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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 18:20

La boxe du startège Sun Bin (Sun Bin Quan) mérite le détour. Connue sous le nom de "boxe des longues manches"(Chang Xiu Quan), on imagine déjà mieux la chose: les pratiquants de cette boxe avaient coutume de s'entrainer avec leurs manches s'étirant jusqu'à leurs doigts.

 

Et ceux qui ont lu quelques romans de Van Gulik, savent que sous la dynastie des Tang, les femmes qui évoluaient dans les milieux à risques, chanteuses, courtisanes, prostituées, apprenaient à frapper les importuns avec leurs longues manches lestées avec des oeufs de fer (et pas en chocolat!!!).

Dans le roman "Le motif du saule",une acrobate utilise ses manches pour tuer un agresseur, avant de casser le bras d'un autre! Un seul coup, bien placé, les libérait des admirateurs trop empressés...Discrétion et efficacité assurées!

 

PHOTO Xiao Long

 

Il existait aussi dans la panoplie vestimentaire des écharpes plombées, armes insoupçonnables, souvent utilisées par les tueurs à gages chinois. D'un mouvement sec, ils étaient capables de broyer la gorge d'un adversaire, comme on peut le lire dans "Meurtre à Canton".

Il est vrai que cela "plombait" un peu l'ambiance... si on peut dire!

 

La "boxe du Général Sun Bin" est une boxe du Nord, créée selon la légende par ledit général (380-316 av J-C), que l'on confond souvent avec Sun Zi (544-496 av J-C), auteurs tout deux d'un ouvrage nommé l'Art de la guerre.

Ce texte semblait être perdu, on doutait même de son existence, jusqu'au jour où l'on découvrit dans un tombeau des han de l'Ouest, en avril 1972, à Yinqueshan, dans le district de Linyi, province du Shandong, des lamelles de bambous, sur lesquelles était retranscrit non seulement les texte de Sun Zi, mais aussi celui de Sun Bin! Cela permit de distinguer nettement les deux auteurs et leurs spécificités.

 

Ce style n'apparait néanmoins, historiquement parlant, qu'à partir de la dynastie des Qing, lorsque Zhang You Chun l'enseigna à Yang Ming Li. On le pratiquait à Qingdao(province du Shangdong) où il est resté populaire.

Il existe plus de 14 formes en Sun Bin Quan. Ce sont les trois premiers enchainements qui sont connus sous le nom de "boxe des longues manches".

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 17:05

Le printemps s'installe et les papillons commencent à pointer les antennes... Le papillon a deux ailes... et une double symbolique:

D'abord, son nom "Tie" est un rébus homophone pour "Tie" qui veut dire avoir entre 70 et 80 ans!!! Ainsi offrir un objet orné d'un papillon suggère que l'on souhaite à son destinataire "honneur et richesse jusqu'à 80 ans"(euh, après...on verra!). Le papillon sortant de sa chrysalide représente le souhait de longue vie et symbolise parfois "l'aventure céleste promise au ver de terre que nous sommes".

 

Il est aussi symbole d'amour indissoluble comme le relate ce conte:

Deux jeunes gens, amoureux (bien sûr), ne furent pas autorisés à se marier (ah la la!, encore des parents qui ne comprennent rien!). Le jeune homme tomba malade et trépassa. La jeune fille allait pleurer sur la tombe du jeune homme lorsque la terre s'ouvrit: la jeune fille se laissa aller dans la tombe pour rejoindre son amant. L'année suivante, au printemps, deux papillons en sortirent et voletant de fleur en fleur, ils atteignirent Formose, que l'on surnomme depuis "le Royaume des papillons".

Moins dramatique, un autre conte existe: il nous parle d'un étudiant qui partit un beau matin à la chasse aux papillons. Pris par sa quête, il se retrouva par inadvertance dans le jardin d'un haut fonctionnaire. L'étudiant y rencontra la fille de celui-ci, d'une beauté envoûtante, il ne pouvait en être autrement... Il en tomba amoureux aussitôt!

 

Plus rarement, le papillon est le voeu d'unir bonheur terrestre et céleste, en particulier dans les dessins représentant des enfants jouant avec des cerf-volants en forme de papillon...

 

La prochaine fois que vous voyez passer un papillon… dites vous qu’il vous souhaite longévité et bonheur… ou contentez vous d’en admirer les couleurs, c’est déjà un bonheur !!!

 

Photo Xiao Long

 

 

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 11:48

On a parfois bien du mal à s’y retrouver…

Il y a La Forme:

On parle de LA Forme, de la forme traditionnelle (108), de la forme longue (108), du grand enchainement (108), de la forme originelle (108,  « intégrale » -?- je ne sais pas trop, sans doute avec plein de petits secrets ?), de la forme ancienne (108, toujours celle de Yang Lu Chan, fondateur du style Yang)… Bref, moi, je n’y vois qu’une forme apparente, la forme 108 mouvements de Yang Lu Chan…

 

 

Le style « Yang » est très riche, de nombreux maîtres ont laissé leurs empreintes… et leurs enchainements spécifiques : Chen Man Ching, Yang Sau Chung, Tung, Wang Ien Nien… et de nombreuses écoles sont nées… Il semble juste que certains tiennent à une appellation plus qu’à une autre… Mais de toutes les façons, l’important est LA pratique, le reste n’est souvent que guerre de « clochers » (enfin, de pagodes…). A quand une A.O.C?

« Bu hao yi si »  par avance, car je n’ai certainement pas été complète sur  ce sujet… Et il faut admettre que les informations sur la/les forme(s) – ne se bousculent pas vraiment et pourtant Xiao Long s’y est usé les griffes !…

 

Et puis, il y a les formes… Nous ne parlerons que de celles à mains nues que Xiao Long connait.

 

Alors, c’est parti !

 

En 1949 la République de Chine voit le jour.

En 1956 la forme 24 mouvements est crée par des experts réunis par le gouvernement. Parmi eux des représentants de la famille Yang. Cette forme vise à simplifier l’ancienne forme traditionnelle du 108. Le but est de la rendre accessible à tous, et l’introduire dans l’éducation de toute la population. La forme dite - forme de Pékin- se répand, non sans critiques (c’est une forme « politique », « officielle », « codifiée »…).

C’est cependant la plus connue à travers le monde.

 

En 1957, donc peu après, une forme longue comprenant 88 mouvements est proposée. C’est une forme officielle, codifiée, une simplification de la 108. La forme 108 est la forme « ancienne » de Yang Lu Chan et Yang Chen Fu.

Cette forme 88 est un tout petit peu différente de la forme 85, mise au point par Yang Zhen Duo (la forme 103 « redécoupée » par Yang Zhen Duo et Yang Jun, son petit fils, actuels représentants de la famille Yang.)

85 et 103 sont donc très proches de la 88. (C’est bon, on suit toujours ? Ou il vous faut un boulier ?)

 

 

En 1979,  la forme 48 est crée par des experts dans les 5 styles majeurs (Yang, Chen, Wu, Wu-Hao, Sun), appelés par le Ministère des Sports. Le 48 représente plus de difficultés que le 24, il est très technique, très équilibré, vivant, riche en déplacements et varié (Xiao Long l’aime beaucoup !! mais... le trouve plus dur, que l'enchaînement 88 dont la difficulté essentielle reste la mémorisation et la concentration sur la durée - une vingtaine de minutes ou plus si affinités...). C’était l’ancienne forme de compétition.

 

 Le 42 est crée en 1989 pour la compétition, plus rapide que la forme 48, elle a dû faire plaisir aux juges qui apprécient les épreuves plus courtes… C’est qu’en Chine, les participants sont un tout petit peu plus nombreux que chez nous… les journées doivent être bien longues derrière une table (et à noter ! pas à pique-niquer… !). La forme 42 est proche de la forme 48, elle aussi donc utilise les 5 styles. Elle apparaîtra pour la première fois « sur scène » en 1991.

 Les formes 42 et 48 n'étant pas "pur sucre", enfin "pur Yang", elles se positionnent un peu à part et ne sont pas considérées comme des formes "traditionnelles".

 

A la fin des années 1990 sont crées les formes  8 et 16, afin de développer les Arts Martiaux Chinois. Ce sont des formes pédagogiques. Quoi que l’on pense des codes et des simplifications, il faut avouer que ces formes rendent accessibles au plus grand nombre la pratique du Tai Ji Quan, qui ne cesse d’évoluer.

En cela, ces formes respectent la tradition, puisque depuis le départ, "la" puis "les" forme(s) ont été modifiées pour s’adapter à leur « public » et à leur époque. C'est probablement pour cette raison que  le Tai Ji Quan est toujours aussi présent à travers le monde et ...  il restera sans doute encore longtemps présent dans le quotidien de milliers de personnes…

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 14:45

Qīxī (七夕, la nuit du septième mois) ou qǐqiǎo jié (乞巧) est sans doute ce qui se rapproche le plus de notre St Valentin.  Le Japon célèbre également cette fête sous le nom de Tanabata, célébrant la rencontre de Orihime, l’étoile Véga,  et de Hikoboshi, l’étoile Altaïr.

Qixi tombe le septième jour du septième mois lunaire du calendrier chinois. Elle est donc également connue sous le nom de jour du double sept. Dans la tradition, les jeunes filles  faisaient  la démonstration de leurs compétences domestiques ce jour-là, et des rituels leur permettaient d'augurer de leur avenir matrimonial.

 Dans le passé, elles organisaient une cérémonie pour honorer Zhi Nu (voir la légende) et lui demander sagesse, dextérité et un mariage heureux.
Dans certaines parties de la province du Shandong, les jeunes filles offraient des fruits et des pains. Si des araignées tissaient une toile sur les objets sacrificiels, alors les prières étaient exaucées.
Dans d'autres régions, sept amies très proches se réunissaient pour faire des raviolis. Dans trois d'entre eux, elles mettaient une aiguille, une pièce de monnaie en cuivre et une datte rouge. Ces objets symbolisent respectivement l'agilité des doigts, la chance et un mariage proche.
Dans la Chine ancienne, il fallait être habile et astucieuse pour faire une bonne épouse et une bonne
mère… (No comment)

 

La Légende :

Une légende est liée à cette date particulière : « Le Bouvier et  la Tisserande ».

Niu Lang, un jeune bouvier, passant près d’un lac, surprend sept sœurs fées en train de se  baigner. Encouragé par son compagnon, le bœuf, il vole les vêtements des fées, se dissimule et attend.

Les sœurs fées (ne voulant pas se …mouiller ?) demandent alors  à  la plus jeune (et la plus belle bien sûr !), Zhi Nŭ, d’aller chercher leurs vêtements. Elle sort donc de l’eau. Niu Lang la surprend. La fée se voit dans l’obligation d’accepter  la demande en mariage de Niu Lang qui l’a vue ainsi dénudée. Ils vivent heureux ensemble et ont deux enfants (happy end ?).

Mais… la déesse des Cieux découvre qu'un simple mortel a épousé une des jeunes fées. Furieuse, elle prend son épingle à cheveux, et grave une large rivière dans le ciel pour séparer éternellement les deux amoureux (symbolisant les deux étoiles Véga et Altaïr), formant ainsi la Voie lactée.
Zhi Nŭ doit alors rester de son côté de la rivière, travaillant tristement sur son métier à tisser. Niu Lang la regarde de loin et prend soin de leurs deux enfants.

Cependant, une fois par an, ayant pris en pitié les amoureux, les pies se rassemblent et volent vers le ciel afin de former un pont,  permettant ainsi à Niu Lang et Zhi Nŭ  de se retrouver pour une unique nuit, la septième nuit du septième mois.

 

PHOTO Xiao Long


Aujourd’hui :

Cette année, cette fête aura lieu le 6 aout 2011.
Ces dernières années, avec la diversification des modes de vie, la Saint-Valentin est l’une des deux fêtes occidentales (l’autre est Noël) les mieux accueillies par les Chinois. Comme d’autres fêtes occidentales, la Saint-Valentin a fait ses débuts aux premières années de la décennie 1990. C’est surtout dans les grandes villes que l’on célèbre cette fête, dans les campagnes, on est encore loin de tout ça !
La presse et Internet n’hésitent pas à faire couler beaucoup d’encre, même un mois avant ces deux fêtes. Les uns mènent des discussions sur les idées les plus originales pour les célébrer. Quant aux commerçants, ils ne perdent pas une occasion de faire de la publicité…

Le marché des fleurs est très animé pour la Saint-Valentin. La rose revêt une signification particulière et coûte évidemment assez cher (deux ou trois fois plus cher qu’en temps ordinaire et son prix peut être multiplié par cinq ou six le jour même de la fête). L’année dernière, le prix d’une sorte de rose bleue a atteint 180 yuans la tige (alors que le lotus est si joli !!!). Sur  un marché de la ville de Nanjing, on en a vendu presque 10 000 !
Pour la Saint-Valentin, de grands magasins installent des comptoirs spéciaux de cadeaux ( ça, on connait !). Les restaurants occidentaux ne sont pas en reste non plus. Si l’on n’y a pas réservé de places, on n’en trouvera pas ce jour-là.

Les tenants de la tradition estiment que le 7ème jour de la 7ème lune est la date appropriée pour fêter les amoureux, même si les plus « conservateurs » pensent qu’il n’y a pas de « St Valentin » à la  chinoise : Ce n’est qu’un jour férié où les filles demandent  la sagesse à l’esprit de la tisserande.  En Chine, les fêtes importantes sont destinées à célébrer l’union de la famille ou à offrir un sacrifice aux ancêtres, à la nature et aux esprits, alors que les fêtes occidentales −Saint-Valentin, Fête des pères, Fête des mères − sont centrées sur l’humain.

Pour mieux intégrer cette fête aux habitudes chinoises, une entreprise de la province du Jiangsu a organisé un symposium pendant lequel les chercheurs ont lancé un mot d’ordre : remplacer la rose occidentale par le pois rouge ! Le pois rouge est considéré comme un objet d’amour en Chine… (Essayez voir d’offrir un kilo de pois rouges à votre chère et tendre… et attendez - ou pas ! - sa réaction….)

Au fait, pour les oublieux : c’est le 14 février!

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans CULTURE
29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 17:44
Photo Xiao Long

 

Voilà une fleur ambigüe. C'est la fleur emblématique de la 11ème lune (décembre) et ses nombreuses graines sont symbolisent une abondante descendance. Pour l'instant, il n'y a là que du positif...

 

 Lorsqu'on parle de  "pavot", comment ne pas penser à l'opium (pavot sous sa forme à dormir debout ?). Cette "boue noire" est surnommée "graine de discorde" et devient alors symbole de malignité ou de dissipation (des fumées ?).

 

Cela ne signifie en aucun cas cependant qu'il faille renoncer au pain parsemé de graines de pavot... Et puis en dehors de ce côté "obscur", il ne faut pas oublier que la médecine chinoise (et occidentale) utilise les vertus analgésiques du pavot pour calmer les malades et apaiser les douleurs: le papaver somniferum album a ses avantages...

 

La forme de la capsule du pavot rappelle aussi le bouton placé au sommet des couvre-chefs des officiels mandchous et certains y ont vu ( il faut un bon oeil!) le symbole de "précarité"

.Il ne devait pas faire bon à porter ce bonnet!

 

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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES
15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 15:43

Noir, couleur de l'hiver: il n'y a qu'à regarder les vitrines des boutiques et en broyer... Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir... C'est la couleur du froid, du septentrion, de l'eau ... un peu glauque tout ça! Et après on se demande pourquoi, on n'a pas le moral en hiver!!!

Dans le symbole taiji tu, le noir est le yin, le blanc le yang. Car, le caractère yin est associé au Nord de la colline, à l'ubac.

Photo Xiao Long

En Chine, le noir peut avoir une valeur positive ou négative. Les Chinois d'autrefois considéraient que cette couleur, couleur du fer, symbolisait un esprit droit, déterminé, désintéressé et c'est pour cette raison que dans l'Opéra de Pékin le noir est utilisé dans le maquillage des personnages historiques impartiaux (le plus célèbre est Baozheng, ministre sous les Song et surnommé Bao Qing Tian - ciel bleu - terme qui désigne aussi les mandarins intègres et éclairés.

 

Mais le noir symbolise aussi perfidie, complot. On tatouait à l'encre noire le visage des criminels dans l'antiquité,  le marquant ainsi pour l'éternité.

Dans le langage courant, l'adjectif "noir" est employé pour les choses obscures, euh, enfin "pas nettes": le taxi non officiel ou une voiture sans plaques minéralogiques est "hei che": véhicule noir; "hei hua" c'est le langage codé; "hei shi", le marché noir; "heishi hui", les triades, la mafia; "hei ren",  le clandestin...

 

Il semble qu'à l'heure actuelle, le noir devienne "tendance" en Chine: beaucoup de voitures noires y circulent, cela donne une impression de sérieux, d'importance (comme chez nous...). Les hommes d'affaires aiment porter du noir pour les mêmes raisons et sans doute parce que les grandes marques occidentales s'y implantent.

 

 

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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES
11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 16:46

  :

Souvent Xiao Long doit répondre à cette question, alors essayons de bien faire la différence:

Tai ji quan et gymnastique 

  Le Tai Ji Quan et la gymnastique se pratiquent pour  améliorer la santé par un travail physique et dynamique. On y développe également les sensations.

 

Oui, mais dans Tai ji quan, il y a Quan. Quan, c'est le poing (on le trouve aussi traduit par "boxe").  Donc, on ne fait pas dans la dentelle, car à l’origine, c’est un style martial (même s'il faut l'avouer, cela ne saute pas aux yeux du non initié... blocages, attaques sont -dans les formes- si souples et ronds qu'il faut chercher un peu...)

En gymnastique par contre, il n’y a ni attaque ni défense, ni coups de pieds ou de poings, ni clés, ni lutte... Les mouvements n’ont pas d’applications martiales (ou alors, juste par erreur, si l'on étend son bras un peu trop vite en direction de son voisin?).

Pour aider des débutants à mémoriser un enchaînement, on peut au début montrer les mouvements seuls, mais plus tard il faut expliquer pour quelle raison ce mouvement existe sous cette forme. 

Et le Tai Ji Quan est un art martial interne : il y a une dimension énergétique particulière: ce travail sur l’énergie n'existe pas en gymnastique (même si on en dépense beaucoup... contrairement au Tai Ji Quan, où le but avoué est de s'économiser!)

 

Qi gong et gymnastique :

Le qi gong ressemble bien à une gymnastique, il vise aussi à améliorer la santé  et n’est pas martial, mais il a une dimension interne de travail sur l’énergie qui n’existe pas dans la gymnastique (bis repetita!).

 

Tai ji et qi gong ont par contre beaucoup en commun : la lenteur, la régularité des mouvements, le calme, la détente, la visualisation, la synchronisation du mouvement avec la respiration, le travail énergétique...

 

MAIS le qi gong n’est pas martial, même s’il existe des démonstrations de puissance, gong fa, où l’énergie nécessaire est longuement stockée avant l’explosion, mais le coup est porté sur un objet: ce n’est pas un combat.

La force est utilisée en une fois, sur un point unique, ce n’est pas un face à face où il faut apprécier les distances, le temps…

 

Le Tai ji quan se pratique :

       Les yeux ouverts

       Debout

       En mouvement

       En enchaînement.

       En Tai ji quan, l’énergie se déplace au fil des mouvements et  va où elle est nécessaire, elle est mobilisable quand on le désire, où on le désire ( enfin, pas du jour au lendemain...).

 

 

Le qi gong se pratique :

       Yeux fermés ou ouverts,

       Debout, assis ou allongé

       Statique ou dynamique (peu de déplacements, un pas en avant ou en arrière)… Les mouvements sont isolés ou enchaînés.

      Le qi gong est l’art de concentrer, générer , utiliser  l’énergie.

  

    Il existe des exercices passifs : nei dan (élixir interne) - ou par la concentration (du centre dan tian vers les membres). Comme dans la méditation assise, la petite ou la grande circulation, le qi est généré par le dan tian inférieur, puis il est mis en circulation dans les vaisseaux…

 

    et actifs : wai  dan (élixir externe) : on génère l’énergie par le mouvement, des membres vers le centre, (le corps physique est soumis à une certaine excitation, comme le ba duan jin… Le qi , qi local, s’accumule par la posture, puis s’écoule).

 

Ces exercices servent à équilibrer les flux énergétiques dans les 12 méridiens et les 8 vaisseaux. Ils guident vers une meilleure compréhension du TAI JI QUAN : En Tai ji quan le qi est essentiel, généré extérieurement, intérieurement.

 

Le qi gong du Tai ji met l’accent sur la génération et le stockage du qi grâce à des exercices de nei dan  liés aux mouvements du corps.

 

 

Si le Qi gong apporte beaucoup au pratiquant de Tai ji quan, la pratique (d'un tout petit peu...) d'externe serait tout aussi profitable, afin de mieux capter la dimension martiale de cette discipline: mais il faut rester raisonnable et respecter nos (in)capacités physiques...

 

En revanche, dans un bon canapé... un petit film de Wuxia par-ci par-là... ce peut être une contribution honorable... pour maintenir un état d'esprit sereinement belliqueux...

 

 

 

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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 11:07

Le phénix est l’un des quatre animaux célestes, surnaturels et bénéfiques de la Chine ancienne. Si  le dragon est une savante composition amalgamant différents animaux, le phénix n'est pas en reste! Cet "oiseau" est lui aussi un cocktail de "saveurs" volatiles... Il possède une tête de coq, un cou de canard mandarin, un dos de paon, une queue de faisan et des pattes de grue.

C'est l'emblème de l’Impératrice, L'Empereur bénéficiant du Dragon. Le couple dragon et phénix symbolise la communauté conjugale et une descendance nombreuse.

.
Beauté, bonté, paix et prospérité sont aussi dans les cordes de cet oiseau!
Il est parfois associé aux idéogrammes "double bonheur" . Dans la panoplie symbolique, il ne faut pas oublier l
'immortalité: Le phénix est une des montures des immortels et de ce fait est un symbole de la vie et de l'immortalité.
On parle aussi de "Fenghuang":

En Chine, le Fenghuang (鳳凰) est un oiseau (mythique bien sûr) qui règne au-dessus de tous autres oiseaux. Pour certains le Feng serait le phénix masculin, et le Huang le phénix féminin, les deux mots ensemble symbolisant l'union et le bonheur conjugal.
Le Fenghuang s'appelle également le « coq d'août », 鶤雞, puisqu'il remplace parfois le coq dans le zodiaque chinois.

 

PHOTO Xiao Long

On trouve des Fenghuang  à "géométrie variable", amalgame de bec de coq, tête d' hirondelle,  front de volaille,  cou de serpent, poitrine d'oie,  dos de tortue, queue de poisson (et j'en oublie! Bref, des phénix de tout poils...)
 Ses plumes revêtent traditionnellement les cinq couleurs fondamentales, celles des 5 éléments : noir, blanc, rouge, bleu et jaune. Ce plumage de cinq couleurs est un rappel des cinq vertus cardinales confucéennes: droiture, bienséance, sagesse, humanité, sincérité.
Les cinq parties de son corps rappellent les cinq qualités humaines: la tête pour la vertu, les deux ailes pour le devoir, le dos pour le juste comportement au cours des rituels, la poitrine pour l'humanité, le ventre pour la fiabilité.
Son corps symboliserait aussi dit-on les "six corps célestes". La tête est le ciel, les yeux sont le soleil, le dos est la lune, les ailes sont le vent, les pattes sont la terre, et la queue les planètes...  
 
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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES
15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 08:58

Dans nos formes, nous "jouons" très régulièrement du pipa, mais à quoi ressemble donc cet objet? Il peut être intéressant d'en avoir une idée pour éviter les fausses notes (!?).

 

Le pipa ( 琵琶; pinyin: pípá) est un instrument de musique à corde pincées. Muni de 4 cordes en soie ou à présent en acier (moins poétique tout de même...), on le retrouve parfois sous l'appellation de "luth". On parle de pipa déjà dans certains textes datant du IIème siècle avant J.C!

Son origine est cependant obscure: Une légende attribue son invention au "Gouverneur du Ciel", d'autres documents le font venir de l'Inde ou de Perse.

Il en existe une version japonaise connue sous le nom de "biwa", une version coréenne "bipa"... .

 

Le pipa ressemble un peu à une demie poire (c'est de saison) aplatie. Le plus souvent  gravé de bas reliefs ou incrusté de motifs en nacre. Cet instrument est très populaire en Chine depuis la dynastie Tang qui a vu apparaitre une "Ode" qui lui est dédié, composée par Bai Juyi, célèbre poète de l'époque. L'instrument et le répertoire n'ont cessés d'évoluer, ce qui explique sans doute que le pipa soit encore aussi présent dans la vie quotidienne des Chinois.

 

En ce qui nous concerne, on remarquera qu'on joue du pipa à la verticale, une main en haut, une main en bas!

 

Nos intentions sont moins "pures" que celles de la musicienne, puisqu'il peut s'agir d'une clé (de sol?): la main en bas saisissant ou contrôlant le poignet, la main du haut exerçant une (désagréable) pression sur le coude de l'adversaire (on parle ici d'adversaire car après cet exercice, il ne sera peut être plus votre partenaire...).

Ainsi les mains ne peuvent être "proches" l'une de l'autre, puisqu'elles doivent tenir compte de l'espace entre le poignet et le coude.

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 14:03

Voilà qui va intéresser Xiao Long au plus haut point!

Les dragons sont partout en Chine, sur les toits, sur les vêtements, en objets décoratifs, en jouets... Le dragon est roi... et cela remonte à... loin!

 

Les dragons font partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise, étant souvent à l'origine des dynasties. Le cycle des exploits de Yu montre par exemple comment cet empereur mythique organise son empire avec l'aide décisive d'un dragon ailé. Tous les empereurs de Chine ont régné sous le signe du dragon, et ils étaient considérés comme « Fils du Dragon » ayant reçu le « mandat du ciel ». La « Perle du Dragon » désigne dans ce contexte la sagesse de l'empereur, la perfection de sa pensée et de ses ordres (qu'il n'y a pas lieu -donc- de discuter!)

 

 

 Curieux animal, mélange savant de 9* éléments,  il possède une tête de chameau, des yeux de démon, des oreilles de boeuf, les bois d’un cerf, un cou de serpent. Ses pattes de tigre se terminent par des serres d’aigle. Son ventre est celui d'un mollusque et le reste de son corps est couvert de 117 écailles de carpe, dont 81 (9x9) sont mâles (yáng,  阳) et 36 (4x9) femelles (yin,  阴). Et il peut voler!

 

Mais avant d'atteindre cette perfection, l'oeuf de dragon aura attendu mille ans avant d'éclore et le dragon devra patienter quelques siècles, juste 5 ou 6, avant d'arriver au terme de sa métamorphose.

Et pourtant, ses cordes vocales ne semblent pas s'être bonifiées avec le temps: on compare sa voix au son que l'on produirait en tambourinant sur des casseroles de cuivre.

 

Il est souvent représenté tenant une perle. Cette grosse perle qu'il cache sous les replis de son menton ou dans sa gorge est souvent synonyme de bonheur, d'abondance, de sagesse ou de connaissance pour celui qui la possède.

 

 Il n'est pas considéré -comme chez nous- comme forcément effrayant ou mauvais. Il peut simplement être dangereux, comme le serait n'importe quel autre élément de la nature.

 

Photo Xiao long

Les dragons sont nombreux, ils peuvent être messagers des dieux, guides des humains, gardiens des richesses de la terre, ou maitres des éléments. Néanmoins certains types se détachent de par leur importance :

  • Tian-long (天龍, «dragon du ciel»), le dragon céleste est le gardien des demeures divines. Il porte parfois les palais des dieux sur son dos. Il symbolise l'élévation vers un état supérieur.
  • Shen-long ( 神龍,  «dragon spirituel»), ailé aux écailles d'azur, il  fait tomber la pluie en marchant sur les nuages, et fertilise la terre. Cependant le vent et la pluie dont il est responsable peuvent aussi être source de catastrophes. C'était aussi le symbole impérial. Seul l'empereur était autorisé à arborer le dragon à cinq griffes  sur ses vêtements.
  • Di-long (地龍, dragon terrestre) est le maître des sources et des cours d’eau. Il séjourne durant l'été dans le ciel et passe l'automne dans la mer.
  • Fu-zang long ( 伏藏龍,  dragon gardien des trésors) est le protecteur des fabuleux trésors de pierres et de métaux précieux enfouis au sein de la terre, et interdits aux hommes.

Il existe d'autres dragons possédant une certaine renommée comme Huanglong (黃龍), dragon jaune ou cheval-dragon. C'est le messager divin qui émergea de la rivière Luo pour communiquer aux hommes les huit trigrammes du système divinatoire connu sous le nom de Yi-Jing... On ne peut les nommer tous!

Le dragon symbolise aussi la longévité, la persévérance, la force...

                                   PS: Ah! J'allais oublier de citer la modeste famille des "Petits dragons", dont Xiao Long est l'honorable représentant... normand!

 

Photo Xiao Long

 * 9 est symbole de perfection.

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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES

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 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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