou non. La station debout, à l’arrêt, n’est pas forcément la posture la plus simple à tenir lorsque l’équilibre n’est pas sûr. Il reste cependant plus aisé au départ de travailler à l’arrêt. Cela va nous permettre de nous concentrer plus finement sur nos perceptions.

Nous commencerons debout, pieds écartés, car, s’exercer à se tenir debout, les pieds joints, est plus compliqué que de s’entrainer à se tenir debout, les pieds écartés de la largeur du bassin.

      Quelles informations recevons-nous dans cette posture ? Si nous portons notre attention sur l’ensemble du corps dans une perception globale, il est clair que l’axe joue un rôle majeur.

En position debout, nous pouvons sentir que le corps est emporté vers l’avant si le regard est dirigé vers le bas, et que donc la tête n’est pas bien « droite » puisque le fil qui nous relie au ciel est distendu. Regarder droit devant soi, en rentrant légèrement le menton, permet d‘étirer les cervicales, de diminuer la lordose à cet endroit et de maintenir un axe correct, une belle verticalité. On peut imaginer que l’on cherche à empiler les vertèbres les unes sur les autres.

 

PHOTO Xiao Long

Nous sentons aussi nettement que si la lordose lombaire n’est pas gommée, le poids du corps se déporte vers l’avant. En poussant légèrement mìng mén (4 VG, Porte de la vie) vers l’arrière comme si nous cherchions à coller notre dos au mur, nous pourrons également limiter la lordose lombaire.

Nous pouvons aussi nous apercevoir que si les genoux sont verrouillés, nos jambes se raidissent et se comportent comme deux bâtons. Nous n’avons plus « d’amortisseurs » pour absorber. Pour absorber et pouvoir réagir à bon escient, nos jambes devraient être des bambous flexibles.

Chaque élément du corps dépend, pour sa stabilité et pour ses mouvements, de la position du segment sous-jacent. Donc, si les pieds sont mal positionnés, les éléments sus-jacents – comme les genoux par exemple, en souffriront. Il faut donc être particulièrement attentif à la position des pieds au sol.

Nous pouvons tester différents placements de pieds et nous nous apercevrons que la position la plus confortable et la plus stable est de conserver les deux pieds parallèles pour que nos genoux et nos hanches s’installent selon cet alignement.

Le premier exercice sera – en position pieds écartés de la largeur du bassin et parallèles - de partir de notre position naturelle et de prendre la position axée étirée du tài jí quán, en adoucissant la lordose cervicale et la lordose lombaire et en relâchant les genoux. Nous sommes alors  centrés et cultivons cette sensation de solidité en prenant le temps d’analyser nos sensations dans cette posture. Il est important d’étudier nos sensations pour mieux comprendre les réactions du corps. 

Nous pourrons ensuite alterner ces deux postures, posture naturelle puis posture axée, afin d’apprendre à mieux sentir les différences entre les deux et à adopter de plus en plus naturellement une posture favorable à l’équilibre en fonction de notre propre morphologie et de nos capacités physiques.

 

Les genoux par exemple seront plus ou moins relâchés, il faut juste prendre garde qu’ils restent dans l’alignement des pieds et ne pas les projeter au-delà des pieds. La fonction des jambes et des pieds est de transférer jusqu’au sol le poids provenant de la base du tronc.

L’important est que la hanche, le genou et la cheville soient alignés, le corps du fémur et le corps du tibia aussi.

Les pieds sont ancrés. Les orteils sont bien en contact avec le sol. Le poids du corps se répartit également dans les deux pieds. En position debout immobile et verticale, c'est le talon qui supporte la moitié du poids du corps. Ici, le poids du corps se place harmonieusement dans tout le pied, avec un point fort sur l’extérieur et une zone allégée à l’intérieur, comme on peut le voir ci-après.

Enfin, les épaules seront détendues et basses : elles ne s’affaissent pas pour autant, elles ne sont pas rejetées en arrière, la poitrine est simplement légèrement creusée. Sur cet exercice, les bras sont naturellement détendus et placés le long du corps..

Cet entrainement permettra par la suite, et au quotidien, de trouver plus facilement et plus rapidement la posture la plus favorable au maintien de l’équilibre en station debout à l’arrêt… »

On parle le plus souvent de tête droite, mais « droit » n’est pas synonyme de vertical. On peut par exemple dans la technique « coup de poing vers le bas » ou « aiguille au fond de la mer avoir la tête « droite », c’est-à-dire dans l’axe du corps, dans le prolongement de la colonne vertébrale, elle n’est alors pas verticale dans le sens sur l’axe Terre/Ciel.

Souvenons-nous de la fable de La Fontaine : « Le roseau plie »… mais il ne rompt pas!

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
6 mai 2023 6 06 /05 /mai /2023 15:01

 

Qui ne connait pas la forme 24 ou forme de Pékin, cette forme est sans doute la plus connue et la plus pratiquée à travers le monde. Créée il y a un certain temps (dans les années 50), et dans un but bien précis,  sa création devait répondre à des critères bien particuliers : il fallait une forme facile à apprendre pour tous, d'où tout signe extérieur de combativité soit gommé, une forme codifiée qui remplacerait toutes les autres formes existantes, qui ne durerait pas plus de 10 minutes. Cette forme pouvait donc se pratiquer le matin, avant le travail, et cela permettait à chacun  d’entretenir sa bonne santé.

PHOTO Xiao Long

Récemment, en 2013,  a été créée la forme 26. Vous me direz, pour quoi faire ? Encore une forme de plus ? Il y en a déjà assez… Peut-être… C’est une façon de voir qui tient la route. Il est vrai que l’on a déjà beaucoup à faire avant de maitriser un tant soit peu une forme, il n’est pas nécessaire d’accumuler.

D’un autre côté, on peut comprendre qu’il y ait une évolution qui amène les « créateurs » à proposer de nouvelles formes. N’oublions pas que c’est le fondement même de nos disciplines : la transformation…

Mme Ran Qianxin (sur la photo au dessus) , ainsi que Mme Qiu Huifang , venues à Rouen en 2015 avec l'équipe de Chine, nous ont montré les subtiles différences dans l’exécution de technique déjà connues.

 

Cette forme 26 a l’avantage d’être courte et de remettre en question certaines de nos « habitudes » (pas de mouvement avant-arrière-avant entre les déplacements par exemple, pour renouer avec une technique de déplacement plus classique). Toujours liée à ce qui l’a précédée, elle reste dans la tradition. Plus variée que la 24 dans les techniques et les changements de direction, elle a son charme. On la trouve sur le net sous le doux nom de  « new standard routine », ou encore « new Yang style Tai ji quan compulsory routine » 

À vous d’apprécier… (Avec les aménagements « standards » eux aussi, car ces présentations sont souvent exécutées par des sportifs et  nous n’avons pas de genoux aussi élastiques …

N’oubliez pas le fameux proverbe de Xiao Long : « Tout ce qui descend, doit aussi remonter »).

 

PHOTO Xiao Long

Les noms :

Certaines techniques sont regroupées par exemples : « aiguille au fond de la mer » et « éventail » ne sont comptées que comme une seule. Même chose avec « chevaucher le tigre » et « balayer le lotus »… Il en faut 26, pas un de plus…

qǐ shì    ouverture

lán qùe wěi  揽雀尾  saisir la queue de l'oiseau

dān biān  单鞭  simple fouet

bái hè liàng chì  鹤亮翅  la grue blanche déploie ses ailes

zǔo yòu lóu xī ào bù  左右搂膝拗步  brosser le genou

zhǐ dāng chúi  裆捶  coup de poing en bas

zǔo yòu yé mǎ fēn zōng 左右野马分鬃  séparer la crinière du cheval

bái shé tǔ xìn  白蛇吐信  le serpent darde sa langue

zhóu dǐ chúi  肘底捶  poing sous le coude

zǔo yòu dào jūan gōng  左右倒卷肱  repousser le singe

hăi dǐ zhēn - shăn tōng bèi  海底-闪通背  l'aiguille au fond de la mer – ouvrir l’éventail

yún shǒ云手  mouvoir les mains comme les nuages

zǔo yòu yù nǚ chūan sūo  左右玉女穿梭 la fille de jade tisse et lance la navette à droite, à gauche

     dēng jiǎ蹬脚  coup de pied (talon)

shūang fēng gùan ěr  双峰贯耳  frapper les oreilles du tigre

fēn jiǎ分脚  coup de pied (pointe)

pāi jǐao  拍脚  frapper le pied

zǔo yòu fú hǔ 左右伏虎  attraper le tigre à gauche, à droite

dān biān  单鞭  simple fouet

xià shì    serpent qui rampe

shàng bù qī xīng  步七星  pas en avant, sept étoiles

tùi bù kùa hǔ- zhǔan shēn bǎi lián 退步跨虎-转身摆莲 reculer, chevaucher le tigre, tourner, Balayer le lotus

wān gōng shè hǔ  弯弓射虎  tirer à l'arc sur le tigre

bān lán chúi 拦捶  pas en avant - coup de poing

rú fēng sì bì 如封似  fermeture apparente

shōu shì    fermeture

 Bonne découverte!

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
22 avril 2023 6 22 /04 /avril /2023 13:19

 

Pour ceux qui débutent, apprendre peut paraitre difficile. Nous avons tout à coup trop de mains et de pieds à gérer ! Un peu comme s’il nous en poussait partout au fil du mouvement !

 

PHOTO Xiao Long

 Ce que nous faisons en automatique, comme marcher ou prendre un livre sur une étagère nous semble tellement naturel que nous n’imaginons pas le travail d’apprentissage que nous avons dû faire pour y arriver... Même si il y a aussi des accidents de parcours comme buter contre un trottoir ou laisser tomber un livre  au sol… la vie n’est que dangers 😉

Les apprentissages laissent donc dans notre cerveau une trace physique, et cette dynamique s’appelle la plasticité cérébrale. La découverte de ce mécanisme par les neuroscientifiques a permis de comprendre une chose essentielle : rien n’est figé dans notre cerveau ! De nouvelles connexions se créent, d’autres disparaissent. Il s’adapte aux situations, il évolue sans cesse. Il le peut dans tous les cas, même si nous n’utilisons pas toujours les possibilités qui nous sont offertes.

La plasticité cérébrale permet donc de remodeler le cerveau en permanence selon nos apprentissages. Ce remodelage est non seulement relativement rapide, mais – malheureusement- réversible. En effet, une équipe de chercheurs a trouvé que certaines régions du cerveau chez de jeunes adultes présentaient des modifications structurelles importantes après trois mois d’apprentissage à la jonglerie, par rapport à des personnes n’ayant pas suivi cet apprentissage. Ces modifications disparaissaient quelques semaines après l’arrêt de cette activité.

 Voilà pourquoi, les écoliers, les étudiants, les  artistes et… les pratiquants doivent répéter, s’entrainer régulièrement... je dirais même tous les jours, au lever du soleil… ou presque ?

Nous sommes en quelque sorte « programmés » pour apprendre. L’organisation de notre cerveau peut s’adapter et se reconfigurer à tout moment, en fonction des expériences que nous vivons. Certaines périodes de la vie sont plus propices à certains apprentissages. Cependant tout reste possible à tout âge : Apprendre à parler une langue étrangère, à jouer d’un instrument, ou se lancer dans la peinture prendra plus ou moins de temps, mais cela se fera et plus nous varions nos activités, plus des « connexions » se mettent en place.

 

PHOTO Xiao Long

L’accumulation des expériences au cours de la vie augmente la quantité de connaissances stockées dans le cerveau. Cette accumulation d’expériences et la complexité des connaissances qui y sont associées sont plus importantes chez les personnes âgées (logique !). En vieillissant, nous pouvons tirer profit de notre raisonnement plus affûté pour apprendre de nouvelles informations … en prenant notre temps… Alors, pourquoi s’en priver ?

Car la plasticité du cerveau « s’entretient » (comme une voiture   vidange, graissage, changements des filtres…). En restant curieux, ouvert,  en continuant à apprendre, en diminuant les facteurs de stress, en ayant des relations sociales…

…Hmmmmm, bon, voyons voir… mais, c’est bien là la démarche du Tai Ji Quan et du Qi Gong si je ne m’abuse…🙄

Donc, pas d’impatience, le surplus de mains et de pieds va disparaitre, et chaque technique apprise et mémorisée va nourrir votre cerveau qui va « s’assouplir » en même temps que vous… et l’apprentissage deviendra de plus en plus facile !

Tellement facile, que lorsqu’on a commencé, on ne veut plus s’arrêter… si, si, c’est vrai !!!

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
15 avril 2023 6 15 /04 /avril /2023 13:04

 

Le tàijí quán est un art martial interne, ça, on le sait… mais, il n’est pas tout seul !

Les arts martiaux chinois internes ne sont pas tous aussi « connus » que le tàijí quán, ils n’en sont pas moins intéressants et  connaitre leur existence ne peut pas nuire...

Bāguàzhǎng –八卦掌  - signifie « paume des huit trigrammes ». C’est un art traditionnel, « interne » donc, tout comme le tàijí quán. Cette boxe, originaire du nord, est  liée mythologiquement aux monts  Wudang.

*Bāguà signifie donc 8 trigrammes.

Les trigrammes sont des combinaisons de « traits ».  Tout vient du Taiji (principe) qui donne le yin  (représenté par deux petits traits – un trait discontinu) et le yang (représenté par un trait unique). Ces traits se combinent (par paires/ par trois –trigrammes-, par 6 –hexagrammes). Les trigrammes sont des symboles : par exemple le Ciel (3 traits yang) ou la Terre (3 traits yin)… et chacun de ces trigrammes correspond à une orientation, (Terre=Nord ou Ciel=Sud…)

Les hexagrammes, au nombre de 64, sont le fondement du yì jīng, le « Livre des mutations ».

Comme le tàijí quán ou le xíng yì quán - , 形意拳 - « poing de la forme et de l'intention » ,  le bāguàzhǎng ne désigne pas un style unique, mais plutôt une famille d'écoles qui ont des points communs et des différences. Comme il existe de nombreuses écoles et de nombreux maitres , les positions de mains peuvent varier par exemple, ou le pas…

Un certain nombre de principes sont toutefois communs; ils sont résumés dans un texte anonyme connu sous le titre de Shi Yao Ba Fa -  十要八法 autrement dit, les Dix ordres et les huit principes comme vous l’aviez parfaitement traduit...

 

PHOTO Xiao Long

Tout est rotation, pivot ; on tourne autour d’un axe et on tourne sur soi même, le mouvement reste fluide. Le déplacement est un pas glissé, le « pas dans la boue », l’image est parlante.

 

Personnalités :

On considère Dong Hai Chuan, né dans le Hebei (1797 ? - 1882), comme le fondateur de ce style. On ne sait que peu de choses sur cet homme, artiste martial et grand voyageur, a-t-il rencontré et étudié auprès de maitres ? A-t-il été moine taoïste ? Ou criminel notoire ?

Bref, flou artistique…

Il aurait vu pratiqué deux moines taoïstes dans les monts Jiu Gong. L’histoire veut qu’il ait été surpris par ceux-ci, outrés d’être ainsi observés sans leur accord… Il devient l’élève de l’un de ces moines et suivit pendant huit ans cet enseignement. Avant de reprendre ses pérégrinations…

Il forma bien sûr de nombreux élèves par la suite.

Aujourd'hui, maître Jung Yung-Hwan 8e duan et  maître Liu Jing Ru, 8° duan (Dragon d'argent) sont les deux personnages phares de la discipline.

 

PHOTO Xiao Long

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN ARTS MARTIAUX
1 avril 2023 6 01 /04 /avril /2023 12:40

 

Le Dao Yin Yang Shen Gong est une pratique très particulière, assez peu connue encore en France. Et nous pouvons nous poser la question de savoir si cette pratique se rapproche plus du Qi Gong ou du Tai Ji Quan, en particulier pour les formes en armes…

Le plus souvent, on vous dit que le Qi Gong n’est pas martial - mais énergétique et que le Tai Ji Quan est martial et - pas énergétique… C’est une façon de faire une réponse rapide, mais cela ne signifie pas que cette réponse soit satisfaisante.

 

Le Tai Ji Quan « classique », traditionnel, a une dimension martiale forte. Nous sommes dans l’attaque/défense. On peut partir du principe que c’est cette dimension martiale qui prime, l’action se ferait de l’intérieur vers l’extérieur, la posture est assez compacte, le poids du corps est placé plutôt au centre pour plus de disponibilité. Cependant, il n'y a pas seulement un aspect martial dans cette discipline. L’aspect énergétique est bien présent. Les écoles les plus récentes ont élargi la posture, le poids du corps oscille nettement entre l’avant et l’arrière, l’aspect énergétique est plus perceptible.

 

De la même façon, on ne peut affirmer que le Qi Gong soit purement énergétique : que faire alors de ces moines, qui après un gros travail de concentration se frappent la tête avec une plaque de métal. N’oublions pas que dans le yin yang les poissons ont des yeux : le poisson noir montre son œil blanc et le poisson blanc son œil noir. Si tout est transformation, on ne peut trancher nettement et décide que tout est noir ou bien que tout est blanc. L’énergétique est à la base de toute pratique martiale – ou devrait l’être… Mais souvent cet aspect est un peu oublié.

 

Le Yang Sheng Tai Ji ressemble, vu de l’extérieur au Tai Ji Quan, que nous connaissons, mais il a son propre caractère. L’idée fondamentale des enchaînements est le Yang Sheng, c’est-à-dire « le nourrir la vie ». Ainsi, même les formes exécutées avec une arme, un sabre, une épée, un éventail, sont des formes qui se rapprocheraient pour nous presque plus du Qi Gong que nous connaissons que  du Tai Ji Quan tel que nous le connaissons par les formes de style Yang que nous pratiquons.

 

Pour Maitre Zhang Jian, neveu de Maitre Zhang Guang De,  le Tai Ji Quan est plus « mou ». Petit Dragon fronce le nez un peu lorsqu’il entend Wakalin décrire le pratiquant de Tai Ji Quan, poitrine fermée et molasson… mais cette image est utilisée pour mettre en relief sa différence avec la pratique de l’école Dao Yin Yang Sheng Gong. Le Yang Sheng Tai Ji travaille sur l’extrême tension et le relâché.

 Maitre Zhang Jian insiste sur les différences entre le Dao Yin Yang Sheng Gong et le Tai Ji Quan ou le Qi Gong classique (entendez, Qi Gong santé).

Le DYYSG est un Dao Yin GONG, dit-il : c’est dans le mouvement que l’on recherche le calme. Pour lui le Qi Gong classique part du calme et va vers le mouvement, il y a un côté méditatif, statique au départ. On est dans la détente, le calme à 100%. Le Dao Yin GONG nous permet d’atteindre calme par la pratique.

 

Le DYYSG demande de la force (Yong Li) qui alterne avec la détente (Fan Song), une détente concentrée (Yi Nian).

Le travail est l’idée maîtresse, ce n’est qu’en travaillant que l’on peut améliorer l’état de notre corps et de notre esprit. Nous devons faire un effort.

Cette idée d’effort peut nous sembler étrange, car on nous présente ces disciplines comme une relaxation permanente. Mais que serait la détente s’il n’y avait pas de travail ?

On voit dans ces explications la volonté de démarquer cette école particulière, qui pour Xiao Long est comme un point d’équilibre entre Tai Ji Quan et Qi Gong.

PHOTO Xiao Long

On peut se demander si, comme dans bien d’autres domaines, nous ne sommes pas tout simplement tentés de mettre des choses dans des cases bien définies, comme si aucun échange n’était possible, alors que le contour de ces cases n’est pas linéaire.

Lors d’un entretien, le Petit Dragon avait posé la question à Maître Zhang Guang De de savoir si les méthodes avec armes ou de paume (Zhang 1 ou 2 ou 3) qu’il avait créées étaient des Qi Gong ?

Et sa réponse avait laissé le Petit Dragon bien méditatif :

« Tout dépend de l’état d’esprit lors de la pratique. »

Voilà qui ouvre de nouveaux horizons et nous fait comprendre que les frontières, c’est nous qui les élevons. Sans doute sont-elles beaucoup plus perméables qu’on ne pourrait l’imaginer.

 

Dans les enchaînements, nous retrouvons bien des points communs avec les techniques que nous utilisons dans notre pratique habituelle de style Yang. Certaines positions pourtant, sont très spécifiques. Ce sont en général des positions assez difficiles, pensées pour renforcer le corps.

Par exemple, la position racine, très fréquente, qui permet de renforcer les jambes tout en travaillant sur de nombreux points (sur Yong Quan, sur les points Jing et les points Yuan des membres inférieurs…)

De même, nous retrouvons plus souvent que dans nos enchaînements habituels, la position du cavalier qui devrait se faire avec les genoux et les pieds bien parallèles et le dos bien vertical. C’est le coccyx qui descend vers le sol comme pour s’asseoir pour bien stimuler les jambes.

    Ces positions sont loin d’être confortables… mais, ce n’est pas le but.

 

Certains mouvements sont très caractéristiques et pourraient se résumer en un mot : la vrille.

 Les avant-bras ou les bras tournaient vrille permettent de stimuler les points Jing et les points Yuan des membres supérieurs tout en stimulant la circulation du sang et travailler la souplesse des articulations. Tourner augmente l’amplitude du mouvement et la force déployée augmente par la torsion, le travail est plus complet, plus profond.

On parle d’essorage et l’image est très parlante.

C’est comme si notre corps et nos membres étaient un linge mouillé dont on voudrait faire sortir l’eau en le tordant. C’est ce travail en souplesse dans la continuité qui nourrit le corps et calme l’esprit. En cela, cette pratique s’oppose aux « sports » qui, plus raides, plus extrêmes, peuvent nuire au corps.

 

Les mouvements de torsion du buste sont fréquents, de même que les mouvements d’extension en arrière ou ceux où l’on se penche vers l’avant pour stimuler la circulation dans Ren et Du et faire communiquer Ming Men et Shen Que afin que s’harmonise Yin et Yang et pour produire de l’énergie pour nourrir Yuan Qi.

 

PHOTO Xiao Long

 

 Le travail est partout: on garde les genoux serrés, les pieds collés quand ils sont joints pour garder l’énergie dans le centre. Pour cette raison aussi, les pieds ne sont jamais tournés vers l’extérieur, ils sont parallèles dans les positions pieds écartés. De plus on stimule les points sur les méridiens qui passent à l’intérieur du genou et des jambes.

 

On comprend pourquoi  la méthode du professeur ZHANG Guang De est répandue en Chine et dans le monde.  La méthode repose sur les mouvements traditionnels du Dao Yin (conduire l’énergie par le mouvement), élaborés et assemblés selon les règles de la médecine traditionnelle chinoise. Par son travail, chaque individu peut améliorer sa situation physique et mentale.

Il ne nous reste plus qu’à nous mettre au boulot !

Bon courage !

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 12:57

Une question réapparait de façon cyclique:

Peut-on se défendre en pratiquant le Tai Ji Quan?

Réponse: oui et... non !

Oui, en théorie, car c’est un art martial.

Les techniques sont efficaces et si l'on commence plus jeune que la majorité d'entre nous, si l'on s'entraine régulièrement, si l'on est en bonne forme physique, si ...

Si l'on pratique le Tui Shou, l'écoute, alors oui, on peut se défendre: on est toujours, prêt, vigilant, présent, cela devient une seconde nature (car, le Tai Ji Quan, c'est "naturel" comme vous diraient de nombreux Maitres chinois!).

Réagir instantanément, sans avoir à réfléchir et ... rapidement, nous voilà tout de même proches de l'externe !

Mais, nous sommes d'accord, cela ne s'improvise pas. C'est un long travail, comme pour tout autre art martial, et - même s'il n'est pas au premier plan - le Tai Ji Quan martial existe!

Cela demande aussi un environnement adéquat, car au delà des clés et autres applications où l'on frappe ou pousse, il existe aussi les techniques de projection. Et là... il vaut mieux atterrir sur un tatami !

Cependant, si vous êtres branché "self defense", il vaut mieux choisir le krav maga !

Oui, mais...

 

PHOTO Xiao Long

Dans notre pratique modeste, la rapidité n'est pas un but premier ( ni même second d'ailleurs...). Et il faut être réaliste, même si nous développons quelques réflexes dans le travail à deux (bloquer, dévier...) le seul réflexe salvateur en ce qui nous concerne est la course de fond...

De même, il nous est difficile de juger de l'efficacité réelle de nos applications qui ne sont pas forcément "abouties": nous les passons moins rapidement qu'en combat réel et - comme nous tenons à conserver notre partenaire dans de bonnes dispositions- voire conserver notre partenaire tout court 😀 nous n'allons pas jusqu'à leur terme.

Cela ne signifie pas pour autant que le Tai Ji Quan ne soit pas "utile": on apprend à coordonner, contrôler ses mouvements, à gérer mieux l'ensemble de notre corps, à respirer, calmer notre esprit (qui en a bien besoin...) et à éclaircir nos idées (ce qui nous permet de prendre la bonne décision... et peut-être ... de déguerpir plus vite🙄?)

  Cela ne signifie pas non plus que l'on doive totalement occulter l'aspect martial de cette discipline interne et au delà de la pratique des formes, il est nécessaire de pratiquer le travail à deux, le Tui Shou et les applications martiales.

Xiao Long regrette qu'en ce moment, le Tai Ji Quan devienne une "gymnastique de santé": bien sûr, cette discipline est "bonne pour la santé", tout exercice physique , correctement fait, est positif pour la santé globale.

 Mais si on ne veut seulement "entretenir sa santé", alors il faut seulement faire de la gym... pas du Tai Ji Quan qui est, rappelons-le, un art martial interne!

 C'est un art, donc, on ne peut l'apprendre en un clin d’œil et la patience est un maitre-mot en ce domaine. Il faut être précis et donner du sens aux mouvements.

 Il est martial: cela dit bien les choses, les mouvements ont une finalité, on ne fait pas n'importe quoi parce que c'est joli! Les "mains dans les nuages" ont une utilité, on ne fait pas que brasser de l'air en agitant les bras avec élégance...

 Il est interne: l'esprit est concentré, clair, sollicité autant que le corps, cette dimension n'existe pas en "gym" (même s'il vaut mieux penser à ce que l'on fait plutôt que de se demander ce que l'on va manger ce soir...). Nous reviendrons sur ce concept flou de l’interne…

 Et j'ajouterais,

 Il est énergétique: l'énergie circule dans les méridiens et nos techniques ont un impact sur l'ensemble du corps, la circulation du sang et de Qi.

C'est une discipline extrêmement riche et l'harmonie finale ne peut s'obtenir que si toutes les composantes sont intégrées à la pratique...

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
4 février 2023 6 04 /02 /février /2023 15:16

 

Vues de l’extérieur, nos pratiques sont faciles. On se déplace tranquillement, lentement, l’air de rien, les mouvements paraissent simples… mais ce n’est là que la surface. Tout bien réfléchi, c’est un peu comme si on regardait évoluer des patineurs sur la glace : les gestes sont fluides, harmonieux, on ne voit vraiment pas en quoi réside la difficulté… et pourtant…

Et pourtant… lorsqu’on s’initie au Tai ji quan ou au Qi gong, on s’aperçoit que le mental aussi bien que le physique sont largement sollicités. Ainsi, notre posture de base (se tenir debout et évoluer) demande déjà un peu de travail.

Vous me direz, se tenir debout, ce n’est quand même pas très compliqué ! Et le Petit Dragon vous répondra que se tenir debout est tout un art…

On pourrait parler des appuis : une des remarques les plus répandues à la fin d’un cours lorsqu’une personne n’a encore jamais pratiqué, c’est que l’on sent bien ses jambes ! Car, si l’on se tient « debout », on se tient tout de même un peu fléchi, genoux relâchés, et, dans notre école en particulier, nous nous devons de rester au même niveau pour évoluer et éviter le célèbre syndrome du yo-yo, avec des « monter/descendre » non répertoriés ! ( appelé aussi « syndrome de la grue blanche » où la grue monte vers le ciel inopinément avant de déployer ses ailes et de poser sa patte au sol…)

 

Pour pouvoir rester fléchi le temps de réaliser une forme, il faut que nos jambes soient solides. Si nos jambes sont trop faibles, alors nous aurons tendance à remonter sur nos appuis pour nous soulager et nous évoluerons  de façon discontinue avec des hauts et des bas… et de plus en plus de haut – de moins en moins de bas ;)

 Ainsi, contrairement à une idée répandue, nous ne nous reposons pas…  nous travaillons : nos muscles sont sollicités et nous pouvons renforcer nos jambes en douceur.

N’oublions pas que les Chinois disent que nous vieillissons par les jambes, par les genoux. Entretenir la musculature de nos jambes c’est aussi entretenir notre santé. (ça vous fait une belle jambe, hein, ce que je dis !)

Mais :

Il ne suffit pas d’avoir de bonnes racines et d’être bien installé dans le sol. Se tenir debout c’est aussi se tenir vertical.

 

PHOTO Xiao Long

 

On pourrait alors aussi parler d’axe : on nous dit toujours d’imaginer qu’un petit fil de soie relie le sommet de notre crâne au ciel. Cette image peut être utile, mais il est souvent difficile de la garder en mémoire tout au long d’une forme, on a déjà assez à faire par ailleurs ! Parfois alors, ce petit fils se casse, la tête par vers l’avant, ou bien vers le côté. À nouveau, il nous faut travailler. Car penser à maintenir son axe nous demande un effort.

Mais ces efforts, celui de s’étirer vers le ciel et celui d’alourdir le bas de notre corps, sont toujours récompensés (si, si, je vous assure ! Et je ne parle pas ici d’engloutir des tablettes de chocolat pour se lester).

C’est cette attitude qui va nous permettre d’évoluer ensuite aisément et avec un minimum de fatigue. C’est ainsi que nous pouvons être détendus et concentrés, stables et présents à ce que nous faisons. C’est ainsi que nous pouvons respirer au mieux. C’est ainsi que nous pouvons laisser l’énergie circuler librement dans tout le corps.

Donc, en résumé, nous avons le droit, en toute modestie (mais oui !?), de nous redresser, d’être « fiers » de pratiquer le Qi gong ou le Tai ji quan.

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
28 janvier 2023 6 28 /01 /janvier /2023 14:52

 

Mais qui est ce Martial dont on nous parle ?

Il semble toujours délicat d’aborder cette question, le Tai Ji Quan donne cette belle image lisse, fluide, reposante et hautement pacifique. Nombreux sont ceux qui ne voient dans nos mouvements que des … mouvements lents –voire mous- exécutés en « pyjama » pour le plaisir des yeux. Et c’est souvent d’ailleurs de cette façon qu’on nous « vend » : facile, accessible à tous et coooool !

C’est oublier un peu vite l’aspect martial de cet art interne.

Et comme le dirait Xiao Long, si c’est pour faire du Tai Ji Quan 100% énergétique… il vaut mieux faire du Qi Gong !

 

Parler « martial » ne signifie pas que l’on doive se taper dessus en ahanant, tout rouge et en sueur… (Là, c’est de la lutte qu’il faut faire !).

Cela signifie simplement qu’il faut tenir compte de cet aspect qui fait partie intégrante du Tai Ji Quan (ben oui, il y a « Quan » quand même dans l’histoire et Quan, c’est le poing !)

 

Alors, finalement, à quoi cela sert-il de connaitre des applications martiales ?

À donner du « corps » à notre forme en complément de la dimension énergétique, un peu de Yang dans le Yin… Pour qu’une harmonie naisse de ce jeu d’équilibre entre énergétique et martialité.

 

Est-ce pour tout le monde ?

Ce travail sur les applications martiales est à la portée de tous.

Il suffit de se pencher sur une technique, se poser la question de sa finalité, puis de tester avec un partenaire les différentes possibilités, car il y en a toujours plusieurs  (il faut renoncer à la monomanie « une technique = une application !)

Le but n’est pas –pour nous- d’être rapide ou efficace au point d’envoyer valser son partenaire (mais le sera-t-il encore  après ça?) à l’autre bout de la pièce. Le but est de voir si l’application peut-être crédible, cohérente, comprendre mieux la technique, pourquoi la main est-elle ici, comme ça ? Pourquoi ce pied là ?...

Bref, redécouvrir le mouvement de la forme dans un contexte différent : à deux et non seul, face à … l’imaginaire.

Et au-delà de cette découverte, d’adapter à notre morphologie, à nos possibilités physiques du moment une technique : donc, tout le monde peut faire…

 Pas possible ! Une technique offre plusieurs possibilités d’applications !

Tout dépend de ce que l’on recherche : les professeurs souvent enseignent les applications qui sont les plus fidèles à la technique de la forme, car le but est de montrer la finalité de la technique en question. Ce ne sont pas toujours les plus « fun », mais c’est leur pouvoir pédagogique qui est intéressant.

On peut dans une technique mettre en avant l’un ou l’autre de ses potentiels et donc varier les applications en fonction de ces choix. Il faut juste ne pas trop « déraper » et proposer des choses qui restent dans l’esprit de la technique.

 

Mais, je n’ai pas de partenaire !

Le partenaire donne de la consistance à nos réflexions, il est nécessaire bien sûr ! Mais souvent j’entends dire « Je n’ai pas de partenaire, alors… je ne peux rien faire »… Et bien si, on peut faire quelque chose : en chercher un ! (Nous sommes d’accord, ce n’est pas toujours simple…)

Il n’est pas besoin ici de trouver un super taichiste de méga niveau, l’important c’est la collaboration et l’entente, la discussion et la patience (Rome ne s’est pas construite en un jour et les applications ne « germent » pas du jour  lendemain…).

S’entrainer est un jeu , il faut juste de la bonne volonté et arrêter de se demander si on sera à la hauteur : il faut juste s’y mettre…

 

PHOTO Xiao Long

Comment savoir si l’efficacité est là... alors que les attaques sont lentes et codifiées ?

L’efficacité ne peut être « réelle » : nous sommes dans le réalisme, pas dans la réalité. Mais, nous ne sommes pas non plus dans le style « full contact », si on entend efficacité au sens de mettre HS un autre individu : non, nous ne sommes pas efficaces ! et si c’est ce que vous recherchez, il faut aller vers l’externe.

Les applications ont du coup l’air factices puisqu’on fonctionne un peu « au ralenti »…

Mais transformer une attaque, repousser, déraciner son partenaire, appliquer une clé avec modération… prouvent que la technique est bonne et qu’elle « pourrait » être efficace.

Et là, en ce qui nous concerne, il vaut mieux prendre son temps, être précis, plutôt que de vouloir être trop rapide et utiliser finalement la force et non la technique pour arriver à ses fins, au risque d’ailleurs de se blesser ou de blesser l’autre. On cherche juste à savoir si dans les faits la technique tient la route, si elle est fai

Un jeu…

Finalement, ces applications sont un jeu, il n’y a que des gagnants, car les questions que l’on se pose, la réflexion que l’on mène à deux sur les techniques nous ouvre des perspectives.

Et l’on s’aperçoit que les solutions sont infinies ! On peut même créer un duilian (combat arrangé) en travaillant sur des transitions entre les applications alternées de l’un et de l’autre. C’est un travail (non, ce n’est pas un travail ! c’est un jeu on a dit !) sans fin et extrêmement enrichissant.

 

PHOTO Xiao Long

 Contrairement à certains qui vous diront : « Alors l’application de « La grue blanche déploie ses ailes » c’est comme ça. »

Sous-entendu, point barre, il n’y en a qu’une, c’est la bonne, c’est la mienne… On se rend compte que l’on peut imaginer de multiples solutions, et en fonction de notre physique, de notre personnalité, nous pourrons choisir celles qui nous conviennent le mieux.

Le plus difficile au début, c’est de rentrer dans cette optique et de se libérer d’un certain nombre de préjugés ou d’appréhensions… et de trouver un partenaire prêt à la même démarche !

Mais ceux qui s’engagent sur ce chemin ne le regrettent pas… C’est le premier pas qui coûte !

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 18:04

 

Le Tai Ji Quan guiding, mais qu’est-ce que c’est ?

Dans guī dìng 规定, il y a guī  qui signifie  règle  ou  (verbe) planifier et il y a dìng : fixé décidé. Il est question donc ici de formes codifiées conforme à une règle… Peut-être êtes-vous comme ce gentilhomme « bourgeois » de Molière qui faisait de la prose sans le savoir… peut-être pratiquez-vous le « guiding » sans être au courant…

Le Tai Ji Quan guiding est apparu dans les années 50.

La « forme de Pékin », c’est-à-dire la forme 24 mouvements est certainement la plus connue. C’est une version simplifiée de la forme développée par Yang Cheng Fu, elle comporte moins de mouvements et certaines difficultés techniques ont été laissées de côté afin d’en faire une forme abordable par le plus grand nombre.

Pour quelques puristes cette forme n’est que gymnastique en pyjama , car pour ces personnes, seule LA longue forme 108 existe… Pourtant, c’est faire preuve d’un esprit bien étroit que d’affirmer cela : la forme 24, comme les autres formes guiding,  se pratique selon les principes et règles fondamentales de la discipline : c’est une forme à part entière –plus courte- voilà tout.

Mais peut-être le Tai Ji Quan est-il réservé aux seuls ermites qui vivent perchés sur un pied au sommet des montagnes  comme sur les photos ?

Pour certains ces formes sont standardisées et sont donc de peu d’intérêt car restrictives … mais quelles que soient les formes – ne sont-elles pas par définition standardisées, ou bien ? Chacun fait-il dans « l’impro » ? Je connais quelques Maitres qui ne seraient pas contents du tout de savoir cela ! Bref, c’est l’éternelle querelle des Anciens et des Modernes.

 

PHOTO Xiao Long

 

 Quelques repères :

En 1956 la forme 24 est créée par d’éminents experts réunis par le gouvernement, parmi eux des représentants de la famille Yang, pour simplifier l’ancienne forme traditionnelle du 108, la rendre accessible à tous – but finalement louable puisque nous en bénéficions - et l’introduire dans l’éducation de la population, afin que chacun puisse se maintenir en bonne santé (puisque la prévention est primordiale !)

Ainsi est créée la 24- forme de Pékin- non sans critiques. C’est la plus connue à travers le monde.

 

En 1957 : la 88 –forme longue- est recrée par le fils de Yang Jian Hou (1839-1917), elle est restructurée et des indications claires sont données afin que les principes fondamentaux soient respectés.

1979 : la  48 est créée par des experts dans les 5 styles appelés par le ministère des sports. La 48 représente plus de difficultés que la 24, elle  est très technique, très équilibrée, vivante, riche et variée.

C’est aussi celle qui sera forme de compétiton, pendant un temps…

Puis la forme 42 est créée pour la compétition, elle apparait pour la première fois en 1991.

Dans les années 1997 : sont créées les formes 8 et 16 afin de développer les AMC : sans doute les Occidentaux peu patients sont-ils satisfaits d’avoir ces formes pédagogiques pour mettre le pied à l’étrier…

La plus récente à mains nues est la 26 qui renoue avec des techniques et un déplacement traditionnels…

D’autres formes y compris en armes existent, comme par exemple la 32  la 42 épée ainsi que la « new classic », la plus récente ou la 48 éventail…

 

PHOTO Xiao Long

Ce n’est pas parce que certaines formes sont  dédiées à la compétition  IWUF (International Wushu Federation) qu’il faut croire que Guiding est synonyme de compétition (ce que l’on appelle le Wushu sportif/taolu) : le Guiding c’est aussi des formes pédagogiques créées pour que chacun puisse progresser à son rythme sur l’acquisition des techniques de base,  et, on peut dire que la 24 comme la 88  ou la 32 épée, par exemple, sont des formes « traditionnelles ».

Traditionnel signifie « transmis de génération en génération », la tradition n’a pas besoin non plus de remonter aux calendes grecques ! Et d’ailleurs certaines formes « traditionnelles » dites anciennes ont été parfois très amendées par les générations suivantes et les ixièmes disciples : il ne faut pas croire que les écoles soient statiques et figées. Ce serait d’ailleurs à mon sens – un contresens- car, ce qui est figé est mort, la vie c’est le mouvement, la transformation…

 

La caractéristique de cette pratique est sa fluidité, les mouvements sont particulièrement amples, circulaires, constants…

Bref, on s’y sent bien, on y respire, on y combat des ombres, l’énergie y circule…

Alors, que demander de plus ?

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 14:05

 

shí liù shì   十六式

 

Dans la progression sur la voie du Tai Ji Quan, le 16 est une forme intéressante: dans la forme huit, les déplacements sont limités et il suffit d'aller à droite, à gauche, le tout bien sûr en respectant la position des pieds, l'écartement des hanches...

Pour le 16, voilà que s'amorce le déplacement linéaire caractéristique des formes traditionnelles. Et c'est la compréhension (déjà acquise grâce au 8 mouvements!) de l'alternance du yin et du yang qui va nous faciliter les choses!

C’est une forme simple, sans équilibre sur un pied.

Je vous propose de regarder d’abord comment cette forme est construite:

qǐ shì: ouverture

zuǒ yòu yě mǎ fēn zōng: séparer la crinière du cheval

bái hè liàng chì: la grue blanche déploie ses ailes

zuǒ yòu lǒu xī ào bù: brosser le genou

jìn bù bān lán chuí: avancer et coup de poing

rú fēng sì bì: fermeture apparente

dān biān : simple fouet

shǒu huī pí pá: jouer du pipa

dào juǎn gōng; repousser le singe

zuǒ yòu chuān suō: la fille de jade lance la navette

hǎi dǐ zhēn: l'aiguille au fond de la mer

shǎn tōng bì: séparer les mains comme un éventail

yún shǒu: mouvoir les mains comme des nuages

zuǒ yòu lǎn què wěi: saisir la queue de l'oiseau

shí zì shǒu: croiser les mains en dix

shōu shì : fermeture


 

On peut voir que de nombreux mouvements sont déjà connus et apparaissaient dans la 8, voilà donc qui va nous simplifier la tâche, même si, ici, la direction n'est  pas identique!

Nous pouvons passer sur l'ouverture qui est en tout point identique. Et nous finiront agréablement (14, 15,16) sur un enchainement appris pour la forme 8 mouvements. Que d'économies....

Pour nous donner du courage, il faut se dire que les quelques mouvements nouveaux de la 16 mouvements se retrouveront... dans la forme 24: laissez transparaitre votre joie face à cette excellente nouvelle!!! Finalement, c’est un principe de poupées russes… il suffit de commencer par la « petite » !

 

🐴 Prochain épisode donc, avancer en séparant la crinière du cheval !

A l'issue de notre ouverture, nous voilà prêt au départ:

Je saisis mon ballon Tai Ji, main droite en haut (et donc... main gauche en bas!), je passe mon poids dans la jambe droite pour libérer le pied gauche, et c'est parti! Je pose mon pied gauche par le talon sur le sol et je déroule lentement, bien sûr je déroule mes bras en même temps afin que mon mouvement soit coordonné, ce qui me permet, tout naturellement (si, si!), de "finir" simultanément haut et bas, mains et pieds.

 

Je n'ai pas oublié de respecter l'écartement de hanches en posant mon pied. Je n'oublie pas de regarder l'horizon (et non mes orteils). J'ai tout bien respiré, inspir en préparation, expir en finition (l'apnée, c'est que pour la plongée.🐟..).

Je porte mon poids sur ma jambe avant (pas de l’arc), je soulève doucement la pointe du pied gauche en faisant passer mon poids sur la jambe droite, j'ouvre la pointe en pivotant sur le talon, et replace mon pied, pointe orientée vers la gauche à 45° (on viendra vérifier, attention!), je place tout mon poids dans la jambe gauche pour libérer ma jambe droite, tout en reprenant mon ballon main gauche en haut.

Puis je ramène le pied près de la jambe gauche avant de la reposer devant en respectant l'écartement de hanches et je repars tranquillement pour le second mouvement, séparant doucement la crinière de ma monture!

🐥 Une fois la crinière de notre monture soigneusement caressée et par deux fois (!), voilà qu'apparait la grue blanche, une grue qui bat des ailes (et non de l'aile!!!)

Difficulté avec cet animal: le demi-pas.

On a souvent tendance à faire un pas (complet) et à caler le pied gauche juste derrière le pied droit. Et là, on est bien obligé de battre des ailes pour tenir en équilibre! Mais cela manque singulièrement d'élégance... pas digne d'une belle grue chinoise!

Il faut donc se contenter d'effectuer un vrai demi-pas, afin de rester bien stable et pour pouvoir confortablement "s'asseoir" sur sa jambe arrière.

Problème, enfin, non,  petit soucis n°2: le pas vide.

Une fois que l'on est bien "assis" et alors seulement, je libère le pied avant, le soulève doucement et repose le pied, impavide, en pas vide (Xü Bu). Et s'il est vide... il n'est pas plein (!), le poids du corps reste entièrement sur la jambe arrière (et l'on redécouvre certains muscles à l'occasion?).

La taille est un élément vital dans le battement d'aile de la grue. Le mouvement des bras part du centre, ce qui donne l'amplitude nécessaire au mouvement pour battre des ailes avec aisance. 🐣

Enfin, voilà un oiseau qui souffre souvent du syndrome du "yoyo":

Au cours de ces déplacements de pieds, de poids sur les pieds, droit, gauche... le volatile est enclin à utiliser ses pattes comme des ressorts et monte par-ci, descend par là...

Et l'on se pose une question: la grue aurait-elle un coup dans l'aile?

On pensera alors à bien choisir sa "hauteur" de pratique, afin de pouvoir rester toujours au même niveau et éviter des oscillations dignes de l'encéphalogramme de Xiao Long le jour du blog!📈

La grue s'est posée en douceur et il faut à présent "brosser le genou". Le mouvement n'est pas très compliqué, bien moins que la grue, d'autant plus que si vous avez appris le 8 mouvements, cette technique est déjà connue.

On commence par brosser son genou droit, dégageant largement la poussière de la main droite et poussant face à soi de la main gauche.

Il suffit de vérifier:

*que le corps reste vertical (penser au fil!),

*que le genou ne dépasse pas les orteils en finition d'un beau gong bu (avec poids plus en avant et non pas un gong bu "d'occasion" avec poids trop au milieu... pour le cas où il faudrait partir plus vite que prévu!) 

*que les épaules soient détendues, les coudes relâchés...

Rien que de très classique tout compte fait!

Puis on reproduit cette technique de l'autre côté.

 

D'un point de vue moins "ménager" (dépoussiérer ses genoux...) et plus efficace, on peut imaginer que la main qui brosse bloque et dévie une attaque de poing ou de pied, ce qui donne un peu de contenu au mouvement de balayage latéral.

L'autre main peut pousser ou frapper, pousser l'épaule du partenaire (si l'attaque est croisée) ou frapper au plexus, ce qui peut aider à conserver la main à un niveau correct et logique (on ne s'attaque jamais à plus petit que soi! C'est une question d'éthique! Ni d'ailleurs à plus grand... C'est une question de prudence!)

Genoux propres... prochaine mission: coup de poing en avançant!

 Le poids du corps passe sur la jambe arrière (droite), le pied gauche s’ouvre à 45°. Je prends appui sur la jambe gauche. Le poing droit se prépare passant près du corps, la main gauche protégeant l’avant et placée devant le poing en question, comme pour le dissimuler. J’inspire sur la phase préparation.

Le poing sort de sa cachette (Ban) et en même temps le pied droit se pose par le talon pour avancer. J’expire.

Le pied s’ouvre à 45° vers la droite au moment où les deux bras s’écartent vers les côtés (chacun le sien…): à droite le poing, pouce vers l’arrière et à gauche la main ouverte (Lan). J’inspire. La main gauche poursuit son chemin vers l’avant pour bloquer-dévier, la main (poing) gauche continue vers l’arrière, puis passe à la taille, prêt pour la suite !!!

Au milieu de tout ça, je n’oublie pas d’avancer (Jin Bu) : appui arrière droite, talon gauche au sol, je n’ai plus qu’à passer le poids du corps sur la jambe gauche tout en frappant du poing (Chui), droit vers l’avant, la main gauche venant renforcer le poing au niveau du poignet. J’expire.

🙄Un bien joli mouvement où la synchronisation est à l’ordre du jour : nous avons en effet, pour ceux auxquels ce fait aurait échappé, 2 bras, 2 jambes, ces éléments s’articulant en harmonie (en plus !), le tout coordonné à la respiration (eh oui, on respire, on ne se refuse rien!)

A présent la « fermeture apparente », que l'on prononce un peu comme "lou fenk si pi"... est appelée dans sa traduction "fermeture apparente", (l'autre fermeture – la vraie, à la fin,  ne l'est pas?).

En fait, littéralement, "ru feng si bi" signifie "comme scellé étroitement" ou "semblable à enfermer" ( ce qui pourrait m'arriver à force de chercher des traductions parlantes pour ces techniques...).

Notre « dévier, parer, coup de poing » étant fini, nous voilà poing droit en avant, main gauche en renfort près du poignet droit. La main gauche passe sous le poing droit qui s'ouvre, les deux mains ouvertes  se "posent" à plat et se placent comme pour tirer les deux bras de l'adversaire vers soi;

Coudes et épaules restent bas et souples. On ramène vers soi les deux mains ouvertes au niveau de la poitrine, soulevant la pointe du  pied avant afin d'avoir une bonne amplitude de retrait, le poids du corps est transféré sur la jambe arrière; le corps reste droit, tête tenue par le petit fil céleste (pas à la patte celui-là!) accroché à Bai hui, au sommet du crâne.

Puis les deux mains descendent doucement jusqu'au Dan tian, les paumes ouvertes se dirigent vers l'avant pour repousser. 

On peut utiliser cette technique pour se dégager d'une saisie au poignet par exemple, la main libre, passant par dessous l'autre, la dégageant, puis une main posée sur le poignet, l'autre sur le coude de l'adversaire, on peut le déraciner l'amenant vers soi sur un côté, ou le repoussant vers l'arrière ...

Au sortir de la fermeture apparente, nous sommes en gong bu (pas de l'archer), poids sur la jambe gauche (en avant). On passe le poids sur la jambe arrière (la droite donc!), afin de libérer la jambe gauche: le pied gauche se rapproche et se place, pointé, à côté du pied droit.

Voilà le simple fouet, c’est une technique que l'on retrouve dans de nombreuses formes. Dans la forme 88, la forme longue, ce simple fouet revient régulièrement... (10 fois... Pour s'endormir certains comptent les moutons, d'autres les simples fouets de la 88...).

Ah, s'il n'y avait que les pieds... on serait sauvés, mais non, les mains aussi ont leur mot à dire! Lorsque le poids du corps se replace en arrière, la main droite part en arc de cercle par le haut, pour se placer, en crochet, sur la droite, à hauteur de l'oreille. Pendant ce temps, la main gauche ne reste pas inactive et part en arc de cercle, par le bas, avant de se replacer à hauteur de l'avant bras droit. Ah, j'allais oublier: on inspire...

Bien, nous voilà en position, mais... ce n'est pas fini! Le bras gauche s'ouvre, s'éloignant de la poitrine, en arrondi alors que le pied gauche (qui était en léger appui sur sa pointe) se soulève et se repose en avant (sur l'axe de déplacement an conservant l’écartement de hanches ad hoc) par le talon.

Et enfin, enfin, on déroule le pied avant, pour terminer en pas de l’arc, plaçant la paume gauche vers l'extérieur comme pour pousser. On expire.

 

🤼Et que faire de cette technique, martialement parlant? L'imagination débordante de Xiao Long propose d'interpréter le crochet de la main en saisie ou en frappe. Si l'on saisit de la main en crochet, on peut frapper ou pousser de la main ouverte en avant, sous l'aisselle (par l'extérieur), au plexus (par l'intérieur). Si l'on pare et dévie une attaque de la main ouverte, le crochet peut servir à frapper au visage, à la gorge... Les versions sont nombreuses. (et parfois un peu fantaisistes…)..

🎸Un peu de musique à présent ! Jouons du pipa

Le pipa (琵琶; pinyin: pípá) est un instrument de musique à cordes pincées. Muni de 4 cordes en soie, ou à présent en acier (moins poétique tout de même...). On le retrouve parfois sous l'appellation de "luth". On parle de pipa déjà dans certains textes datant du IIème siècle AV J.C!

A l’issu du simple fouet, on fait un demi-pas  (Attention, un demi seulement, pas un entier, qui rapprocherait  trop les deux pieds et nous pousserait au déséquilibre…). En même temps, la main droite qui formait le crochet (Gou) se déplace vers l’avant. Le poids du corps se trouve donc sur la jambe gauche.

Puis, je prends appui sur la jambe droite (arrière) et je « m’assois » tout en ramenant la main droite (en fait, c’est la torsion de la taille qui fait se déplacer le bras), le bras gauche suit naturellement (il bouge assez peu). Inspirer.

Les mains se placent pour jouer du pipa, main gauche en haut, main droite au niveau du coude gauche et pressent l’une vers l’autre.

Le pied gauche se place devant, sur le talon (qui peut servir à bloquer le pied du partenaire ou… à lui écraser discrètement les orteils?).   Expirer.

Cette technique peut être appliquée comme une clé : la main en bas saisissant ou contrôlant le poignet, la main du haut exerçant une (désagréable) pression sur le coude de l'adversaire (on parle ici d'adversaire car après cet exercice, il ne sera peut être plus votre partenaire...).

Ainsi les mains ne peuvent être trop "proches" l'une de l'autre, puisqu'elles doivent tenir compte de l'espace entre le poignet et le coude.

Nous sommes arrivés au bout de la ligne, il ne reste plus qu’à … retourner vers notre point de départ… Et nous démarrons en marche arrière !

🐵 Repousser le singe par deux fois, fait suite au "pipa".

La main droite descend, bras relax, et va décrire un demi-cercle à 45°, la paume regarde naturellement le ciel. La taille initie le mouvement. Et la main gauche se replace devant soi, en avançant un peu le bras vers l'avant, paume vers le sol au même moment (enfin, on essaye!), les bras ne sont pas "tendus, bloqués".

La main gauche se tourne vers le ciel à l'instant précis où la main droite se tourne vers la terre. C'est une phase d'inspiration. Inspiration d'autant plus utile que ... le pied gauche se soulève au moment où... les mains commencent à monter.

Et les pieds alors ?

La pointe du pied gauche se repose au sol derrière le pied droit, au moment où la main droite, paume vers le sol, commence à glisser sur l'avant-bras gauche pour repousser la bestiole.

C'est une phase d'expiration, d'ancrage au sol. Veillez à ne pas "croiser" les pieds (ce n'est pas une danse folklorique! Quoi que...): si le pied gauche se pose trop près derrière le pied droit, l'équilibre est plus difficile à tenir. La "torsion" ne vient pas de la position des pieds, mais de la flexibilité de la taille.

Penser à:

*Le corps reste vertical: le déséquilibre peut pousser à se pencher trop en avant.

*Le regard suit la main droite.

*Les mouvements des bras sont détendus, on ne retient pas le bras lorsqu'il descend, on remonte en arc de cercle (pas de coude proéminent!).

Une fois réalisé à droite... Vous avez le droit de le faire à gauche aussi, n’est ce pas merveilleux ?

Bien, nous voilà sur le chemin du retour et il va falloir se retourner

 

⚠  Attention, virage !!!  ↩

Le pied gauche, posé sur la pointe en fin de "repousser le singe", se replace en appui talon afin de pouvoir pivoter (le pied droit est pied d'appui...il en faut un...) et replacer la pointe dudit pied gauche vers le miroir (on part du principe erroné que nous pratiquons tous en commençant face à un miroir... et tant pis pour ceux qui n'en ont pas!!!). Le pied gauche devient mon pied d'appui, ce qui va me permettre de soulever le pied droit pour le replacer correctement sur mon axe de "retour".

Pendant "qu'en bas" s'effectue cette manœuvre, en haut, les bras ont aussi à faire! La main droite qui était au niveau de la taille en fin de "repousser", remonte, paume vers le ciel vers la main gauche (qui était en finition, paume vers le sol, bras (pas tout à fait) tendu sur l'axe de déplacement "aller").

La main droite passe au-dessus de la main gauche, puis les deux mains se replacent, paumes face à face comme pour tenir un ballon, main droite en haut. Ce passage entre repousser le singe  (倒卷肱) et la fille de jade lance la navette  (穿梭) est très délicat et demande une bonne coordination pieds/mains!

🚀 Mais si la "fille de jade" veut pouvoir lancer sa navette en toute stabilité, il faut en passer par là!

On soulève le pied droit pour le replacer correctement par rapport à la ligne "retour" de déplacement, afin de retrouver un écartement de pieds valable... On inspire.

On soulève le pied gauche et on le replace à 45° gauche par rapport à l'axe dudit déplacement (gnurrf!!!?*^°). Pendant ce temps les mains font "rouler" le ballon, la main droite passe en bas, paume vers l'avant, la main gauche en haut, paume vers soi.

Puis tout en prenant appui sur le pied gauche, la paume de la main gauche se tourne vers l'extérieur, comme si on bloquait un coup venant de haut en bas avec son avant-bras.

La main droite "remonte" et passe de la hauteur du ventre à hauteur de poitrine pour repousser. On expire.

Le poids du corps se replace dans le pied droit, la pointe du pied gauche se "referme" pour retrouver l'axe de déplacement. Les deux mains décrivent une sorte de S, l'idée étant de dévier une attaque adverse en diagonale, main droite sur le poignet de l'autre, main gauche sur son coude, avant de saisir à nouveau le ballon, main droite en bas cette fois, main gauche en haut.

Le pied droit se libère pour se replacer à 45° à droite de l'axe de déplacement (gnurff!!!?/^* aussi). On inspire. Même mouvement à droite cette fois pour finir, main droite en haut en blocage, main gauche en poussée. On expire.

Attention:

*Conserver la forme du ballon pour faire "rouler", ne pas l'écraser (ce n'est pas un ballon de rugby!).

*La main qui bloque en haut est placée au dessus et en avant de la tête (pour ne pas se manger le coup de l'adversaire et son propre bras à la fois...).

*Pour la transition en S, imaginer que l'on dévie le bras de l'adversaire pour garder un écartement logique entre les deux mains

*Ne pas zapper les changements d'orientations, bien aller vers les côtés pour réaliser la navette, prendre le temps de bien repositionner la pointe du pied sur l'axe à chaque fois, pour ne pas avoir le corps dans une direction et le pied dans une autre, ce qui casserait l'harmonie et défierait toute logique (sans parler des genoux qui ne seront pas d'accord non plus et vous le feront comprendre douloureusement...)

Le mouvement est très fluide, très rond, très agréable, sans contraintes. La fille de jade lance la navette en douceur (ne pas confondre navette et batte de baseball...)

🏊‍♀️ La fille de jade a lancé la navette avec succès, mais... elle a perdu son aiguille au fond de la mer ! Bon, on va aller la chercher !

Le poids du corps est dans la jambe droite à la fin du mouvement précédent, on y place progressivement tout son poids afin de libérer le pied gauche qui avance d'un demi-pas. Progressivement, on "s'assoit" sur sa jambe gauche, ce qui libère... la jambe droite (bien! tout le monde suit!). Le pied droit se repose, pointé devant.

Que se passe-t-il en haut?

L'élément essentiel dans le mouvement du haut du corps reste la taille: ce ne sont pas tant les bras qui "bougent" que le haut du corps tout entier. Très souvent, la tentation est de "piquer au fond de la mer" en restant immobile au niveau de la taille, ce qui rigidifie le mouvement.

Pour plus de fluidité (et on est en pleine mer...), c'est la taille par sa torsion qui ramène les bras vers le côté gauche du corps, les mains restent assez fidèlement dans la position initiale (fin "fille de jade"). Simultanément, l'appui passe sur la jambe gauche. On inspire.

Puis au moment où le pied se pose pointé devant, on brosse avec la main droite, et la main gauche - dans un élégant mouvement de roue d'ancienne locomotive à vapeur -!!!?)- remonte légèrement du côté gauche avant de piquer vers le bas. On expire.

Attention :

*Ce n'est pas parce que l'on vise le fond de la mer, qu'il faut plonger en avant et "piquer du nez" par la même occasion. C'est juste le fond de la mer, pas les abysses!

*Le regard est dirigé vers le bas, on admire les coraux, pas ses pieds...

*Le dos reste droit: on est légèrement penché vers l'avant, dos droit. Eh oui, le dos peut être droit alors que l'on se penche... (Il n'est pas vertical: vertical signifie droit sur l'axe Terre Ciel)

*Pensez à ne pas trop rapprocher le pied arrière du pied avant dans le demi pas ce qui permet d'être plus stable dans le changement d'appuis.

Et voilà, c'est bon, on a trouvé l'aiguille au fond de la mer! Après ce gros effort, on eut bien ouvrir son éventail et se rafraichir un peu…

Shan Tong Bei   est traduit de différentes façons (pas de surprises) : Shan peut être « briller, étinceler ou esquiver », Tong signifie « passer à travers », communiquer et Bei se traduit par « bras », (bi), on trouve aussi bei, dos,  mon tout serait alors « L’éclair traverse le dos » (à ne pas confondre avec un lumbago qui se déclare !) ou « Esquiver la force avec les bras » (style Chen).  On imagine alors que l’on frappe avec la rapidité de la foudre…

Il existe en fait, en Chine, une race de singe aux bras longs qui peuvent se gratter le dos facilement (bien pratique) et que l’on nomme « Tong Bei Yuan ».

Nous (style Yang guiding) appelons cette technique, « séparer les mains comme un éventail », sans doute parce qu’on y retrouve un mouvement d’ouverture de bras similaire à un éventail qui s’ouvre… car il y a Shan bras et Shan éventail…. Bref, retenons l’image…

 

L’aiguille est trouvée, et …tout en soulevant le pied droit, les mains se rejoignent : la main gauche remonte, paume vers soi, pendant que la main droite jusqu’alors sur le côté se replace au niveau du coude de la main gauche, paume vers le coude (« l’éventail » est fermé).

Puis je pose le pied droit pour passer en pas de l’arc pendant que les mains s’écartent, « l’éventail s’ouvre », la main gauche au niveau de la tête, paume vers l’extérieur ; la main droite poussant vers l’avant au niveau de l’épaule.

Comme toujours, on peut se demander le pôrquoi de ce mouvement : il y a plusieurs possibilités. On peut, dévier et se protéger avec le bras droit et pousser ou frapper sous l’aisselle notre partenaire avec la main gauche. On peut aussi dévier et saisir une attaque de poing avec la main droite et appliquer une clé à l’aide de la main gauche au niveau du coude du partenaire. On peut…faire plein de choses plus ou moins gentilles…

Points clés :

* Ne pas lever excessivement le coude droit en dépliant l’éventail

* Bien synchroniser passage de poids du corps dans la jambe avant et utilisation de la main gauche en frappe ou poussée afin de mobiliser l’ensemble du corps et pas seulement les membres supérieurs.

* Savoir s’arrêter en finition, pour que le genou ne dépasse pas le pied !

* Conserver un écartement de hanche naturel (ne pas avoir les pieds sur la même ligne !).

* Accessoirement, respirer, cela peut être utile, en respectant la règle : préparation en inspiration, finition en expiration.

 

☁ 🌦 Après avoir repêché notre aiguille enfouie au fond de la mer et s’être aéré pour la peine à grands coups d’éventail, voilà que la météo change et que les nuages arrivent. Les nuages, ce n’est pas ça qui nous fait peur !!! On en connait un rayon (de soleil ?)

Arrivé en bout de « ligne », éventail ouvert (main droite devant, main gauche en blocage latéral, position gong bu, appui jambe droite), il est temps d’inverser la vapeur…

Et les pieds :

Le poids du corps repasse dans la jambe gauche. Le pied droit, libéré, pivote sur le talon (le pied se ferme) pour orienter la pointe du pied vers le « miroir »(c’est-à-dire qu’on se retrouve dans la position de départ), le pied gauche peut se permettre de glisser gentiment afin d’être parallèle au pied droit, (évitons la position chasse-neige qui n’est  pas du goût de tous les genoux…). Puis on va se déplacer vers la droite, ramenant le pied gauche près du pied droit (pas trop près ! Prenons garde à l’équilibre…), écartant le pied droit du pied gauche (pas trop loin ! Prenons garde au jeu du yoyo…), ramenant à nouveau le pied gauche près du pied droit. Le poids du corps va s’installer dans la jambe gauche : le pied droit reste pointé (en attendant la suite des évènements !)

Et les bras :

Au moment où le poids du corps passe dans la jambe droite, la main droite descend tranquillement pour amorcer le mouvement des nuages. La synchronisation pieds/mains est un point délicat. On peut globalement se repérer sur trois points : quand la main droite est en haut, le pied gauche est allégé ; main/pied sont sur une diagonale. Quand les pieds sont rapprochés, les mains sont au centre, droite en bas, gauche en haut. Quand je déplace le pied droit vers la droite, la main gauche est en haut… C’est pas du beau Yin Yang ça ?

Une fois /, une fois I et une fois \( ce n’est pas une histoire belge !)

Et la tête (alouette) :

Le regard suit le mouvement des mains : on suit le mouvement, pas les mains ! Si votre regard se fixe sur la main elle-même, au deuxième nuage, on perd la tête ! (et plus encore dans la 88 où il y en a 5 de suite !!!). Il s’agit d’avoir sa main « en visuel », la voir ne signifie pas la regarder, la fixer (et si on veut en lire les lignes, il vaut mieux s’arrêter…)

Accessoirement… il peut être utile de respirer (Prenons garde à ne pas devenir tout bleu…). Main droite en bas, inspirer, main droite en haut expirer…

Le mouvement reste léger, sans à-coups ni crispation des mains, et ce, même si l’on souhaite exprimer une intention martiale. Le mouvement s’appelle « les mains dans les nuages » et pas « casser le bras du débardeur des halles 💪 » (beaucoup moins poétique et aucunement céleste).

Et à présent  il ne resta qu’à  saisir la queue de l’oiseau, en voilà une idée curieuse !!!= 雀尾est selon les traductions saisir la queue de l'oiseau ou du moineau

 

🐦 Ce mouvement regroupe 4 techniques de base du Tai Ji Quan : les "4 portes" ou "4 potentiels" : Peng (parer), (tirer ou rouler vers l'arrière), Ji (presser), An (pousser).

Peng: offensif et défensif, il sert à parer, à se protéger, sert à pousser aussi: il est "expansif". C'est l'idée du ballon qui grâce à son élasticité reste solide et "plein", même si on appuie dessus pour le comprimer.
: tirer, une fois le partenaire à la limite de l'équilibre, on le déracine: il est "attractif" et relativement passif, puisque on ne fait que poursuivre le mouvement initié par le partenaire qui avance vers vous (on ne tire pas comme un malade sur le bras de son malheureux partenaire...)
Ji: se fait avec les deux mains superposées, il est proche de Peng, il sert à propulser le partenaire: on ajoute à "l'expansif" de Peng, l'"impulsif", et la main en "Peng" se voit renforcée par l'autre main pour une plus grande efficacité.

An: absorbe et utilise les paumes, poing ou pied pour pousser et déraciner le partenaire.

Nous allons donc maintenant saisir cette queue de moineau, d'abord à droite, puis à gauche.

Dès que nous sommes sortis de nos nuages…on saisit notre "ballon", main gauche en haut, puis on déroule, comme pour séparer la crinière du cheval , mais la main devant se place à l'horizontale  (et non en diagonale), puisque l'on "pare". Et PENG!
Puis la taille pivote légèrement, les mains se placent pour "tirer" en Lü. On tire en diagonale, vers le côté, pas de face, pour ne pas récupérer son partenaire, s'il était là, directement sur nos pieds… (Elémentaire, mon cher Watson !)
Puis on se replace de face, les mains se rejoignent et se positionnent pour le Ji. On part du principe que l'on "presse" à sa hauteur : nos "adversaires fictifs" sont de notre taille Cela nous permet de conserver les coudes et les épaules relâchées.

Enfin, après avoir absorbé, les mains se préparent à pousser. Et voilà, le moineau est bien attrapé à droite, il n'y a plus qu'à s'occuper de celui de gauche!


Tout a une fin!😭

 Comme dans la forme 8, on commence par "croiser" les mains en dix: nous sommes en pas de l’arc, les 2 mains devant nous...


Que se passe-t-il "en bas"?

Le pied gauche se ferme: on veut retrouver notre position initiale!

Le pied droit s'ouvre (normal! puisque le gauche se ferme...) et le poids du corps passe à droite. Afin de faire passer "naturellement" le poids du corps de l'autre côté (lequel? au secours!!! gauche, puisqu'il était à droite!), le pied droit se ferme à son tour: on prend appui sur l'intérieur du pied droit pour le replacer près du pied gauche.

Cet appui permet, Ming de rien (je sais, elle est facile, mais je n’y résiste pas), de gagner en stabilité et en confort, donc en fluidité (et vos lombaires vous remercient par avance!!!).

Enfin les pieds sont parallèles...

Que se passe-t-il "en haut"? Dans la phase "fermer le pied gauche et ouvrir le pied droit" la main gauche ne bouge pas vraiment, la main droite, elle, suit la trajectoire et va vers la droite, à l'horizontale: on se retrouve bras écartés. Et les mains (qui suivent les pieds... heureusement!) se rapprochent lorsque les pieds se rapprochent en un mouvement du "jardinier qui ramasse les feuilles d'automne". C'est la saison d'ailleurs... .Les mains se croisent "en dix". Shi: + (enfin un caractère facile à retenir!!!) signifie 10.

Durant ce passage, on évitera de regarder s'il y a des coccinelles dans les feuilles sèches, le dos restera vertical et nos jambes ne nous descendront que modestement pour nous éviter de piquer du nez vers le sol...

Et ENFIN la fermeture : on écarte lentement les mains qui étaient croisées paumes vers nous en dirigeant les paumes vers le sol, puis on baisse les mains et ...

En bas: on "remonte" en position de départ.

En haut: une fois les mains posées sur les jambes, devant, on les laisse glisser sur les côtés pour retrouver leur position de départ. On rapproche les pieds et.... la vie reprend son cours! (Mais pas trop vite....)

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN

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