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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 16:51

Qingmingjie, est au départ la fête de "pureté et lumière", 24ème période du calendrier agricole chinois. Les 15 premiers jours d'Avril semblent avoir pour caractéristique une pureté de l'air et une qualité de lumière qui au sortir de la mauvaise saison annonce le début des travaux des champs. C'était donc le moment où les paysans se préparaient au travail et vérifiaient leur matériel avant de passer à l'action.

C'est vers le 5 avril cette année que se situera Qingmingjie (清明節). Ce jour, férié à Taïwan,  est devenu celui du nettoyage des tombes. Cette fête durait autrefois plus longtemps, une quinzaine de jours au cours desquels divers rituels étaient accomplis
. Elle s'inspire de deux anciennes traditions:
Shangsi , 上巳, qui dès le début de l'ère chrétienne était la fête destinée à apaiser les âmes errantes et les démons, et se transforma en promenade au milieu des tombes, équipé de branches de saules aux vertus apotropaïques.
Hanshi , 寒食, coutume des Han de l'Ouest, qui devaient "manger froid" pendant plusieurs jours, en plein hiver, ce qui n'était pas idéal pour la santé, en l'honneur d'un grand personnage, Jiezitui ministre du Duc Wen de Jin. Le fameux Cao Cao aurait pour cette raison déplacé la fête en avril. Cette tradition du "manger froid" semble ne plus être observée très assidument...


Une légende populaire, dont il doit certainement exister quelques variantes, raconte que Jiezitui (介子推) -période des Printemps et des Automnes- était un modèle d'intégrité et de piété filiale.
Il aurait suivi en exil l'héritier du trône chassé par un  traître (évidemment!) et lui offrit même à manger un morceau de sa chair pour que celui-ci survive!
 Mais une fois le danger passé et sa place retrouvée, le nouveau souverain 
"oublia" son bienfaiteur. Un jour, retrouvant la mémoire et mû par le remords, il le fit rechercher et apprit qu'il vivait misérablement dans la forêt avec sa vieille mère. Mais, on ne le retrouvait pas. Quelqu'un  eut la riche idée (!) de mettre le feu à la forêt pour le faire sortir. Et bien sûr,  il y brûla vif avec sa mère.
Le Duc ordonna alors qu'on lui rende un culte et qu'on s'abstienne d'allumer du feu lors de l'anniversaire de la mort de Jiezitui. Et l'année suivante, revenant en pèlerinage sur les lieux, le duc découvrit une pousse de saule à l'endroit où Jiezitui était mort. Il la ficha dans sa coiffure, et les années suivantes, chacun prit l'habitude d'accrocher une branche de saule à sa porte en souvenir du héros.


 

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Published by Xiao Long - dans CULTURE
26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 13:26

A la fin de notre repas de nouvel an, qui aura, je l'espère laissé de bons souvenirs à tous  - y compris à ceux qui ont découvert la "salade de méduses" et en sont restés... médusés (d'accord, elle est facile, mais il fallait oser...!), on nous a aimablement offert à tous des mandarines.
Pourquoi? Et pourquoi pas des bananes? Voilà la question!
La mandarine est un cadeau traditionnel pour le jour de l'an. En Chine, elles servent de décoration et il est fréquent à cette période de voir dans les maisons de petits arbustes chargés de ces fruits.


 

PHOTO Xiao Long

 

Mandarine se dit "橘" (jü), ce qui ressemble beaucoup à "吉"ji qui signifie propice ou bon signe. Ce sont les mandarines du bonheur 福橘, on ne peut donc pas s'en passer pour célébrer une nouvelle année!
Ainsi, dans le sud de la Chine, lorsqu'on rend visite à des amis à l'occasion du nouvel an, on offre rituellement des mandarines. Il est dit que si on en reçoit 4 en cadeau, il faut en redonner 2... Comme nous en avions une pour deux, le partage s'est effectué selon les règles...
Il semble que le mandarinier était un arbre très apprécié dans la Chine ancienne. Son fruit, la mandarine est symbole de longévité, de noblesse et était réservé aux dignitaires (les mandarins!)... Certains évoquent la couleur des robes des mandarins, qui auraient donné le nom de "mandarines", mais il ne faut pas oublier que les mandarins, selon leur rang (de la 1ère à la 9ème classe!), portaient un vêtement différent (pourpre, rose, vert, indigo), et cette explication parait un peu légère...


 

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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES
8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 15:08

Le Nouvel An chinois  ( 农历新年 : nónglì xīnnián) ou « passage de l’année »  est le premier jour du premier mois du calendrier chinois. C'est le début de la fête du printemps ( 春节 ; pinyin : chūnjié) qui se déroule sur quinze jours et s’achève avec la fête des lanternes ( 元宵节 ; pinyin : yuánxiāojié).


Le calendrier chinois est un calendrier luni-solaire, la date du Nouvel An chinois dans le calendrier grégorien varie donc d'une année sur l'autre, mais tombe toujours entre le 21 janvier et le 20 février: cette année ce sera le 14 février, et les préparatifs vont déjà bon train et en France aussi, comme peuvent en témoigner les rayons dévalisés des supermarchés du 13ème à Paris!


Devant les magasins des lampions rouges sont suspendus, on vend des branches de forsithya, de cerisiers, d'orchidées, des lotus bien sûr, sans parler des décorations en papier, ou en carton où le rouge et le doré dominent. 


On nettoye la maison, on achète des habits neufs, beaucoup de choses à grignoter en famille : gateaux, graines de pastèque, fruits secs, bonbons, fruits confits ... on affiche un peu partout des souhaits écrits sur papier rouge, symbole de chance.  on retrouve le plus souvent les caractères (福) bonheur, ou chūn (春) printemps, souvent collés à l’envers car renverser ( 倒 dào) est homophone de arriver ( 到 dào) et c'est bien ce que l'on souhaite: que le printemps et le bonheur arrivent avec une nouvelle année. 
 

Photo Xiao Long


Traditionnellement, de chaque côté des montants de la porte d’entrée, on colle une bande de papier rouge sur laquelle est écrit un vers ; les deux vers se répondent et constituent une inscription parallèle.
Au diner on choisira de préférence des plats symboliques : Ainsi
le poisson ( 魚 ), homophone de surplus ( 馀 ), doit être présent pour garantir qu’on ne manquera jamais de rien ; certains prennent même soin de ne pas le finir, afin de rendre plus complètement son sens symbolique. Dans le nord de la Chine, on sert en principe un plat de raviolis (jiǎozi 餃子 / 饺子 )car leur forme évoque celle des yuánbǎo (元寶 / 元宝 ), lingots anciens. Le dessert traditionnel est le niángāo ( 年糕 ), « gâteau de l'An » ; gāo, gâteau, est homophone de grandir, et en manger constitue un gage de croissance dans tous les domaines souhaités.

On offre des enveloppes rouges contenant de l'argent. On fait éclater des pétards pour faire fuir les mauvaises influences et l'on se couche le plus tard possible, ce qui est un gage de longévité.

Certains pourraient trouver tout ça très kitsch... Xiao Long apprécie beaucoup cet affairement, cette ambiance colorée, vivante qui annonce le printemps!
Car il arrive:mais oui!  les premiers crocus montrent leurs nez dans nos jardins...

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Published by Xiao Long - dans CULTURE
24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 12:10

Pour nous la Tortue est associée au ... lièvre! Elle va doucement, mais sûrement. On connait bien l'histoire!
La Tortue (Gui) marque plus fortement la civilisation chinoise: les premières traces d'écriture (il y a - quand même - 3500 ans!) étaient gravés parfois dans la pierre, souvent sur des carapaces de tortues lorsqu'on voulait les conserver pour l'éternité. Les 214 clés* (seulement?) de base (ah, bon!) permettant l'élaboration de l'écriture chinoise ont été tracées sur des carapaces! 
                      
La longévité exceptionnelle des tortues et la stabilité des carapaces à travers les siècles intriguait les devins qui finalement décidèrent que les dessins de la carapace cachaient tous les secrets de la Terre et du Ciel, annonçaient l'avenir ou pouvaient permettre de communiquer avec les ancêtres (scapulomancie, mais oui, ça existe! On posait une question aux ancêtres, on exposait un morceau de carapace aux flammes et les craquelures qui apparaissaient alors étaient interprétées).
La Tortue est l'allégorie du monde: une fois sur le dos (pas confortable pour la Tortue!), son ventre forme un carré, la Terre, le Monde, le carré du centre représente la Chine. La carapace  qui dépasse autour est ronde, c'est le Ciel.

 

Photo Xiao Long


 
Depuis longtemps avoir une tortue sous son toit protège la famille et le foyer. Les temples taoïstes et bouddhistes possédaient tous des tortues. Symboliser la protection est logique, avec sa grosse carapace, la tortue est bien à l'abri! Elle symbolise aussi la stabilité, la longévité, l'immortalité et la sagesse (qui va de pair avec la longévité?).
La Tortue est associée au nord, à l'eau, au noir.
Dans la légende, le monde est porté par 4 éléphants, eux mêmes portés par... une Tortue.

* clé: pour distinguer des caractères identiques ayant des sens différents, l'écriture chinoise utilise les clés, qui ne se prononce pas...

   
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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES
16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 17:06

Le Wu Wei  (无为) est un concept taoïste qui littéralement signifie "sans" "action", souvent traduit  en français par "non agir". 

 

 On se dit alors que tous les chats sont des adeptes du Wu Wei puisqu'ils passent leur temps en boule sur leur coussin, si ça n'est pas du non agir, ça! On pourrait donc croire qu'il n'est question que de repos, de paresse, d'inertie ou de passivité, ce qui, il faut l'avouer, nous conviendrait assez bien en cette saison!


Mais non, c'est raté, on a tout faux!! Ce n'est pas aussi simple. Le Wu Wei irait-il à l'encontre du Taoïsme qui, au contraire invite à la mise en mouvement, puisqu'il faut s'engager sur la Voie?! Alors... C'est à n'y rien comprendre!
      
                                         
"Non-agir", ce n'est pas ne rien faire, mais plutôt faire à bon escient et en accord avec la Nature. Il ne s'agit pas d'insouciance ou de laisser-faire, mais de se mettre à l'écoute des rythmes de l'univers: on ne s'agite pas,  on ne court pas dans tout les sens pour faire avancer de lointains projets, on ne calcule pas, on s'économise.

De toute manière, ce qui doit arriver, arrive. C'est un peu notre "Tout vient à point à qui sait attendre"... (proverbe non chinois pour une fois). 


Pas de réponse disproportionnée, on ne fait que ce qui doit être fait, spontanément. On est intérieurement disponible et l'on obéit à une "Volonté Céleste" ou une "Intelligence universelle"...  

Ce concept apparait dans le yi jing et le Laozi. On y retrouve souvent l'image de l'eau. Comme l'eau coule et s'adapte au terrain ou se transforme selon le climat, sans jamais perdre pourtant sa nature profonde, les évènements surgissent, on y réagit... en gardant la juste mesure.

Le chat dort, la souris passe, l'oeil s'ouvre: s'il n'a pas faim... l'oeil se referme.
... Voilà une belle idée, et l'on voudrait être capable plus souvent de Wu Wei!  


 

PHOTO Xiao Long


 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG

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