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17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 14:39

Après le coup de talon à droite, voilà Shuang Feng Guan Er !

La traduction la plus fréquente est: « Double vent traverse les oreilles », et elle n’a vraiment rien à voir avec le tigre… On imagine bien ce double vent, les deux poings, qui passe par les oreilles… ce genre de courant d’air ne doit pas être très agréable !

Mais il ne semble pas qu’il soit question de vent si l’on s’en tient aux caractères chinois : On trouve parfois celui de « Feng » qui signifie sommet/pic/ cime et on pourrait traduire cette technique par : « Deux pics transpercent les oreilles » : les pics seraient les poings… Et parfois celui de Feng qui signifie « tranchant, acéré » ! Tous ces homonymes nous font tourner la tête !

… Mais d’autres traductions encore sont proposées  « frapper aux tempes » ou « double attaque aux oreilles » ou « double spire traverse les oreilles »… Alors, bref…

Une fois le coup de talon donné, les mains se replacent, paumes vers le ciel, devant le corps et la jambe droite se replie.

 Puis, le talon droit se pose au sol pendant que les mains reviennent vers la taille. On inspire.

Enfin, les poings se forment et on passe en Gong Bu, pas de l’Archer, pour frapper des deux poings. On expire.

PHOTO Xiao Long

Les poings ( !?) clés :

Prendre le temps de ramener les mains à la taille, ouvertes : ne pas former les poings trop tôt.

Lorsqu’on passe en Gong Bu, attention à ne pas se pencher en avant exagérément, le genou ne dépasse pas le pied, la tête reste droite, le regard se porte devant soi (pas vers le sol !).

Les poings, en finition, ne sont pas trop proches : il faut imaginer une tête entre ces deux poings. L’écartement doit être « raisonnable », à moins d’avoir à faire à une victime des indiens Jivaros, ils ne se touchent pas.

Puis, on va se retourner et donner un coup de talon de l’autre côté avec le pied gauche cette fois.

 

SERPENT QUI RAMPE…

C’est le moment de parler des choses qui fâchent : Xia She Du Li !

On vient de donner fièrement un coup de talon avec le pied gauche et voilà que tout se complique : on ramène le pied gauche ainsi que les bras jusqu’alors écartés. La main droite forme le crochet (Gou) comme pour le simple fouet. La main gauche se place devant le corps, doigts en directions du poignet droit. Le pied gauche est pointé près du pied droit (appui). Et c’est parti pour faire le serpent…

On écarte le pied gauche, le posant légèrement en arrière (pour éviter d’avoir les deux pieds sur la même ligne !), l’appui est à droite, les deux pieds pour le moment parallèles. Cette position basse s’appelle Pu Bu… Nous en reparlerons !

La main gauche suit le mouvement et descend devant, le long du corps, paume vers soi. Lorsque la main gauche arrive au genou gauche, la main se tourne, paume vers l’extérieur, doigts pointés vers l’avant pendant que le pied gauche s’ouvre, pointe de pied sur l’axe de déplacement.

Puis le pied droit « verrouille » derrière, on passe la hanche droite (bassin face sur l’axe de déplacement). La main droite suit le mouvement, descend  le long du corps et les doigts réunis du crochet se retrouvent pointés vers le ciel.

Voilà pour Xia (en bas) She (serpent). Il est temps de parler de Pu Bu ! À vrai dire, il y a position basse et position basse… il y a serpent qui rampe et serpent qui rampe… moins ! Dans l’expression « serpent qui rampe », il y a de l’élégance, de la fluidité, de la discrétion : hors de question donc de rester bloqué en bas, de tirer la langue pour remonter ou de faire appel à une grue ou autre poulie. Une seule consigne : modestie !

« Tout ce qui descend, doit un jour remonter »

(Proverbe des plus célèbres de Xiao Long).

 

Le plus important est de respecter la technique et de garder une bonne position du corps (on ne pique pas du nez vers l’avant, et on ne ressort pas le postérieur pour équilibrer la posture !). Il n’est pas nécessaire de plonger très bas pour que le mouvement soit effectué correctement.

 

Après « Xia She », voilà Du Li (comme dans Jin Ji Du Li, le « coq d’or sur une patte »).

Le poids du corps est passé de la jambe droite dans la jambe gauche, on est face à l’axe de déplacement. On prend appui dans la jambe gauche, et les mains servent de balancier : la main gauche qui était en haut, descend pendant que la main droite qui était en bas, monte. Comme pour le « Coq », on se retrouve sur un pied (gauche), genou droit levé, main droite au-dessus du genou.

« Tout ce qui se fait d’un côté, se fera de l’autre côté »

(Autre proverbe non moins célèbre de Xiao Long !)

Je ne vais pas vous laisser sur la branche, le pied droit en l’air : On va reposer le pied droit à côté du pied gauche, ouvrir à angle droit le pied gauche tout en descendant la main droite qui rejoint le poignet de la main gauche qui forme le crochet. Et on peut repartir dans l’autre sens avec le Xia She et le Du Li qui suit. Voilà une grande aventure qui se termine heureusement… Suite au prochain épisode –

Recette de la maison : on peut ouvrir un peu la pointe du pied  d’appui du serpent ou du coq, afin de faciliter soit la descente, soit la bonne tenue de l’équilibre sur un pied.

 

Le serpent qui rampe ci-dessous, exécuté par un membre de l'équipe de Chine , venue à Rouen en 2015, est à regarder - et non à imiter: nous ne sommes pas des champions... juste des pratiquants , attentifs à leur santé et leur bien-être. Ce qui compte c'est la justesse de la technique et non la performance.

PHOTO Xiao Long

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 14:20

Après quelques nuages, le mouvement du simple fouet (Dan Bian) est reproduit comme précédemment. Puis arrive Gao Tan Ma, « flatter l’encolure du cheval » et, on a de la chance, celui-là n’est pas sauvage !

Le haut :

À la fin du simple fouet, la main droite en crochet s’ouvre, puis se place paume en coupe, vers le ciel, pendant que la main gauche se place aussi paume vers le ciel. Le regard se porte sur la main droite pendant cette préparation.

Le bas :

Pendant ce temps, les jambes aussi ont leur mot à dire, le pied droit, arrière se rapproche en demi-pas et devient jambe d’appui, libérant ainsi le pied gauche qui reste pointé au sol devant.

Dans cette position, la main droite vient glisser à l’horizontale sur la main gauche, paume vers le sol ; l’épaule droite avance un peu grâce au pivot de la taille.

Puis la main gauche, qui s’est placée naturellement (eh oui !) sur le côté gauche, passe au-dessus de la main droite, paume vers le ciel : les mains sont croisées, main droite dessous, main gauche dessus. Pendant cette opération, le regard suit la main droite d’abord, puis la main gauche.

Pas de poing cette fois pour « attaquer », mais la main ouverte, les doigts pointés vers l’avant. On peut par exemple imaginer que la main gauche saisit le poing de l’adversaire (on peut même le tordre un peu… gentiment … ou pas …) alors que la main droite attaque avec les doigts au niveau de la carotide.

 

Points clés :

Comme toujours sur les demi-pas, on prendra garde à ne pas rapprocher trop les pieds l’un de l’autre afin de conserver une bonne stabilité.

Le pied vide, devant est… vide : le poids du corps repose sur la jambe arrière. Cette position permet ensuite de soulever le pied pour le mouvement suivant sans casser la fluidité des mouvements.

PHOTO Xiao Long

DENG JIAO à droite

Deng Jiao est un coup de talon, à ne pas confondre avec Fen Jiao où le pied est pointé. Et l'équilibre sera une fois de plus à l'ordre du jour... Alors, pour donner son coup de talon, l’air de rien, détendu, naturel, voilà quelques « trucs ».

Je termine le Gao Tan Ma, pied gauche pointé devant. Les mains se sont croisées à l’horizontale (gauche au-dessus de la droite).

On sépare les mains au niveau du visage et on repose le pied gauche dans le sens de la marche, légèrement ouvert.

On  s'ancre au sol, tranquillement (c'est du Tai Ji Quan, le jeet kune do, ce n’est plus pour nous!), pendant que les mains décrivent un mouvement circulaire (du visage vers le bas).

Je soulève le pied droit, genou plié, les mains remontent, croisées, main droite à l’extérieur, jusqu’au niveau de la tête.

Puis je déplie « artistement » ma jambe pour donner mon coup de talon à 45°, tout en poursuivant le mouvement des bras qui s’écartent vers les côtés, le bras avant, au-dessus de la jambe levée, légèrement plus bas que le bras arrière.

Puis je replie en douceur la jambe en ramenant les mains ouvertes, paumes devant soi, en reposant le talon droit au sol….

Suite au prochain épisode, mais on n’allait tout de même pas rester sur un pied  jusqu’à la prochaine émission !

Points clés :

La modestie avant tout :

Le coup de talon se fait à une hauteur raisonnable, personne ne vous demande de la jouer « french cancan ». Il n'est pas primordial de lever haut la jambe. Ce coup de talon peut viser les côtes, il peut aussi viser le genou (aïe) ou le tibia (ouille !), voire la cheville de l'adversaire. L'important est d'être stable et "confortable"… et naturel (on ne tire pas la langue, on ne travaille pas l’apnée, on ne part pas en arrière…).

La lenteur :
Il est nécessaire de prendre le temps, cela signifie : ne pas zapper la phase où la jambe monte ou descend repliée. Si la jambe se soulève directement, le déséquilibre menace! On part en arrière et on languit d’atterrir.

(Pour les "trucs" sur l’équilibre, revoir les articles sur le sujet dans la catégorie Tai Ji Quan).

La respiration :
On inspire en montant le genou, pour être en expiration sur le coup de talon.

La souplesse :

Éviter de raidir les bras ou/et les jambes : il n’y a jamais de tendu-articulation bloquée !

 

   

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 14:07

Poursuivons....

 

Il est temps de passer au simple fouet. Dan peut se traduire par « simple » ou « unique » et Bian par « fouet » de cuir, de rotin… Il existe en Chine une arme traditionnelle, le « Jiu Jie Bian », fouet ou chaine à neuf sections.  

Le simple fouet est une technique que l'on retrouve souvent. Dans la forme 88, la forme longue, le Dan Bian revient une dizaine de fois : on a (dan) bian le temps de peaufiner !

Les pieds :

Après Lan Che Wei, nous sommes en Gong Bu (pas de l'archer), poids sur la jambe droite (en avant). On passe le poids sur la jambe arrière (la gauche donc!), puis le poids du corps revient dans la jambe droite: le pied gauche se rapproche et se place, pointé, à côté du pied droit.

Pour simplifier, on se balance d’un pied sur l’autre…

Les mains : Ah oui ! Les mains... Car, il n’y a pas que les pieds… les mains aussi ont des choses à faire !

Lorsque le poids du corps se replace en arrière, la main droite part en arc de cercle par le bas, continue sa route en arc de cercle pour se replacer sur la droite en « crochet », poignet cassé, doigts réunis, (Gou), sur la droite, à hauteur de l'oreille. Pendant ce temps, la main gauche s’active aussi et part en arc de cercle, par le bas, avant de se replacer à hauteur de l'avant-bras droit.

Accessoirement, on évite l’apnée : on inspire...

 

Épisode II :

Le bras gauche s'ouvre, s'éloignant de la poitrine, en arrondi alors que le pied gauche (qui était en léger appui sur sa pointe) se soulève et se repose en avant  (sur l'axe de déplacement donc) par le talon.

Et ENFIN, on déroule le pied gauche, pour terminer en Gong Bu, plaçant la paume gauche vers l'extérieur comme pour pousser. On expire.

Points clés :

Pour une belle stabilité :

  • Garder le corps vertical.
  • Conserver l’écartement de hanches pour l’épisode II.
  • Coordonner le déroulé du pied gauche et le déroulé de la main qui pousse (éviter d’être déjà en appui avant alors que la main n’a pas encore poussé !)

Pour ne pas « loucher » :

  • Le regard suit les mains, cela ne veut pas dire que l’on regarde sa main ! Les yeux voient et suivent les trajectoires des mains (à gauche, à droite, devant), mais ne fixent pas les mains, on regarde un peu au-dessus – ce qui permet aussi de ne pas baisser la tête et de bien garder l’axe du corps.

 

Et martialement parlant?

Ce ne sont pas les interprétations qui manquent : ce serait plutôt le temps pour les expérimenter sur le « terrain ». Le plus souvent le nom « simple fouet » est interprété comme suit : le corps est un  « bras », qui va donner l’impulsion au « fouet » qui est le bras (on suit toujours derrière ?). La main en crochet est le bout de la lanière…

Xiao Long propose d'interpréter le crochet de la main en blocage/saisie ou en frappe.

Si l'on saisit de la main en crochet, on peut ensuite frapper ou pousser de la main ouverte en avant, sous l'aisselle (par l'extérieur), au plexus (par l'intérieur).

Si l'on pare et dévie une attaque de la main ouverte, le crochet peut servir à frapper au visage, à la gorge...

(Attention : ne pas oublier qu’un partenaire est précieux et rare ! Ne tapez pas trop fort sur le vôtre… surtout qu’après – dans la phase deux, c’est vous qui allez servir de punchingball!)

Attention!😉

Toutes ces techniques bien sûr doivent rester fluides....

PHOTO Xiao Long

LES MAINS DANS LES NUAGES…

Les mains dans les nuages (et les pieds dans les flaques –en ce moment !), Yun (nuages) Shou (mains) est un bien beau mouvement qui demande une gentille synchronisation haut/bas…

Pour les « mains dans les nuages », la tête n’a pas intérêt à y être !

On achève le « simple fouet » (Dan Bian), en Gong Bu (pas de l’archer), appui jambe avant donc (la gauche).

On va refermer le pied gauche (pointe du pied vers un miroir virtuel pour ceux qui n’ont pas la chance d’en avoir un dans leur salle !), passer le poids dans la jambe droite, puis on repassera le poids dans la jambe gauche.

En même temps, la main droite, en crochet (Gou) s’ouvre, et amorce sa descente, pendant que la main gauche descend vers le bas et passe devant le corps.

Les mains décrivent un mouvement en forme de « jet d’eau » alternatif, du centre vers l’extérieur. Et en bas, il s’agit d’un genre de pas chassé trèèèèès lent (tai ji quan  quoi…).

Cela vaut la peine de se donner un peu de mal, car il faut reproduire ce mouvement 3 fois.

 

Les clés :

Les pieds:

Ils se déplacent latéralement, le pied droit va se rapprocher du pied gauche  et l'espace entre les deux pieds est d'un ... pied... à peu près. On ne joint pas les pieds, ce qui nous donne un meilleur équilibre.

Le pied se déroule à chaque fois du talon vers la pointe, se repose de la pointe vers le talon.

Les genoux sont parallèles –si possible- on ne fait pas chasse-neige, pointes en dedans ; on ne joue pas les canards non plus… pointes en dehors.

Les mains:

 Elles se meuvent dans les nuages (et pas dans du béton !), souples... légères.

La synchronisation pieds/mains est un point délicat. On peut globalement se repérer sur trois points : quand la main droite est en haut, le pied gauche est allégé ; main/pied sont sur une diagonale. Quand les pieds sont rapprochés, les mains sont au centre, droite en bas, gauche en haut. Quand je déplace le pied droit vers la droite, la main gauche est en haut… L’image même du parfait Yin Yang !

Une fois /, une fois I et une fois \ et hop, on repart !

Le regard :

 Il suit les mains au niveau du visage en alternant, une main passe, on la suit, l’autre main passe devant les yeux, on la suit. Le regard « suit le mouvement des mains » signifie que l’on suit le mouvement, pas les mains ! Si votre regard se fixe sur la main elle-même, au deuxième nuage, on ne saura plus où l’on habite!

Le corps :

C'est un mouvement dans lequel la taille joue un grand rôle, c'est elle qui permet l'amplitude du mouvement.

Le changement d’appui se fait sans faire « yoyo » ou montagne russe, on reste à la même hauteur (d’où l’intérêt de bien choisir sa « hauteur de croisière » dès le début… modestie, modestie…)

Accessoirement je n'oublie pas de respirer, ça peut aider! Main droite en bas, inspirer, main droite en haut expirer…


Application(S) :

 Comme toujours, elles sont nombreuses ( clés, projections, frappe... ! Et votre adversaire (car il n’est plus question de partenaire après tout ça !) ne verra plus aucun nuage…  Il ne verra que des étoiles (au moins 36 !)

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 15:52

 

Repousser le singe "dao juan gong", 4fois, fait suite au "pipa". Dans la forme 8 mouvements, tout se passait bien: les pieds restaient fixés au sol et il n’y avait pas à s’en préoccuper. Dans la forme 16, on repoussait 2 singes et ici... il va falloir en repousser 4 !!! Une famille entière !

 Les mains:

La main droite descend, bras relax, et va décrire un demi-cercle à 45°, la paume regarde naturellement le ciel. La taille initie le mouvement. Et la main gauche se replace devant soi, en avançant un peu le bras vers l'avant, paume vers le sol au même moment (enfin, on essaye!), les bras ne sont pas "tendus, bloqués".

La main gauche se tourne vers le ciel à l'instant précis où la main droite se tourne vers la terre. C'est une phase d'inspiration (comme pour les artistes, l’inspiration, il n’y a que cela de vrai). Inspiration d'autant plus utile que ... le pied droit se soulève au moment où... les mains commencent à monter.

 

PHOTO Xiao Long

 

Les pieds:

La pointe du pied gauche se repose au sol derrière le pied droit, au moment où la main droite, paume vers le sol, commence à glisser sur l'avant-bras gauche pour repousser les animaux en question.

C'est une phase d'expiration, d'ancrage au sol. Veillez à ne pas "croiser" les pieds (ce n’est pas du Tai Ji irlandais! Quoi que...): si le pied gauche se pose trop près derrière le pied droit, l'équilibre est plus difficile à tenir. La "torsion" ne vient pas de la position des pieds, mais de la flexibilité de la taille (sinon, « c’est de la triche »).

 

Penser à:

  • Le corps reste vertical: le déséquilibre peut pousser à se pencher trop en avant (surtout si on a à faire à un gorille).
  • Le regard suit la main droite.
  • Les mouvements des bras sont détendus, on ne retient pas le bras lorsqu'il descend, on remonte en arc de cercle (pas de coude proéminent!).
  • On place sa respiration pour inspirer lorsqu’un pied se soulève pour améliorer son équilibre…

 

Récompense:

Une fois réalisé à droite, repousser le ouistiti s’effectue à gauche...!

Pareil... en vice versa! (lumineux non?)

 

Après « Dao Juan Gong » (repousser le singe), nommé également « Dao Nian Hou » qui peut se traduire par « le singe bat en retraite », nous allons devoir nous occuper des oiseaux…

« Lan Che Wei », ce mouvement que l’on retrouve dans toutes les formes se traduit par « saisir la queue de l’oiseau » (ou du moineau…). Il y a beaucoup à dire à ce sujet, alors, accrochez vos ceinture, on est partis !

 

C'est un mouvement qui regroupe 4 techniques de base du Tai Ji Quan que l'on retrouve sous le nom de "4 portes" ou "4 potentiels" : Peng (parer), (tirer ou rouler vers l'arrière), Ji (presser), An (pousser). Bien, bien… mais que sont ces potentiels ?

  1. Peng: sert à parer, à se protéger, sert à pousser aussi: il est "expansif". C'est l'idée du ballon qui grâce à son élasticité reste solide et "plein", même si on appuie dessus pour le comprimer. Une belle image en est donnée dans « Tai Ji Master » avec Jet Li qui veut enfoncer une balle sous l’eau et la voit sans cesse ressortir…
  2. : sert à tirer, à emmener le partenaire jusqu'à sa limite d'équilibre, à le déraciner: il est "attractif" et relativement passif, puisque on ne fait que poursuivre le mouvement initié par le partenaire qui avance vers vous, on le laisse aller sur sa lancée... bel exemple d’économie de moyens pour une grande efficacité !
  3. Ji: se fait à deux mains, il est proche de Peng, il sert à propulser le partenaire: on ajoute à "l'expansif" de Peng, l'impulsif", et l’action de la main en "Peng" se voit renforcée par l'autre main.
  4. An: absorbe et utilise les paumes, pour pousser et déraciner le partenaire.

    Peng, Lü, Ji, An sont en correspondance avec les points cardinaux (sur ces liens avec les points cardinaux, les attributions sont fluctuantes... de quoi y perdre le nord! En ce qui concerne Xiao Long, il reste fidèle à l'enseignement de son Maître: Peng au sud, Lü à l'ouest, Ji à l'est et An au nord).
    On appelle ces 4 techniques Si Zheng (4 directions).


« Saisir la queue de l'oiseau »,  comprend donc les principes fondamentaux du Tai Ji Quan, pour cette raison, certains le surnomment "Le petit Tai Ji ".

Alors là aucune excuse de ne pas le faire ce mini-Tai Ji passe même dans un ascenseur !

Revenons-en à nos moutons- euh, nos moineaux … Dans la forme 24, nous allons saisir une fois à gauche puis une fois à droite.

 

Au sortir du « repousser », les mains se replacent pour prendre notre ballon virtuel, main droite en haut. Le pied droit sera notre appui, pied gauche ramené, pointé.  

La main droite est en haut, puis on déroule, comme pour Ye Ma Fen Zong, mais la main gauche, devant, se place à l'horizontale  (et non en diagonale), puisque l'on "pare". Et voilà « PENG! »

Puis la taille pivote légèrement, les mains se placent en pince, mains gauche en haut, paume vers le sol, main droite en bas, paume vers le ciel,  pour "tirer" en Lü. Vos mains se positionnent comme pour saisir (non, pas la queue du moineau…) le bras d’un adversaire au niveau de son coude et de son poignet.

On tire en diagonale, vers votre côté droit, pas de face, sans quoi votre partenaire, s'il était là, pourrait vous broyer les orteils…
 

Puis on se replace de face, les mains se rejoignent et se positionnent pour le Ji. Le bras droit aura du chemin à faire pour retrouver le bras gauche : il s’écarte latéralement et décrit un mouvement circulaire avant de revenir vers le bras gauche. La main droite se pose sur la main gauche, main droite paume vers l’avant, main gauche paume vers soi. Le contact ne se fait pas « du bout » des doigts : ce sont les « talons » des paumes qui entre en contact pour que ce Ji soit solide. On part du principe que l'on "presse" à sa hauteur (nos "adversaires fictifs" sont de notre taille : Il n’est pas loyal de s’attaquer aux plus petits, et dangereux de se mesurer aux plus grands…et cela permet de conserver les coudes et les épaules relâchées).
 

Enfin, après avoir absorbé, les mains se préparent à repousser « An ». La main droite glisse sur la main gauche, les mains s’écartent et tirent vers soi, paumes vers le sol, comme pour amener à soi un adversaire –déraciné- les mains descendent du niveau de la poitrine au niveau du ventre pour « absorber » avant de repousser comme si on voulait passer sous le centre de gravité de l’adversaire pour le « renvoyer » dans ses pénates.

Et voilà, le moineau est bien attrapé à gauche, il n'y a plus qu'à s'occuper de celui à droite!

Pour le passage d’un côté à l’autre, les 2 mains glissent comme pour « nettoyer la table » (terme non homologué, breveté Xiao Long !), la main droite va se replacer en bas d’un ballon virtuel, la main gauche en haut (bien sûr !), le pied droit pointé à côté du pied gauche. Et on y retourne…

PHOTO Xiao Long

Points clés :

Conserver le dos droit, ne pas se pencher en avant sur les poussées.

Les pieds ne sont pas (ils ne le sont jamais !) sur la même ligne afin de rester stable sur les « tirer » en particulier…

Ce mouvement nécessite un travail de taille, on pivote sans cesse, les bras bougent finalement assez peu.

Peng Lü Ji An se retrouve dans l’exercice à deux de Tui Shou, « tourner des mains ».

Peng Lü Ji An représentant l’axe des cardinaux, 4 autres potentiels existent et occupent les diagonales : Cai (cueillir, tirer vers le bas), Lie (tordre, fendre, séparer), Zhou (coude), Kao (épaule)…

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces 4 portes, mais… il faut savoir ouvrir la fenêtre et laisser s’envoler les moineaux… À eux de découvrir la richesse de ces techniques…

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 15:36

 

Le mouvement n'est pas très complexe, d'autant plus que si vous avez appris les formes pédagogiques 8 ou  16 mouvements, cette technique est déjà connue.

On commence cette fois par brosser son genou gauche, la main gauche passe en arrondi devant le genou en question (on peut s’y entrainer au jardin après avoir biné les plates-bandes !!!). On pousse face à soi de la main droite.

PHOTO Xiao Long

Il suffit de vérifier:

*que le corps reste vertical tout au long du mouvement (penser au fil attaché à Bai Hui, les 100 réunions),

*que le genou ne dépasse pas les orteils en finition du pas de l’archer, gong bu (le poids du corps plus en avant – 70%- et non pas un gong bu "d'occasion" avec poids trop au milieu... du genre méfiant !)

*que les épaules soient détendues, les coudes relâchés...  même en poussée, les articulations ne se bloquent pas, les épaules ne montent pas.

*On reste attentif à la transition entre les « brosser de genou » : la main qui va pousser monte bien latéralement jusqu’au niveau du visage, l’autre main au niveau du coude de ce bras levé. Pas de ballon tout rond ici !

Puis on reproduit cette technique  encore deux fois.

Pour rendre cette technique plus vivante, on peut visualiser son application. Par exemple, on peut imaginer que la main qui brosse bloque et dévie une attaque de poing ou de pied, ce qui donne un peu de contenu au mouvement de balayage latéral. L'autre main peut pousser ou frapper l'épaule d’un partenaire (si l'attaque est croisée) ou le frapper au plexus, ce qui peut aider à conserver la main à un niveau correct et logique (et on y va en douceur tout de même surtout si l’on tient à conserver son partenaire encore quelques temps…).

On peut aussi envisager un trajet énergétique diagonal qui partirait « de la racine », le pied arrière- et se prolongerait vers le haut du corps et la main qui pousse- via la taille- par exemple.

Ou on peut porter son attention sur l’axe vertical Terre/Ciel en tirant sur Bai Hui tout en conservant les deux pieds « racines » bien collés au sol.

On peut aussi se concentrer sur l’axe horizontal avant/arrière : dos rempli, main en poussée…

Question de feeling tout ça… à expérimenter…

 

SHOU HUI PIPA

🎼Êtes-vous doué pour la musique ? C’est ce que vous allez découvrir en réalisant le pipa (琵琶; pinyin: pípá). Pour jouer de ce "luth", il faut être précis...

À l’issu du brosser de genou, on a la main droite devant qui pousse, la main gauche en bas, latérale, qui a dégagé un bras ou un pied… Le pied gauche est en avant, le pied droit en … arrière ! (soupir – pause).

On fait un demi-pas  (on s’économise, un demi seulement, pas un entier : les deux pieds seraient trop proches et il y aurait un déséquilibre à la clé … de sol ? sur lequel on risquerait bien de finir !).

En même temps, la main droite qui était en train de pousser en avant se déplace légèrement, toujours vers l’avant, prolongeant le précédent mouvement de poussée, comme si on allait chercher le bras d’un partenaire. Le poids du corps se trouve donc sur la jambe gauche. Le pied droit avance d’un demi-pas et se repose…

Puis, je prends appui sur la jambe droite (arrière) et je « m’assois », dos bien vertical, tout en ramenant la main droite (en fait, c’est la torsion de la taille qui fait se déplacer le bras), le coude au niveau de la hanche droite. Le bras gauche suit naturellement, il monte et vient se placer la main à hauteur des yeux pendant que le pied gauche se libère et se repose au sol par le talon, pointe de pied levée .

Les mains sont en position pour « jouer du pipa », main gauche en haut, main droite au niveau du coude gauche et elles exercent virtuellement une pression sur un bras invisible (pas de danger !) : la main gauche vers le haut, la main droite vers le bas. Ainsi les mains ne peuvent être trop "proches" l'une de l'autre, puisqu'elles doivent tenir compte de l'espace entre le poignet et le coude.

Bref, on exécute une clé (de fa cette fois ?), mais avec un bémol : on ne fait qu’imaginer un partenaire.

Le pied gauche se replace devant, sur le talon. Ce talon peut servir à bloquer le pied du partenaire ou… plus mélodieux, à lui écraser consciencieusement les orteils?).

Ces applications ne sont que des suggestions, il en existe toute une gamme, l’essentiel est de pouvoir en imaginer une sans fausse note ! Ou « Hymne à la joie », de les tester avec un partenaire.

La respiration suit la règle, préparation du mouvement en inspiration, expiration pour la finition de la technique.

 🎶

NB : la technique SHOU HUI PIPA se réalise différemment selon la forme :

Dans la forme 16, la main droite est sur l’arrière (finition du tan bian – simple fouet), alors que dans la forme 24, la main droite est placée devant, en finition du « brosser de genou » (lou xi ao bu).

Prochain épisode, on s’occupe des singes !!!

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 15:16

Nous voilà prêts pour la grande aventure :

 

Ouverture : QI SHI

 

Bien centré et concentré, je me prépare. J’inspire et je soulève le pied gauche du talon vers la pointe. J’expire et je repose le pied à distance « écartement de hanche », en  déroulant de la pointe vers le talon. Ne pas oublier de recentrer le poids, de basculer légèrement le bassin, et de  s’installer tranquille sans pour autant marquer de temps d’arrêt.

J’inspire et je continue en levant les bras, jusqu'au niveau des épaules (pas plus, on se souvient : « Tai Ji… Économie!).

Les mains sont relâchées. À l’expir, les mains redescendent, relâchées jusqu'au niveau du bassin.

PHOTO Xiao Long

Ye Ma Fen Zong : séparer la crinière du cheval sauvage

 

On peut  à présent s’attaquer à la crinière du cheval sauvage…

Je saisis mon ballon Tai Ji, main droite en haut (et donc... main gauche en bas!), je passe mon poids dans la jambe droite pour libérer le pied gauche, et c'est parti!

Je pose mon pied gauche par le talon sur le sol et je déroule lentement, bien sûr je déroule mes bras en même temps afin que mon mouvement soit coordonné, ce qui me permet avec le plus grand naturel de "finir" simultanément haut et bas, mains et pieds.

 

Je n'ai pas oublié de respecter l'écartement de hanches en posant mon pied. Je n'oublie pas de regarder le soleil se lever à l'horizon (et non le ver de terre qui se tortille à mes orteils). J'ai tout bien respiré, inspir en préparation, expir en finition, je ne suis pas tout bleu…

 

Je porte mon poids sur ma jambe avant pour passer en gong bu, je soulève doucement la pointe du pied gauche en faisant passer mon poids sur la jambe droite, j'ouvre la pointe en pivotant sur le talon, et replace mon pied, pointe orientée vers la gauche à 45° (et pas un degré de plus, attention! Mais non, je plaisante !), je place tout mon poids dans la jambe gauche pour libérer ma jambe droite, tout en reprenant mon ballon main gauche en haut (et donc main droite en bas…).

Puis je ramène le pied près de la jambe gauche avant de la reposer devant en respectant l'écartement de hanches et je repars tranquillement pour le second Ye Ma Fen Zong, puis le troisième. Car on répète ici trois fois cette technique, et non deux fois comme dans le 16 mouvements !

 

Attention :

  • Je conserve le dos vertical tout au long de ces déplacements, je ne me penche pas en avant (pas besoin de lancer le lasso pour attraper le canasson, on sait lui parler à l’oreille...)
  • Je ne pose pas le pied avant trop loin devant moi, on reste modeste sur cet écartement pour pouvoir ramener la jambe arrière avec fluidité, sans dés équilibre.
  • Je respecte bien l’écartement de hanche dans mon avancée, car si mes pieds sont sur la même ligne, je change de style et je passe à la boxe de l’homme ivre… et je tombe de cheval !
  • Les bras restent détendus, il n’y a pas de crispation dans les épaules.
  • J’utilise mon centre, ma taille pour initier le mouvement et caresser en douceur le cheval qui reste « sauvage », on le rappelle !

 

PHOTO Xiao Long

La grue blanche déploie ses ailes !

 

Abandonnons notre cheval sauvage dont nous avons copieusement caressé la crinière… Voilà la Grue !

La Grue est un oiseau symbolique, on le retrouve fréquemment dans les noms de mouvements de Tai Ji Quan ou de Qi Gong. Il est grâce, légèreté et longévité bien sûr ! Donc, mettons-nous dans la peau (dans les plumes ?) de la Grue et imitons-la au mieux…

BAI HE LIANG CHI est une technique déjà vue dans la forme des 16 mouvements, vous me direz, si on ne la connait pas cette forme, on ne sera pas plus avancé…

Ce n’est pas grave ! D’autant plus qu’histoire de bien perturber ceux qui auraient appris la 16, la Grue 24 se réalise… de l’autre côté : il y a dans la forme 24 trois YE MA FEN ZONG et non deux comme dans la forme 16… et que donc (allez, un effort, on suit un peu !!!) notre Grue se déploie à l’inverse… (car « Ce qui va par deux dans la 16, va par trois dans la 24 » Proverbe de Xiao Long).

Bref ! En fin  de mouvement précédent, on est en Gong Bu, pied gauche devant. Occupons-nous de la base (les pieds !).

On ramène en demi-pas le pied droit derrière le pied gauche (Demi-pas !!! Et pas « pas » : si je rapproche trop mon pied arrière, ma Grue risque d’avoir du gîte  -sans le couvert…).

À présent je m’installe, je m’assois sur ma jambe arrière. J’y mets tout mon poids, progressivement bien sûr : je suis une Grue, pas un éléphant ! Cette manœuvre me permet de libérer ma jambe avant, disponible, je peux la soulever toujours en douceur et en reposer la pointe avec délicatesse (Xü Bu/pas vide). On ne précipite rien, on prend le temps de s’ancrer avant de libérer quoi que ce soit et on RESPIRE (l’inspiration permet de se stabiliser plus facilement).

Bon, les pieds sont au point ? Alors que se passe-t-il en haut ?

C’est la taille qui joue le rôle principal – et non les bras. Quand je prends appui dans ma jambe avant, je reforme mon ballon, main droite en haut. Quand je m’assois sur ma jambe arrière, ma taille suit et pivote sur la droite, le ballon suit donc : les bras ne font « rien », ils suivent (« Tai Ji = économie » : équation de Xiao Long).

 Au moment où mon pied libéré se soulève, le bras droit monte (paume vers moi, à hauteur du visage), le bras gauche descend (finition comme en brosser de genou, paume vers le sol, légèrement en avant du… genou). La taille ramène le corps face à la ligne de déplacement. C’est la taille qui nous emporte doucement à gauche, puis à droite et nous recentre.

Et là se termine la grue.

Le passage qui suit donne souvent lieu à des mouvements de bras un peu désordonnés : pour faire la jonction avec la technique suivante, la taille tourne à gauche, les bras ne font « rien », puis la taille tourne à droite, là le bras droit descend et le bras gauche monte, puis la main droite va remonter légèrement, la main gauche se rapprochant du coude droit. Le pied gauche toujours pointé au sol jusque-là, va se soulever et se rapprocher du pied droit. Nous voilà prêt à brosser nos genoux !

 

Les  « Dangers » de la Grue :

Certaines Grues avalent des yoyos et ont alors une fâcheuse tendance à « monter/descendre » curieusement…

D’autres ont la patte légère et ne s’enracinent pas suffisamment, elles sont sujettes alors au mal de mer… et vacillent.

Les « joies » de la Grue :

C’est un mouvement doux, ample, circulaire, on y est bien… on s’envolerait presque !

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
6 janvier 2024 6 06 /01 /janvier /2024 15:01

Les formes 8 et 16 ne sont en réalité qu’apéritif et mise en bouche.

Ces formes sont « pédagogiques », donc crées pour faciliter l’apprentissage (et il est vrai qu’il est gratifiant de se dire que l’on peut faire une forme en « entier », tout seul, comme un grand, sans avoir besoin de beaucoup de place ou de temps… ).

 

Les maitres, dont Yang Chen Fu et Wu Jian Quan ont participé sans problème à cette mise en place. Tout comme la famille Chen ou Yang Lu Chan qui avaient adapté en leur temps leur art pour enseigner aux Empereurs, les Maitres des années cinquante s’adaptent aux changements sociaux culturels… Le changement est inéluctable et cette idée imprègne toute la philosophie chinoise.

 

Une naissance difficile :

La forme 24 est la forme de base, passe partout. Largement diffusée, cette forme est sans doute la plus pratiquée.

Elle reçoit aussi l’appellation contrôlée « Forme de Pékin » ou « Petite Forme » -par opposition à la forme longue (108).

Se sont retrouvés une première fois Chen fa Ke (style Chen) Wu Tu Nan (style Wu) Li Tian Ji (style Sun) Gao Rui Zhou (style Li) Tian Zhen Feng et Zhang Wen Guang (style Yang)… ainsi que l’historien Tang Hao. La forme qui sortit de leurs réflexions s’avéra trop compliquée !

Un nouveau groupe d’experts dont Tang Hao et Li Tian Ji se retrouve en 1956 au sein de la  Commission Chinoise des Sports : leur mission (elle n’était pas impossible cette fois et ils l’ont acceptée) était de simplifier la forme Yang « longue », 108 mouvements.

Il en ressortit cette fois une forme de 24 mouvements tout à fait « praticable ». Elle n’est donc pas très ancienne !

PHOTO Xiao Long

Un peu d’histoire…

Le gouvernement, qui depuis 1953 avait dans l’idée de promouvoir le Wushu, souhaitait rendre populaire une forme courte, accessible à tous qui serait introduite dans l’éducation.

Ce n’est donc pas un hasard mais une volonté : La Chine des années cinquante a besoin de faire oublier les écoles ésotériques et sectes secrètes d’arts martiaux de l’époque précédente. Elle désire gommer les marques de spiritualités trop envahissantes. Pourtant, dans le souci de se démarquer de l’Occident, elle doit renouer avec une tradition typiquement chinoise et cherche ce qui dans la mémoire populaire fait l’identité de ce vaste territoire. Médecine chinoise, Qi Gong et Tai Ji Quan en font partie, mais trop estampillés « taoïstes ». Trop élitistes aussi à cause de leur complexité, et… voilà qui va complètement à rebours d’une politique où l’on souhaite que tout le peuple puisse accéder à ces disciplines.

Pourquoi  24 mouvements ?

Il fallait une forme facile et dépourvue de signe (extérieur) de « combativité » : une forme sage. Enseignée à tous, elle supplantait les autres formes existantes (survivantes ?)

Une forme qui ne dure pas plus de 10 minutes pour que cela n’empiète pas trop sur le temps de travail, car cette forme était pratiquée par tous, collectivement dans l’entreprise : on entretenait sa santé et créait en même temps un esprit « de groupe ».

 

PHOTO Xiao Long

« Forme de Pékin, ça ne vaut rien » !

Restons zen!! Le raccourci est un peu saisissant, mais c’est une idée qui court… Pour les « durs de durs », les « vrais de vrais » (si, si, il y en a)!, qui d’ailleurs souvent ne connaissent que la forme « ancienne », ou « longue », ce bricolage de forme est sans valeur. On peut le concevoir, si on est attaché aux seules origines (quoique, elles sont bien lointaines… est-on bien sûr que l’on pratiquait ainsi ?).

Mais tout n’est-il pas que changement ? (mauvais esprit ce dragon Xiao Long !).

La forme 24 est « simplifiée », édulcorée, bref, c’est une forme light… Comme toute forme, elle apporte au corps et à l’esprit des bienfaits certains. Les enseignements techniques sont là aussi. Alors que lui reproche-t-on ?

De ne pas être assez vieille ? (Ah, les jeunes, on leur en veut toujours !).

De ne pas porter le tampon d’UN seul Maitre ? (Ben voilà, le travail de groupe est dénigré !).

D’être trop courte ? (Allez, soyons de mauvaise foi jusqu’au bout : on peut faire trois ou quatre fois la 24 sans s’arrêter et paf ! en voilà une de forme longue…).  

D’être une forme « gouvernementale » ? Elle a quand même eu le mérite de rendre accessible au plus grand nombre le Tai Ji Quan… y compris à nous, Occidentaux qui ne sommes pas forcément du genre à prévoir un plan quinquennal pour apprendre une forme longue…

Bref, Xiao Long en est persuadée, cette forme a ses mérites et son intérêt, tout comme d’autres formes plus courtes ou plus longues, en fonction de ce que l’on recherche dans le Tai Ji Quan, en fonction du temps que l’on a à accorder à notre pratique, en fonction de nos états d’âme, de notre santé… Il n’y a pas de bonne forme, de mauvaise forme…

Il n’y a donc pas de « jugement » de valeur à porter, il n’y a qu’à  pratiquer … C’est ça l’important !

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
2 décembre 2023 6 02 /12 /décembre /2023 16:00

 

Il y a de multiples façons de pratiquer le Tai Ji Quan.

Il y a l’approche classique :

Lorsqu'on est seul, on fait un enchainement que l'on a mémorisé et il n'est pas exclu que l'on se demande, si la position est correcte, si la finition est valable.

Si on est en groupe, il n'est pas exclu que l'on jette un coup d'œil aux voisins, afin d'accorder notre rythme (dans le cas n°1) ou pour s'assurer que le mouvement suivant est bien celui auquel on pense (cas n°2) ou encore... pour connaitre la suite (cas n°3, ce qui signifie que l'enchainement n'est pas encore bien "imprimé" dans les circuits).

 Et l’approche, disons, moins classique :

On peut aussi réduire le groupe et travailler à deux - en face à face - et en miroir. Un excellent exercice !

- Et voilà, ça y est, encore une invention bizarre, un vrai  casse-tête "chinois"!

 

PHOTO Xiao Long

 

Et bien, non, pas du tout, ce serait même plutôt l'inverse, m'affirme Xiao Long avec un grand sourire de dragon! Il n'y a rien à "faire" pour l'imitateur, il n'a qu'à... imiter!

Comment ça marche:

Il y a un modèle:

Et il est - comme tout modèle - exemplaire (et ce quoiqu'il advienne!). Ce modèle pratique la forme, comme à son habitude, avec soin, précision, intention... conscient de sa qualité de modèle, il est attentif à chaque instant. ET…

Il y a le miroir:

Le miroir, c'est à dire le partenaire placé en face, est le reflet de l'original. Il se laisse porter par l'image du mouvement et imite- en miroir.

Il n'y a pas à réfléchir (enfin, au sens de raisonner...), il n'y a pas à chercher la droite, la gauche, le haut ou le bas... On se laisse guider par le modèle. A tel point que si le partenaire "se trompe", fait un pas de plus, un nuage de moins... le miroir fait de même. Il ne devrait même pas s'en rendre compte!

Il n'est pas là pour "corriger" le modèle, ni pour juger la prestation du modèle (Oh! il va trop vite! -  Oh! Il est trop lent! -  Oh, il a fait une bourde!...). Il n'est pas là pour se gratter la tête et faire la forme "inversée", ou "à l'envers"... ou quoi que ce soit de compliqué. Il est juste là. Pour se laisser porter.

L'oeil perçoit le mouvement dans sa globalité, le corps imite.

On fait confiance à son modèle, on le suit sans se poser de questions.

Cet exercice sans doute ne ralliera pas tous les suffrages: certains diront que ça ne sert à rien, que c'est de la maltraitance de forme codifiée... C'est une façon de voir.

L'autre façon est de tester cet exercice et de faire le point sur ce qu'il peut apporter au modèle : celui-ci sera sans doute plus à ses mouvements, que d’habitude, plus précis dans les finitions, prenant en compte son partenaire, et ayant à cœur de l’aider , et se rendre compte de ce qu'il peut apporter à "l'imitateur" qui abandonne le raisonnement, fait confiance à son partenaire et lâche prise.

 

PHOTO Xiao Long

 

La difficulté majeure est que l'on aime contrôler ce que l'on fait. Il n'est pas naturel d'abandonner le volant... Mais lorsqu'on y arrive, on éprouve un réel bien-être et on peut être fier de ce tour de force!

 

ATTENTION: pratiquer face au miroir de sa salle de bain est un exercice différent! Avantage, le reflet est absolument parfait, imbattable pour la synchro !

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 15:13

 

Dans les années 50 est née la volonté de donner quelques repères fixes pour la pratique du Tai Ji Quan, car de nombreuses écoles de non moins nombreux styles étaient tentés de « tirer la couverture » à elles en affirmant pratiquer de la bonne façon (sous-entendu à peine voilé : les autres, eux ne pratiquent pas comme il faut…)…

Ceci dit entre nous, certains aujourd’hui encore pensent qu’il n’existe qu’une seule façon de faire : la leur… Ce qui témoigne d’une certaine… disons, étroitesse… d’esprit un peu paradoxale tout de même avec nos disciplines où l’on recherche l’amplitude… (Aparté de Xiao Long fini !)

C’est ainsi que l’on assiste au développement d’une nouvelle forme dite « simplifiée » (简化太极拳 – Tian Hua Tai Ji Quan).

 

PHOTO Xiao Long

 

 Li Tian Ji  est l’homme qui a initié le mouvement. Pour lui les « 9 fils du Dragon avaient produit 9 variations », 九子九 – Jiu Zi Jiu Yang, c’est-à-dire que le maitre avait formé de bons étudiants qui avaient évolué chacun de leur côté et dont l’enseignement n’était plus fidèle à celui de leur Maitre initial. Ce qui est normal, car chacun finit par personnaliser en fonction de sa propre vision/sensation de la discipline.

Il était important d’éviter une trop grande dérive, et il fallait sauvegarder les techniques. Pour ce faire, Li Tian Ji met au point la forme 24 en 1956, fondée sur l’ancienne forme traditionnelle, dans le droit fil de l’enseignement des écoles d’arts martiaux familiales.

Certains étudiants cependant  n’avaient aucune envie d’apprendre cette nouvelle forme, seuls quelques-uns donc suivirent ce nouvel enseignement.

Li Tian Ji  a commencé la pratique des arts martiaux enfant, il est devenu l’entraineur de la 1ère équipe nationale de Chine. Il est surnommé le « Père du Tai Ji Quan contemporain ». Il a aussi créé la forme 32 épée…

La famille Li  est connue – plus en Chine que chez nous bien sûr - Li Tian Ji était l’oncle de Li Deyin (donc, Grand-oncle de Faye Li Yip qui représente à l’heure actuelle la tradition familiale en Europe, qui est installée en Grande-Bretagne et avec laquelle Xiao Long a eu la chance de pouvoir travailler.)

PHOTO Xiao Long

 

La forme simplifiée en 24 mouvements a été suivie de la 88, de la 66, de la 48 puis de la 42 et ainsi de suite… l’idée étant toujours de donner une image nette des techniques pour éviter les pratiques chaotiques et fantaisistes. C’est une forme de « standardisation » au sens positif de terme: c’est un fil rouge.

Nous savons tous que le temps a tendance à éroder nos mouvements, il faut juste veiller à ce qu’il ne les déforme pas… conserver une bonne position et rester fidèle aux techniques de base, pour que le mouvement soit « juste » et compris.

Forme 24, voir:

https://www.taijiqigongevreux.com/videos/fengyulong/formes-de-tai-ji-quan/

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 12:48

 

Il y a les pour, il y a les contre, il y a ceux qui n'en pensent rien et ceux qui n'en pensent pas moins!!  

Quelle est la place de la musique dans notre pratique?

 

PHOTO Xiao Long

A proscrire?

 Quelle est la place de la musique dans notre pratique?

Certains pensent que la musique n'a pas sa place ici et qu'il vaut mieux s'en passer et rester concentré sur l'essentiel: la forme, le silence... Il est bien rare de pouvoir se plonger ainsi dans la tranquillité même si on a la chance de pratiquer en extérieur.

La forêt elle-même recèle bruit d'avions, de voitures sur les routes plus ou moins lointaines, de...tronçonneuses (un vrai massacre!)… sans parler de certains joggeurs bavards qui parlent plus qu’ils ne courent !

 

 Mais après tout, le bruit, c'est aussi la vie (Bon, je ne vous conseille tout de même pas de vous installer sous une deux fois trois voies aux heures de pointes -encore que- j'ai pu voir la chose de mes propres yeux (écarquillés) à Guan Dong...).

Et puis, si la concentration est réelle, on oublie finalement ce qui se passe autour. Donc la musique n'est pas une nécessité, c'est sûr.

Et être à l'extérieur est un "plus" sans conteste pour renouer plus simplement avec cette fameuse Nature!

On peut aussi penser que la musique est une "distraction" qui nous sort de notre "intérieur": les pensées glissent, on écoute la mélodie et on ne sait plus ce que l'on fait, on n'en est pas aussi conscient.

 

PHOTO Xiao Long

Ouaip! Ce n’est pas faux...P'têt'ben... (Ai-je bien exprimé le doute...?)

 

 A prescrire alors?

Pourquoi pas? Il peut y avoir des avantages à pratiquer en musique.

La détente: A condition d'éviter "La chevauchée des Walkyries" et Nirvana (si ça, ce n'est pas un paradoxe!!!), la musique aide à la relaxation. C'est un sas entre deux réalités, celle du quotidien et celle de la pratique. C'est une sorte de cocon douillet, on est là, on est bien, c'est confortable, on peut se laisser (enfin!) aller...

Le bon rythme: bien choisie, la musique induit un rythme et calme le jeu (pour éviter de dérouler sa forme 24 en 1 minute chrono!)

 

Comment la choisir? Xiao Long a bôôôôcoup de mal à trouver de bonnes musiques! Les musiques chinoises sont agréables, car en plus de nous détendre et de ralentir le rythme, elle nous plonge dans un peu de Chine lointaine (pour pas cher!).

Oui, mais... car il y a un mais!

Les musiques traditionnelles sont parfois très "enlevées", le rythme rapide, la mélodie joyeuse... sympa, mais pas vraiment ad hoc pour se mouvoir avec la fluidité du nuage dans le ciel...

On court un peu moins de risque avec les musiques de relaxation, on en trouve un peu partout, y compris dans les ... jardineries (ces magasins qui font même des plantes entre deux bougies, un coussin et trois casseroles !

Certaines sont franchement psychédéliques, ou glauques à vous plomber un moral de fer... Rien que d'y penser Xiao Long en a les écailles frémissantes!!!

Toute musique qui vous plait ou vous parle fait l’affaire et en fonction de votre humeur de votre envie de pratiquer plus ou moins rapidement…

                              🎻

Alors ? 

 Ni pour, ni contre : il y a des moments où la musique a son utilité et il est parfois très agréable de synchroniser une forme à une musique qui parfait l’harmonie des déplacements. Alors, si on en a envie, pourquoi s’en priver ? Il y en a d’autres, où l’on préfère le silence et alors, pourquoi s’en priver ?

 

                      📯🎵

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Recherche

 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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